Test - Poker Club - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox One

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Développeur
Ripstone Games
Genre
Jeu de société
Statut
Disponible
Date de sortie
  19.11.2020
Nombre de joueurs
1
Prix de lancement
24,99 €
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Dans le monde vidéoludique, il y a des jeux faits pour le plus grand nombre et il y a ceux qu’on appelle des jeux de niche. Les jeux de Poker, même s’il en existe quelques uns, sont clairement dans cette deuxième catégorie. Cela n’a pas empêché Ripstone Games de développer son propre projet, Poker Club, qui est surtout présenté comme le premier jeu de poker optimisé Xbox Series X|S. Une fois n’est pas coutume, je vais utiliser la première personne du singulier pour que vous compreniez certains points positifs et négatifs qui sont plus subjectifs. C’est parti !

Bluffer c’est bien, avoir une vraie main, c’est parfois mieux



Avant de commencer la critique, je vous propose un petit point sur mon profil pour que vous compreniez un peu mon état d’esprit au moment d’attaquer la critique. Je joue au poker depuis quelques années maintenant. Au-delà des parties avec les copains, j’ai rejoint la ligue Red Cactus Poker dès sa création. L’avantage de celle-ci, c’est qu’elle me permettait de profiter d’une véritable structure avec des enjeux (des lots à gagner, des tickets pour des tournois online avec du cash à la clé, des places pour accéder à la finale nationale, après être passé par la régionale, pour tenter d’obtenir un sésame pour participer à un véritable tournoi de poker avec des pros du milieu), sans pour autant miser de l’argent personnel. Le concept est simple (était puisque avec la situation sanitaire actuelle, tout a été digitalisé), on fait des petits tournois hebdomadaires dans des bars (donc on ne paie que la consommation) et en fonction de sa place, on gagne des points. A la fin du trimestre, selon le nombre de tables, les premiers de l’établissement se qualifient pour la finale régionale. Le reste, vous l’avez deviné en lisant la parenthèse précédente.

Si je vous parle de cela, c’est pour vous montrer que je suis un joueur de poker qui apprécie le jeu pour le jeu, en ayant une raison suffisante pour ne pas trop jouer avec de l’argent déjà assez difficile à gagner. Ainsi, un jeu vidéo de poker me botte bien puisqu’il correspond à mon profil. Toutefois, je suis un joueur de live et je suis moins fan du poker en ligne, même si j’ai fait quelques parties/tournois sur Pokerstars et Winamax, les deux ayant le mérite de proposer des freerolls (avec quelques cents à gagner) par exemple ou des parties à partir de 0,50€ (avec par exemple du quitte ou double) pour s’amuser avec un petit enjeu, tout en maîtrisant son budget. Néanmoins, je suis un joueur qui mise sur l’analyse des adversaires, certes au niveau du jeu de leur main, mais surtout au niveau du comportement pour déterminer les moves de chacun. Cela m’a plutôt bien réussi puisque j’ai été plusieurs fois premier, voire deuxième, de mon établissement et je me suis qualifié deux fois pour la finale nationale. L’aventure a duré une poignée d’années puisque j’y ai mis un terme avec l’arrivée de mon premier enfant. Bref, je partais plutôt confiant pour prendre du plaisir sur Poker Club…

Pour que ce soit clair de suite, Poker Club n’offre aucun enjeu pécuniaire, les jetons misés étant virtuels et il n’y a rien de concret à gagner. Ainsi, si vous aimez le poker pour l’enjeu, même aussi minime soit-il, je ne peux que vous conseiller de passer votre chemin et de retourner sur l’une des nombreuses applications de poker pour miser dans la limite de votre budget ou pour enchaîner les freerolls afin de monter une petite cagnotte au fil du temps. Si en revanche vous souhaitez juste jouer pour jouer, alors mon conseil sera plus mitigé… En effet, point de vue gameplay, Poker Club, c’est du poker, du Texas Hold’em plus précisément. Le dealer distribue donc deux cartes à chaque joueur. S’en suit un tour de mise, puis, si nécessaire, le tirage du flop avec trois cartes communes, un tour de mise, le tirage de la turn, un tour de mise, voire le tirage de la river et un dernier tour de mise. Le but, c’est d’avoir la meilleure main possible, allant de la carte Haute (l’AS bat le reste) à la quinte flush royale, en passant par une paire, une double paire, un brelan, une suite (une quinte), une couleur, un full (un brelan avec une paire), un carré et une quinte flush… A chaque tour de mise, on peut suivre (call) la mise déjà placée ou relancer. Après un tirage sur le board, on peut également vérifier (check) tant qu’aucune mise n’a été précédemment placée, ce qui permet de gagner un tour sans surcoût si tous les joueurs encore dans la partie « vérifient » (les appellations anglaises auraient pu être gardées dans le jeu, ça n’aurait été que plus agréable pour les connaisseurs). Bien entendu, si on estime que sa main est trop faible, on peut se coucher (fold). S’il ne reste qu’un joueur en lice à l’une des étapes du déroulement, la main prend fin et le joueur en lice emporte le pot.

Le sel du poker, c’est la capacité à estimer la probabilité d’augmenter la force de sa main, de jauger celle de son adversaire, voire de bluffer en jouant sur l’effet psychologique. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Dans Poker Club, tout se passe sur la gauche de l’écran, trois ronds reliés permettant de choisir l’action : miser/relancer, check ou se coucher. Quand on mise/relance, un petit curseur est à faire grimper pour ajuster la mise, une pression sur X permettant d’aller à tapis (all-in) pour engager tous ses jetons. En somme, on a du poker. Les développeurs ont bien ajouté dix modes différents, dont le mode turbo (augmentation des blinds plus rapide), des tables en in/out (on intègre la table, on joue autant de temps que l’on veut/peut), des duels, des tournois, des freezeouts (pas de recave), des shoutouts (on ne casse pas les tables autour d’un tournoi, il faut donc gagner sa table pour accéder à la suite et rentrer dans les places payées), des primes pour l’élimination d’un joueur, etc., parfois en mélangeant plusieurs règles, mais c’est tout ce que l’on peut déjà trouver sur Winamax, PokerStars et les autres. Donc, au risque de me répéter, on a un jeu de poker qui retranscrit bien du poker, ce qui est positif.

Poker Bug, poker menteur

Pour apporter sa touche et se différencier justement de jeux précédemment sortis ou des applications dont j’ai parlé, Ripstone Games a opté pour une vue à la première personne assez immersive qui permet de profiter de la modélisation 3D des autres joueurs, de la table, des jetons et de l’environnement. Sur Xbox Series X, le rendu est tout à fait honorable au niveau des modélisations. Il y a même quelques textures un peu plus travaillées (avec du grain au niveau des cartes, de la peau et des tissus des tables), tandis que d’autres restent assez sommaires pour de la new-gen. Le souci, c’est que l’éditeur de personnages est assez sommaire, ce qui fait que les modèles des autres joueurs finissent rapidement par se ressembler. De même, si les développeurs ont voulu instaurer une véritable ambiance avec les environnements, de la salle de boxe aux endroits les plus luxueux façon plateau télévisé, en passant par un bar, une pizzeria, etc., il faut avouer que l’effet est vite atténué. Les PNJ dans l’environnement ne sont pas très actifs, ils répètent en boucle une ou deux animations, quand ils ne restent pas statiques. Je pense notamment à cette partie de billard qui n’en finit pas dans un bar au début du jeu durant laquelle le PNJ joue en boucle le même tir. L’environnement sonore étant très pauvre aussi, on ne peut pas dire que l’ambiance soit l’un des principaux arguments du jeu. Reste qu’il est toujours appréciable d’être en vue subjective et d’avoir la possibilité de jouer ses mains sans regarder ses cartes par exemple ou de les découvrir avec une petite animation en enfonçant la gâchette droite, les mains de notre avatar relevant ainsi discrètement les deux cartes.

Petit bug notable d’ailleurs, dès qu’on a une paire dans les mains, peut importe la paire, le jeu indique que c’est une paire d’AS. Imaginez ma déconvenue la toute première fois quand j’ai lu paire d’AS et que j’ai découvert une paire de 7… Et je peux vous assurer qu’elle a bien été traitée comme une paire de 7. Pour ceux qui ne veulent pas la vue subjective, il y a également une vue de dessus qui est disponible. Visuellement c’est moins intéressant mais on gagne un peu en lisibilité, quoique, en vue subjective, une gâchette permet rapidement de faire un focus sur le board pour bien visualiser les cartes tirées par le dealer. En revanche, le véritable souci de lisibilité que je peux noter, c’est à la fin d’une main lorsque des joueurs vont à tapis, sans possibilité pour l’un ou l’autre de miser par la suite. Le jeu zoome sur le board et le tirage restant, ne prenant pas en compte les cartes retournées des joueurs. Donc, à aucun moment, on ne sait si on est devant l’autre ou les autres joueurs à tapis. On découvre le résultat à la fin, le coup de massue pouvant être brutal quand on remarque, et ça arrive très souvent, que l’adversaire a touché un tirage improbable en prenant le pas sur notre main grâce à la turn et la river. Oui, c’est un Bad et, comme sur Winamax pour ne citer que lui, on s’en prend quelques paquets. Du côté des visuels, il est également bon de noter que les animations sont lentes, ce qui ralentit fortement le jeu, plus que d’ordinaire, qu’elles sont peu nombreuses et que divers artefacts visuels ont de quoi rendre épileptiques certains joueurs.

Au lancement du jeu, les bords clignotaient plus qu’un sapin à Noël. Après un patch, l’effet a majoritairement été atténué mais il arrive encore sur de nombreuses parties que le souci persiste. C’est fortement désagréable et on cherche juste à l’éviter en jouant avec la caméra. Côté progression, on commence avec une grosse somme de jetons et on doit participer à une poignée d’événements (avec un buy-in) pour remplir jusqu’à trois objectifs (comme gagner X mains, éliminer X joueurs, échanger X jetons…), ce qui permet d’obtenir des étoiles qui débloquent les événements suivants, jusqu’à devenir un pro du PCC Poker Tour. Jeu oblige, les développeurs ont ajouté un système de progression. A chaque action (même se coucher), on gagne un certain nombre de points qui permettent de monter dans les niveaux. Le niveau 5 permet de débloquer l’accès aux clubs pour en créer un ou en rejoindre un, avec quelques récompenses à la clé. A la fin d’une partie, on a également le droit à un petit tirage de cartes qui nous attribue des éléments cosmétiques que l’on débloque. A nous alors d’aller dans le menu adéquat pour se les offrir en échange de nos précieux jetons pour obtenir des skins supplémentaires ou des objets totalement inutiles à placer à nos côtés lors des parties, comme un cigare allumé, un stick, un burger… Attention toutefois, certains objectifs requièrent de la chance et de la patience, comme celui qui demande de gagner trois mains successives par exemple. Quand on enchaîne les petites cartes dépareillées et qu’aucun bluff ne passe, ça peut être long. Il faut dire aussi que le rythme du jeu est assez lent, les blinds mettent du temps à monter alors que les stacks laissent souvent assez de profondeur, que les animations ralentissent le tout, de même pour les transitions qui sont longues, les timers pour les joueurs qui prennent leur temps sont assez généreux… Bref, si vous pensiez vous faire juste une table sur une petite demi-heure, alors préparez-vous à ne jouer qu’une faible poignée de mains… On est loin d’un sit & go par exemple.

Point complet
Poker Club est un jeu de poker, un jeu de Texas Hold’em, qui assure l’essentiel pour permettre de simplement jouer au poker. Outre le mode en ligne qui permet d’accéder directement aux tables régulières, un mode d’initiation complet mais basé sur de la lecture, le jeu de Ripstone Games offre un mode Poker Tour mélangeant humains et parfois bots assez complet qui, avec ses 87 défis loin d’être évidents à remplir, offre de bien belles heures de jeu en perspective. Dix variantes, parfois associées, sont également de la partie pour apporter un peu de piment aux parties. Il est difficile de critiquer dans le fond le cœur du jeu puisque ça reste du poker. Si vous n’avez pas forcément le besoin d’avoir un enjeu pécuniaire, alors Poker Club peut être fait pour vous. Sinon, mieux vaut retourner en live (même si les parties peuvent être lentes, on comble en discutant, en jaugeant les faits et gestes) ou sur les applis comme Pokerstars et Winamax. Avec sa vue subjective immersive et ses modélisations 3D très correctes, le titre a un petit charme. Hélas, malgré un certain travail sur les environnements pour donner du cachet au jeu, on regrette que le tout soit plombé par des animations d’un autre temps, par un aspect très figé de tout ce qui se passe autour de la table, quand ce ne sont pas une ou deux animations qui passent en boucle. Il y a bien plusieurs éléments cosmétiques à débloquer mais, comme on dit, ils sont tous aussi inutiles qu’indis… ou pas. Le manque de finition ne s’arrête pas là puisque chaque paire est estampillée paire d’AS par le jeu, sans être considérée comme telle, des artefacts visuels aux bords de l’écran sont franchement gênants quand ils apparaissent (on a l’impression que le téléviseur va mourir), les animations sont sommaires et lentes, il y a des soucis de visibilité lors des all-in, les stats ne sont pas toujours justes, etc. De même, j’ai pu constater un nombre incalculable de Bads dignes des pires heures de Winamax. Bien sûr, cela arrive également en live, c’est le jeu, mais là quand ça arrive coup sur coup pour favoriser un joueur/bot qui suit absolument toutes les relances avec deux cartes dépareillées et non connectées et qui touche une quinte improbable ou une couleur grâce à la turn et la river, ça devient voyant… De même quand un 7-2 termine avec un brelan de 2 après avoir suivi un gros all-in d’un joueur qui avait une paire d’AS et qui doit encore être prostré chez lui à pleurer toutes les larmes de son corps…

On a adoré :
Du poker, pour le plaisir de jouer…
Avec du temps pour réfléchir
Dix variantes du Texas Hold’em
Un peu de travail sur les modèles 3D
Pas mal d’éléments à débloquer
L’intégration des Clubs
87 défis à remplir
Le système d’XP, histoire de
Immersif en vue subjective
La tentative d’instaurer plusieurs ambiances…
On n'a pas aimé :
Mise à mal par un manque de travail
Les animations dans l’ensemble
Sound design pauvre
Bugs visuels aux bords de l’écran gênants
Soucis de lisibilité lors des all-in
Rythme plus lent que la normale
Une paire d’AS qu’importe la paire… Sérieux ?
Tout de même un gros nombre de Bads !
Oublions les bots… et leur "I.A."


Consulter les commentaires Article publié le 14/12/2020 par Vincent P.


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