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Silent Hill 2 : Inner Fears



Editeur
Konami
Genre
Action Aventure
Statut
Disponible
Date de sortie
  04.10.2002
  20.12.2001
  22.02.2002
Nombre de joueurs
1
Classification PEGI
Thème
Horreur
Son
Dolby Digital
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Il est une race de jeux qui agissent comme de véritables électrochocs et ne laissent indifférent personne. Poser ses mains sur un jeu de cette sorte provoque d’irrémédiables traumatismes qui se traduisent par des crises de tétanie et d’anxiété extrême chez certains sujets sensibles alors que d’autres tombent littéralement en état de dépendance avancé et se mettent à souffrir d’activité mentales anormalement psychologiques et philosophiques. Rares sont ces expériences que le grand public ne peut que fuir tant elles se révèlent exigeantes mais demandent aussi un investissement personnel que tout un chacun n’est pas prêt à faire. On appel cette race « les chefs-d’oeuvre » et dieu sait si ils sont rares !

Tout droit sorti des recoins les plus inavouables de l’esprit humain Silent Hill 2 Inner Fears fait écho au premier opus baptisé simplement Silent Hill paru plusieurs années auparavant sur Playstation qui avait déjà fait grand bruit mais ici l’écho ne sera pas la réverbération du son original mais bel et bien un message à part entière. Celui ci annonce la venue du messie qui sonnera le glas de toute forme de sanité dans les esprits déjà perturbés des légions d’adorateurs de son prédécesseur.

Inner Fears




Seul sur une aire d’autoroute James Sunderland se retrouve face à lui-même devant la glace de toilettes publiques délabrées. Une lettre l’a conduit jusqu’ici ; à Silent Hill cette station balnéaire tranquille. Cette lettre de sa femme lui demande de la retrouver dans le lieu qu’ils avaient connu quelques temps avant qu’elle ne meure. James décide donc de partir à la recherche de sa compagne décédée 3 années auparavant. Devant lui se dresse la ville étrangement déserte et immobile. Un brouillard épais enveloppe toutes les rues et James n’aura d’autre alternative que d’arpenter cette ville fantôme à la recherche de réponses tangibles. Mais la ville morte semble revenir peu à peu à la vie et se peuple de résidus humanoïdes tous plus malsains et violents les uns que les autres que James devra affronter ou fuir pour trouver le salut et le repos.

Voilà un peu la manière de résumer le scénario de ce Silent Hill 2 qui mêle gore, violence et horreur, un cocktail explosif comme vous allez le voir...

Pas de doutes Silent Hill se classe aisément dans la catégorie très restreinte des Survival-Horror. Mais on se trouve ici à mille lieux d’un Resident Evil tant la saga des Silent Hill transcende le genre. Ici vos attaches avec le monde réel céderont les unes après les autres sans que vous ne puissiez rien y faire. Vous n’êtes pas un Marines surentraîné sans peurs et sans reproche armé jusqu’aux dents face à une menace bien visible et scientifiquement analysable. Ici vous êtes James un humain moyen avec ses doutes, ses peurs, ses secrets, ses faiblesses face à un monde horrifique digne des pires cauchemars de Lovecraft. L’éventail complet de toutes vos angoisses les plus viscérales se matérialise dans les rues de la ville abandonnée. Claustrophobie, paranoïa, angoisse. Tout est là pour vous empêcher de mener à bien votre quête aux allures de chemin de croix.

L’ambiance est donc un des très gros point fort du jeu avec des angles de caméra parfois forcés pour créer une véritable mise en scène qui surpasse tous ce que vous aurez pu voir précédemment aussi bien en terme de jeux que de cinéma car pour le personnage et plus spécialement pour le joueur cette aventure se révèlera particulièrement éprouvante, inutile de préciser que ce jeu n’est vraiment pas à mettre entre toutes les mains et peut très facilement choquer les âmes sensibles.

C’est donc exclusivement dans la ville de Silent Hill et dans ses entrailles putrides que ce déroulera cette aventure macabre. Malgré ses airs innocents vu de l’extérieures la ville n’en est pas moins un lieu malsain où les découvertes les plus atroces se succéderont à un rythme propre à déstabiliser n’importe quel être humain normalement constitué. La ville en elle-même est tout ce qu’il y a de plus pittoresque. Modélisée de façon la plus simple mais efficace possible elle accentue la sensation d’évoluer dans un milieu à la fois connu mais terriblement dangereux. Si les extérieurs laissent planer le doute sur les événements qui se sont produits et leur nature, les intérieurs sont eux sans concession. Immeubles abandonnés aux airs de galerie des horreurs où chaque sombre recoin représente une menace omniprésente, chambres crasseuses baignées de sang, hôpital désert aux faux airs d’asile. Chaque porte à franchir sera une nouvelle poussée d’adrénaline et vous vous surprendrez souvent à prier pour que la porte devant laquelle vous vous trouvez soit condamnée.

Votre exploration se fera le plus souvent dans une obscurité quasi totale que seule votre minuscule lampe de poche percera et comme ce que l’on ne voit pas est bien plus effrayant que ce que l’on peut voir venir de loin on négociera les couloirs en angle droit avec une grande appréhension. Libre à vous de l’éteindre ou de l’allumer comme bon vous semble mais se déplacer dans le noir presque complet ne représente pas que des désavantages mais nous reviendrons à cela plus tard.

Les décors tous plus morbides les uns que les autres arborent des couleurs très sombres entre le verdâtre crasseux et le marron rouille ainsi qu’une esthétique dépouillée mais toujours délabrée. En résumé on privilégie le réalisme et le malsain. Pour ce qui est des monstres, sachez qu'ils correspondent tous à un sentiment bien particulier qu'il y a en vous. Leur esthétique est tout bonnement l’une des meilleures jamais vue dans un Survival-Horror avec une mention spéciale pour un « Pyramid Head » tout bonnement génial. Les personnages humais sont également criants de vérité aussi bien au niveau des émotions qu’ils véhiculent que dans leurs expressions et leur façon d’être. Comment ne pas s’attacher à une Maria mystérieuse et séductrice au possible ? Au final, Silent Hill possède donc une esthétique très particulière totalement en osmose avec le genre.

Hypnose sonore et troubles psychomoteurs




Les amoureux de la flippe le savent bien, ce qui fait le plus peur dans un film d’horreur ce sont les musiques. Disons plutôt que ce sont elles qui installent l’ambiance et rythment les moments cruciaux ; pour les jeux vidéo c’est la même chose. Mais franchement qui peut vraiment dire qu’il a déjà eu la chaire de poule rien qu’en écoutant les musiques de Resident Evil (non ce n’est pas de l’acharnement juste un constat !) et qui d’ailleurs a un jour prêté attention à ces dernières (je me rappele uniquement celle des points de sauvegarde et vous ?). Tout ça pour dire que dans Silent Hill (1 et 2) les musiques ont un rôle des plus important si ce n’est le plus important. Jamais (et je pèse mes mots) on aura vu une bande original aussi majestueuse et hypnotique, passant de musiques inquiétantes très lentes qui vous accompagneront dans la majeures partie de votre aventure à des musiques lourdes mais très rapides à base de percussions métalliques qui achèveront de vous rendre totalement hystérique lorsque vous affronterez vos pires cauchemars. Les scénaristes ont poussé le vice jusqu’à proposer des passages sans aucune musique avec uniquement le bruit de vos pas et le planché qui craque… preuve que les bruitages fort réaliste suffisent à eux seul à imposer l’ambiance. La BO du jeu vaut donc à elle seule le détour et se la procurer pour égailler vos longues soirées seul dans le noir est un plaisir sadique dont les amateurs de sensation forte (c’est peu dire) ne pourrons pas se priver.

Pour ajouter au stress claustrophobique que représente l’exploration de lieu aussi fermés que des immeubles James est munie d’un petit poste de radio qui réagit à la présence de créatures en émettant un grésillement sinistre qui deviendra bien vite annonciateur d’une situation qu’il faudra soit fuir ou résoudre de façon plus définitive. Pour ce faire vous aurez à votre disposition un arsenal pour le moins restreint et rudimentaire. La première arme que vous récupèrerez prendra la forme d’une vulgaire planche de bois cloutée. On a vu plus efficace surtout face aux menaces qui vous attendent. Le revolver viendra bien sûr vite vous assurer un minimum de sécurité même si James est loin d’être un tireur d’élite. Le maniement des armes quel quelles soient se fait toujours de façon frustrante, par exemple avec une arme de corps à corps vous serez souvent sans défenses plusieurs secondes après avoir porté un coup et encore plus si vous ratez votre cible. La maniabilité imprécise nous rappele constamment que James est un individu normal qui ne possède aucune prédilection pour le combat. Cela vous poussera parfois à éviter un combat trop risqué ou qui vous ferait gâcher inutilement de précieuses munitions.

La vue est à la troisième personne, comprenez par là que la caméra se trouve derrière James mais il n’est pas rare voir même fréquent que la caméra adopte des angles prédéfinis pour mettre l’accent sur certaines situations ou offrir une vue plus adaptée. Lors des phases d’exploration James répond par contre au doigt et à l’œil et explorer les diverses pièces ne posera aucun problème. En cas de mauvaise rencontre il sera même possible d’effectuer un rapide demi tours le temps de reprendre ses esprits ou de trouver une cachette. Pour éviter le combat il est aussi possible d’éteindre votre lampe qui signale votre présence et attire les monstres ainsi que votre radio qui hurle littéralement à proximité de ces derniers. Se déplacer dans le noir permet de passer discrètement à proximité des créatures sans être détecté mais dans l’obscurité un ennemi immobile n’est pas toujours visible et en éviter un pour mieux en bousculer un autre n’est pas forcément à votre avantage. De plus votre état de santé n’est consultable qu’en passant par l’inventaire, la seule indication étant les battements de votre cœur reproduit par les vibrations de la manette. Plus celles ci sont fortes plus votre santé est mauvaise. Pas d’interface à l’écran non plus pour vous indiquer le nombre de munitions dont vous disposez, il faudra donc être attentif et surveiller votre inventaire régulièrement. Ce dernier renferme tout ce que vous avez à votre disposition : armes, munitions, régénérant et objets servants à résoudre les nombreuses énigmes.

Ces dernières sont loin d'être évidentes et il vous arrivera régulièrement de pester contre elles. Surtout que le niveau de difficulté choisit pour vous le degré de difficulté de ces dernières...

Impossible de parler de Silent Hill 2 sans utiliser le mot « art » car si un jeu devait tenir à lui seul la comparaison avec toutes les catégories qui compose l’art ce serait sans nul doute celui-ci. Disposant d’une portée artistique mais aussi très psychologique, Inner Fears se penche beaucoup sur l’état d’esprit de ses personnages ainsi vous découvrirez les différents degrés de lecture de cette œuvre et les multiples façons d’interpréter les événements qui se dérouleront sous vos yeux. Il ne sera pas donné à tous de « comprendre » entièrement ce jeu tant les métaphores abondent, reste pour les autres à savoir qu’ils ont à faire à plus qu’une ville envahie par des monstre.

Une durée de vie énorme pour le genre




Il est bon de savoir aussi que le jeu dispose de 5 fins différentes et que votre façon de jouer influera sur celle que vous verrez. Celles-ci dépendent en fait de l’état d’esprit que votre façon de jouer représenterait chez le personnage : sombrant dans le désespoir, décidé à ne pas y laisser sa peau etc…c’est très subtile et pas évident à comprendre mais ça prouve le travail énorme effectué sur ce soft.

Un scénario supplémentaire est disponible exclusivement sur la version Xbox. Dans ce court épisode vous dirigerez Maria que vous avez rencontré dans l’histoire principale. Une bonne idée qui aurait mérité plus d’attention et qui reste un bonus à côté duquel on peut facilement passer mais qui fait plaisir à voir.

Point complet

Véritable œuvre artistique et psychologique, on ne compte pas les qualités de ce soft unique en son genre. Si vous aimez avoir (vraiment) peur et que vous savez apprécier les belles choses quand vous en voyez… vous possédez déjà ce bijou. Pour les autres ce n’est pas une raison de passer à côté de ce qui est pour moi l’expérience intérieure la plus forte que l’on ai jamais vu.

On a adoré :
-Immersion totale
-Malsain au possible
-Bande son géniale
-Univers pesant
-Bonne durée de vie
On n'a pas aimé :
-Graphiquement à la traîne
-Uniquement en anglais


Consulter les commentaires Article publié le 06-02-05 par Killy


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