Loin d'être répétitif voire ennuyeux, le métier de pirates passionne par les multiples activités en découlant. C'est simple, nos loups de mer sont de véritables PDG tout-terrain. Et tel est le cas de Nathalien, le capitaine héroïque, prêt à devenir le meilleur pirate des Caraïbes. Mais pour cela, il vous faudra avant tout comprendre votre requête et en découvrir les objectifs.
Vous débarquez donc à Oxbay, après avoir essuyé de nombreuses pertes et partiellement endommagé votre vaisseau. Tenant lieu de tutorial, ce port anglais vous permettra de comprendre le maniement du personnage, ainsi que les multiples actions possibles à terre. Celles-ci sont d'ailleurs fort variées. Outre les classiques mais frustrants combats, vous pourrez recruter vos moussaillons, vendre le produit de vos abordages, discuter avec nombre de personnes, réparer votre bateau et même jouer aux dés. On se retrouve donc là dans un rpg comme on les aime, où les actions sont infinies et les objectifs divers. C'est simple, il faudra apprendre à devenir gestionnaire pour bien s'entourer et s'équiper. Une fois l'intendance réglée, il vous reste à prendre la mer et affronter la seconde particularité du gameplay de pirates des Caraïbes, ses phases maritimes. Le jeu prend alors une toute autre ampleur. Loin d'être une option de déplacement, la navigation offre un vrai challenge du fait de sa complexité et de son intérêt. Après s'être dirigé sur une carte miniature, deux choix s'offrent à vous. Rejoindre l'une des dix îles modélisées, et dans ce cas rencontrer la population locale, explorer des grottes et bien sûr partir à la chasse au trésor. Où seconde possibilités, engager un combat avec un vaisseau de passage dans votre champ de tir.
Dans ce dernier cas, il vous faudra mener votre navire à la victoire. Pour ce faire, vous devrez du fait de votre grade de capitaine, créer des stratégies, apprendre à gérer la voilure et sélectionner les bonnes munitions. Et cette précision n'est pas innocente, car le but premier du pirate est de vendre le fruit de ses rapines et d'acquérir toujours plus de galions. Il ne faudra donc pas toujours envoyer vos adversaires par le fond. L’abordage constituant une entreprise certes risquée, mais des plus lucratives. Le jeu passe alors dans une phase d'actions similaires au combat à terre. Ceux-ci sont d'ailleurs des plus simples. Un bouton d'attaque, un de garde et une touche d'actions à distance via les diverses armes à feu proposées. Si votre équipage ainsi que vous-même anéantissez l'adversité, vous aurez alors la joie de disposer des denrées contenues dans la cale du bastion capturé ainsi que le navire lui-même.
Les challenges sont donc omniprésents dans ce Pirates des Caraïbes. Outre la quête principale, de nombreux intervenants subsidiaires feront appel à vos talents. Chaque missions réussies vous attribuant des points de compétences à dispatcher à votre gré comme tout rpg qui se respecte. On ne peut guère reprocher à Pirates des Caraïbes que ces temps de changements trop nombreux qui ternissent à terme le plaisir de la progression. Action banale ou complexe, toute votre évolution sera soumise à la dure loi du loading. Que vous alliez sur le navire, que vous entriez dans une ville ou que vous passiez une porte, chacune de ces étapes du gameplay seront assujetties à un chargement, certes courts mais des plus désagréables. À tel point que l'on viendra à limiter ses déplacements afin de profiter un peu plus des graphismes du titre.
Bethesda Softworks nous avait déjà habitué à des jeux proposant une technique irréprochable, mais on peut ici dire que l'austérité de Morrowind est une histoire ancienne. Graphiquement, Pirates des Caraïbes affichent un moteur de jeu tout simplement éblouissant. À terre, vous ne cesserez d'avoir la pupille attirée par la végétation en mouvements, les textures très travaillées et les multiples animaux mettant cap au nord pour éviter votre rencontre. Outre la réalisation des forêts et des plages, mention spéciale aux rendus de l'eau ainsi qu'à la gestion des différentes situations climatiques. C'est simple, une fois appareillé, Pirates des Caraïbes agira sur vous comme une carte postale venue des îles paradisiaques. Une envie désespérée de plonger dans l'eau cristalline vous happera, et il faudra un moult sceaux d'eau pour vous faire revenir à la réalité. La preuve, je ne m'en suis pas encore remis, les premières fraîcheurs agissant sur moi comme un révélateur d’envies refoulées.
Pour retomber dans une analyse plus sérieuse, tout dans la modélisation de la mer force le respect. Reflet du ciel, houle, traînées, transparence, toute la palette de la Xbox est ici exploitée pour nous offrir une mer de toute beauté. Seuls les personnages ainsi que les bateaux choquent dans cet éden de polygones. Si la modélisation des protagonistes ne souffre d'aucuns défauts, on ne peut en dire autant de leurs animations. Peut variées, elles s’offrent en plus le luxe d'être saccadées et disgracieuses. Au risque de faire une comparaison déplacée, ne vous attendez pas à un Max Payne des mers. Ici la boisson et les longues journées d'inactivité ont eu un tel effet que notre équipage a bien du mal à être criant de fluidité. Côté navire, le constat est identique. Si la modélisation reste acceptable, ici c'est surtout les textures choisies qui laissent à désirer. Néanmoins, dans l'ensemble Pirates des Caraïbes offre un habillage bien supérieur à la moyenne des jeux Xbox. Et ce car il ne faut pas omettre de préciser un élément. Si la qualité de quelques points laisse perplexe, c'est au bénéfice d'une quantité astronomique de détails. Ainsi en rencontrer deux intervenants identiques sera chose rare, tout comme affronter et aborder plusieurs bateaux d'une même catégorie.
Mais il n'en reste pas moins que les musiques demeurent bien trop calmes pour être relevée. En effet, même au cours de batailles intenses la bande sonore ne s'emballe que très rarement. La localisation est elle de très bonne facture. Si tous les textes ont été retranscrits dans la langue de Molière, on pourra reprocher que les dialogues n'aient pas eu le même traitement de faveur. En effet, seules les salutations d'usage se voient doubler, cela entraînant au passage des ralentissements très mal venus.
Mais ne boudons cependant pas ces efforts. Sachant l'investissement que représente pour un éditeur le doublage intégral d'un titre, il est normal que cela devienne secondaire après l'acquisition d'une telle licence.
Point complet
On a adoré : + Un scénario intéressant + Des graphismes de très bonne qualité + Le rendu de l’eau + Une bonne gestion du paddle + Une durée de vie énorme + Les differents style de gameplay |
On n'a pas aimé : - Quelques ralentissements - Les animations - Bugs de collisions - Temps de chargements - Pas entièrement doublé en français - Les combats vraiment frustrants |
Consulter les commentaires | Article publié le 25-10-03 par Goulitch |