Vous dire que j'attendais ce Super Street comme un mort de faim ne rendrait pas justice à la réalité, je l'attendais comme un marié attend sa promise en face de l'autel. Enfin je pouvais jouer à Street chez moi, sur ma console. En plus la version Super rajoutait 4 nouveaux combattants au roster dont le fameux Fei Long, un clone de Bruce Lee que je rêvais de tester. J'avais claqué tout mon argent de poche pour ce jeu, pour la version Megadrive elle-même mais également pour une manette 6 boutons spéciale jeux de combat. Le principe de Street Fighter est on ne peut plus simple, deux adversaires se font face, celui dont la barre de vie se vide entièrement perd. Pour diminuer cette barre, de multitudes coups étaient réalisables : des coups normaux, des coups en sautant et même des coups en étant baissé.
Encore mieux, il y avait aussi les fameux coups spéciaux ! Qui, aujourd’hui, ne sait pas ce qu'est un Hadoken, la fameuse boule de feu emblématique de Ryu ? Une véritable révolution pour l'époque ! Plutôt habitués à bastonner en coopération dans des beat them all comme Streets of Rage ou Final Fight, les joueurs se retrouvaient face à face avec des personnages à la palette de coups ultra impressionnante. Maîtriser un combattant demandait du temps. C'est aussi à cette époque que les tournois ont pris de l'ampleur. Défier quelqu'un à Street devenait une nouvelle forme de duel moderne. Pour se savater joyeusement, il fallait choisir l'un des nombreux combattants.
Pour beaucoup d'entre eux, ils étaient et sont encore aujourd'hui des stéréotypes. Ryu le karatéka japonais en kimono, T. Hawk l'indien avec son bandeau à plume, Zangief le catcheur russe immense, la sautillante chinoise Chun-Li et sa robe traditionnelle... des stéréotypes certes mais d'une efficacité redoutable grâce à leur design aussi évocateur que réussi. Doté d'un gameplay absolument monumental, le jeu était l'attraction principale de tout après-midi entre potes réussi. Chacun son combattant fétiche, chacun son style de jeu. Certains étaient très agressifs et harcelaient l'adversaire avec un Ken pendant que d'autres, beaucoup plus sur la défensive, attendaient patiemment l'erreur de l'adversaire dans un coin de l'écran avec un Guile. C'est d'ailleurs à cette époque là que la licence se vend le plus, chaque nouvelle révision se distribuant par millions. Street Fighter rentre dans l'histoire du jeu vidéo mais également dans celle de la pop culture.