Jamais l’adaptation d’une licence cinématographique n’a été aussi attendue. La sortie de Matrix en salle en 2000 fut un évènement planétaire, souvez vous... Sa réalisation ainsi que son scénario du fait des nombreux rebondissements et des effets spéciaux novateurs nous a tous skotché. L’adaptation vidéo ludique de Matrix suscita donc de nombreux espoirs auprès des fans du film et des Gamers toujours avides de nouveaux concepts. Pourtant, malgré les recettes pharaoniques du film, il fallut attendre 3 ans et le rachat par Atari de Shiny pour que le premier jeu tiré de l’univers Matrix voie le jour. Enter the Matrix est née, et il est désormais temps de voir si le jeu est à la hauteur de son inspirateur...
Entrez dans la Matrice !
Chronologiquement, Enter the Matrix est la suite de Final Flight of the Osiris (Animatrix) et le prolongement de Matrix Reloaded. L’histoire débute lorsque l’Osiris vient d’émettre son dernier message. Vous devez donc aller chercher celui-ci afin que Xion se prépare à une éventuelle attaque des machines. Une fois ceci passé, le jeu prend une ampleur jusque là jamais vue.
Habituellement, les softs tirés de licences venues du cinéma offrent une aventure similaire au film ou un scénario original se basant sur l’univers dégagé par l’œuvre. Ici, la machine marketing prend une toute autre envergure. On ne revivra donc pas l’aventure vécue par Neo et Morpheus dans Matrix Reloaded. En effet, le jeu va plus loin en proposant une intrigue parallèle complétant parfaitement le film. Vous aurez donc la possibilité d’incarner au choix Ghost ou Niobe les membres d’un vaisseau allié dont leur devoir est d'aider Neo dans son périple contre la Matrix. Vous vivrez donc le film d’un autre angle puisque les frères Wachowski (Réalisateurs des Matrix) ont eux même écrit un scénario de plus de 400 pages pour les besoins du jeu.
Il vous faudra, pour comprendre entièrement le film, revivre l’aventure de Reloaded du coté des alliés de Neo.
Dors et déjà, cela constitue un argument de poid en faveur de Enter the Matrix. Et pourtant, afin de parachever cette technique commerciale parfaite, Larry & Andy Wachowski ont intégré plus d’une heure de scènes inédites du film afin d’illustrer cette histoire unique. S’ajoutant aux scènes cinématiques utilisant le moteur du jeu, ces vidéos de bonne qualité nous offre la joie de voir un peu plus les héros de Matrix avant la sortie du prochain épisode.
Un retour aux sources du Bullet-Time...
Rendu populaire par le très bon Max Payne, le Bullet-Time est un effet ralentissant l’action autour d’un personnage déterminé. Jusque là cantonné au statut d’accessoire indispensable lors de scènes de gunfights, cet effet spéciale prend un essor tout particulier dans Enter the Matrix.
Relativement linéaire, le jeu ne révolutionne pas l’action/aventure par ses environnements ou par la structure de ces niveaux. La force du titre de Shiny est sans conteste son gameplay innovant se différenciant nettement de la concurrence. Les phases d’actions se séparent en deux parties. D’une part, vous aurez la possibilité d’effectuer des combats au corps à corps et des affrontements utilisant des armes à feu sans faire appel à vos capacités d’interférer dans la Matrice. L’action sera alors frénétique et il faudra beaucoup de reflex afin d’éliminer dans un laps de temps les hordes d’ennemis et d’agents voulant vous effacer. Cette phase sert de prélude à une partie du gameplay beaucoup plus intéressante.
En effet, ne pas faire appel à vos capacités spéciales fera augmenter une barre de concentration qui vous permettra d’enclencher à n’importe quel moment le Bullet-Time. Une fois celui-ci mit en marche, la palette de coups déjà importante du titre devient alors impressionante. Le fait d’agir sur la gravité et le temps de la matrice vous permettra de faire des actions hors du commun. A vous les joies de marcher sur les murs et de donner un magistral coup de pied à un adversaire avant d’atteindre le sol. Les possibilités sont donc multiples, grâce notamment à une maniabilité très bien pensée.
Celle-ci s'allie à un jeu de combat 3D, vous pourrez donner des coups de poings, des coups de pieds, faire des prises et enfin contrer une attaque. La variété des combos est donc immense, car en imprimant une direction à un coup, celui-ci changera. Ainsi, on découvre sans cesse de nouvelles attaques et enchaînements puissants. De ce fait, on ne s’ennuie jamais dans Enter the Matrix. Chaque personnage possédant des coups inédits, finir le jeu avec les deux protagonistes n’est donc pas facultatif mais obligatoire. D’autant plus, qu’il n’y a pas que la palette de coups qui varie en fonction du personnage choisi. Scenaristiquement, il arrivera que Niobe et Ghost prennent des chemins differents.
Enfin, la synergie entre les héros prendra tout son sens lors des phases en véhicules. A pied, les personnages évoluent indépendamment l’un de l’autre. S’ils s’aident ponctuellement, il n’y a aucune coopération entre eux, ce qui n’est pas le cas lors des phases de voitures dans la matrice et de vaisseaux dans le monde réel. Etant capitaine, Niobe aura le privilège de piloter les véhicules, tandis que Ghost s’attachera l’objectif de repousser, à grand coup de mitraillettes, tous les assaillants s’approchant de trop près de leur moyen de locomotion.
Si ces passages tranchent avec les phases d’intérieures, un problème de finition ce fait très vite sentir. Le challenge n’y est absolument pas présent. Les sensations de vitesse sont pour ainsi dire nuls et la gestion de la masse des véhicules l’est tout autant. Là où les passages de gunfights transcendent le joueur, les courses ramollissent une action jusque là rythmée à la perfection. D’une utilité expliquée par les besoins du scénario, ces phases auraient méritées un soins tout particulier, dommage. Cet aspect dégagé lors de certains passages traduit la relative déception que laisse Enter the Matrix si l’on s’attache uniquement à sa technique.
Une technique en retrait
Loin d’être le point fort de Enter the Matrix, le jeu déçoit par sa réalisation bien en dessous des espoirs escomptés. Graphiquement, on ne peu pas dire que ce soit la plus belle œuvre de l’équipe de Shiny. En effet, Enter The Matrix est très pauvre.
Quasiment aucuns effets spéciaux ne sont présents et l’interaction avec les décors est inexistante. La gestion des éclairages est très mal retranscrite, tout comme l’ombre des personnages, qui a fâcheusement tendances à marcher à coté du héro. En outre, l’animation des protagonistes n’est pas des plus réussite. Si cela reste acceptable lors des phases de combats, les personnages perdent toute crédibilité lorsqu’ils courent ou montent aux échelles.
D’une incroyable raideur, on ne peut imaginer que des séances de motion capture aient étés effectuées.
Enfin, le gameplay est entaché par de gros problèmes de caméras. Ce plaçant toujours à la perfection lors de combats aérés, celle-ci s’affolent lorsque l’on se retrouve dans des espaces réduits. Avec de la chance, vous pourrez alors admirer le faciès de votre héros en gros plan ou au contraire visualiser tout simplement un mur, l’action n’étant plus visible à l’écran. S’ajoutant à ce défaut majeur, de nombreux bugs de collisions visibles tout au long de l’aventure montrent que le jeu aurait encore eu besoin d’un peu de temps avant de sortir en magasins.
Heureusement, Enter the Matrix rattrape ces défauts techniques par une ambiance sonore exceptionnelle. Reprenant les musiques de Matrix Reloaded, la bande originale du jeu rythme à merveille les actions et offre des sensations aux joueurs dignes du film.
Point complet
Si Enter the Matrix n’atteint pas l’excellence technique de son illustre inspirateur, il n’en est pas moins un bon divertissement, qui par son scénario et sa grande variété d’action, va vous scotcher de longues heures devant votre écran.
On a adoré :
+ L’univers Matrix
+ La grande variété des coups
+ Un scénario parallèle au film
+ 1 heure de cinématique supplémentaire
+ Un gameplay intuitif
+ Une action omniprésente |
On n'a pas aimé :
- Des graphismes peu convaincants
- Une caméra mal gérée
- Nombreux bugs de collisions
- Chargements trop fréquents
- Des courses à bord de véhicules anecdotiques |