Il y a deux ans, le prolifique studio italien Milestone a surpris son monde en livrant un certain Hot Wheels Unleashed de qualité, adaptant ainsi l’univers des voitures métalliques de Mattel. Les personnes intéressées peuvent toujours (re)lire notre critique du jeu à cette adresse. Cette année, les développeurs remettent le couvert avec une suite baptisée Hot Wheels Unleashed 2 – Turbocharged. Celle-ci étant proposée à 49,99€, on peut se demander si le tarif un peu plus bas que d’ordinaire ne cache pas un simple opus 1.5. Est-ce le cas ? Réponse dans cet avis basé sur une version physique reçue de l’éditeur ayant tourné sur notre Xbox Series X.
A l’image du précédent volet, Milestone propose un nouveau mode histoire solo. Il s’agit toujours de circuler sur la représentation d’un énorme circuit et de participer à plusieurs types de courses dans le but d’affronter des boss, des monstres qu’il faut réduire avant qu’ils ne détruisent tout. Première bonne nouvelle, les développeurs ont retiré les défis secrets, la fausse bonne idée du précédent jeu. La progression est donc beaucoup plus fluide et claire, ce qui n’empêche pas d’avoir des défis à activer qui, une fois remplis, permettent d’accéder à des récompenses à récolter. Plusieurs types de courses sont à retrouver, avec les classiques demandant de finir premier, ou a minima sur le podium, les contre-la-montre (avec deux temps à battre), les défis as du dérapage (il faut déraper sans entrer en contact avec le décor pour faire monter le multiplicateur et le score, avec deux scores à battre), les courses à élimination (avec le dernier qui est éliminé toutes les X secondes) ou encore les courses à étapes (l’environnement est ouvert, à nous de suivre la flèche pour enchaîner les checkpoints dans le temps imparti).
Enfin, il y a le combat contre le boss qui se traduit par une course contre-la-montre demandant d’éclater des cibles sur le chemin pour faire réduire la vie de l’adversaire. Autant vous dire que louper une cible est synonyme de game over. C’est clairement le mode de jeu qui pourra diviser. Un poil stressant et demandant de la précision, il peut également devenir frustrant quand on loupe l’une des dernières cibles pour une raison ou une autre, d’autant qu’on a pas vraiment la sensation d’être contre un boss. Le tout est joliment enrobé par quelques cinématiques façon BD dynamique qui mettent un peu de contexte pour pousser à affronter les monstres… L’écriture ne vole pas bien haut, les doublages français sont vie agaçants et l’histoire s’adresse clairement à un public assez jeune mais l’idée est sympathique et la réalisation est correcte. En tout cas, il y a de quoi vous occuper une bonne huitaine d’heures, voire un peu plus si vous souhaitez remplir les deux objectifs de chaque course. Bien entendu, en plus de ce mode scénarisé, vous pouvez jouer en local en écran partagé ou en ligne.
Pour le coup, les développeurs ont revu la formule qui était trop minimaliste. En plus du matchmaking pour accéder aux courses classiques, il y a la possibilité de lancer un salon privé dès deux joueurs disponibles ou de partir dans des épreuves mix, ce qui ajoute deux modes de jeu inédits, un basé sur les collisions (en utilisant le dash, on y reviendra) et un autre demandant de collecter des roues crantées. Grâce à du cross-play, il est plus facile qu’auparavant de trouver des adversaires, du moins si on joue à une heure propice. L’ensemble tient bien la route. Outre les modes auxquels on peut jouer en solo, à condition d’avoir débloqué les circuits au préalable, à raison de dix par environnement, il est également possible de se tourner vers les éléments plus créatifs. Editeur d’autocollants, éditeur de livrées et éditeur de circuits. Dans tous les cas, on peut lancer une création, naviguer dans celles sauvegardées ou se tourner vers la communauté pour récupérer ce qui se fait de mieux. Les trois modes sont complets et offrent suffisamment d’options pour laisser libre cours à son imagination. Il suffit de voir certaines créations avec un Bulbizarre (Pokémon) ou 2B (NieR : Automata) pour se rendre compte du génie de la communauté.
Quant aux circuits, tous les modules sont là pour faire les circuits de son choix, seule l’imagination et certaines contraintes techniques étant les limites. Dans tous les cas, il faut valider et on peut tester son circuit avant de le partager. Petit supplément, en plus des cinq univers du jeu (jardin, salle d’arcade, station-service, mini-golf et musée), on retrouve une trackroom pour ajouter un poil plus de diversité. Avec en prime 130 véhicules disponibles, on peut dire que le contenu est au-rendez-vous. Dommage que Milestone n’ait pas récupéré certains environnements du précédent opus pour offrir toujours plus de diversité ou encore qu’il y ait déjà un paquet de DLC dont un Season Pass Vol. 1 (ce qui laisse entendre qu’il y en aura au moins un deuxième) ajoutant deux nouveaux environnements et vingt-cinq véhicules. Le prix de base est très correct mais la note monte vite si on opte pour les éditions Deluxe (69,99€ - avec le premier Season Pass) ou Legendary (89,99€ avec les deux Season Pass).
Côté gameplay, on retrouve toujours une conduite très arcade mais les développeurs ont fait des efforts pour dynamiser la formule. Déjà, ils ont ajouté plusieurs types de véhicules, dont les Monster Trucks, les motos ou encore les quads. Ils sont répartis en plusieurs catégories, des ultra résistants aux fusées, en passant par les équilibrés ou les dérapeurs. Même si l’aspect arcade lisse les différences, on sent tout de même la lourdeur et la puissance d’un Monster Truck par rapport à la vitesse et la légèreté d’une moto. En plus, en progressant dans le jeu, on débloque des sous virtuels et des éléments pour améliorer nos véhicules. On peut ainsi accéder au gestionnaire d’un véhicule pour débloquer des compétences et lui en équiper jusqu’à sept. A part les trois compétences qui offrent des résistances aux pièges (les toiles de l’araignée ou les barrières par exemple), les autres offrent toujours une contrepartie, pour privilégier la vitesse au détriment de l’accélération ou de la maniabilité, etc. Ainsi, les parties restent assez équilibrées et les choix peuvent être guidés pour améliorer surtout ses chronos.
Bonne nouvelle, cette fois nous ne sommes plus dépendants des lootboxes pour obtenir nos véhicules avec le risque d’accumuler les doublons… Cette fois, on peut se rendre dans la boutique pour découvrir une sélection de véhicules et s’offrir ceux qu’on souhaite. La sélection est régulièrement mise à jour et on peut forcer cette dernière moyennant quelques pièces. Bien entendu, on gagne toujours quelques tickets pour faire tourner la roue Hot Wheels et tenter de gagner quelques récompenses supplémentaires, dont des pièces ou des véhicules plus rares. En plus de cela, Milestone a revu le gameplay en ajoutant deux fonctionnalités qui n’ont l’air de rien et qui apportent beaucoup. La première, c’est le saut qui se fait en utilisant la jauge de boost. On peut même en enchaîner deux pour faire un double saut, ce que vous testerez vite lors d’une course à étapes. La deuxième, c’est un dash latéral qui utilise lui aussi le boost. Dans les deux cas, cela évite les éventuels abus. Ledit dash est vraiment sympathique car il permet d’envoyer valser les adversaires dans le décor, réduisant les soucis liés aux collisions constatés dans le premier opus… Mais il offre aussi l’opportunité de se replacer lors d’un saut si on constate qu’on manque la cible de quelques centimètres ! Ou comment éviter le passage par la gâchette haute droite pour se remettre en piste en perdant quelques places ou du moins de précieuses secondes.
Enfin, visuellement, il faut bien avouer que les développeurs ont fait le minimum syndical. Les environnements sont vraiment beaux et détaillés, les modèles des voitures et des éléments des décors sont réussis et le tout tourne à merveille sur notre Xbox Series X… Mais l’ensemble est très proche du précédent volet alors qu’il était possible d’améliorer d’un cran la qualité visuelle, notamment au niveau des textures et des rendus des véhicules. De même, si la bande-son est assez dynamique et en adéquation avec l’action, elle est loin d’être inoubliable et devient vite répétitive pour ne pas dire dispensable. En revanche, pour terminer sur une belle note, précisons que le track design est clairement un cran au-dessus de celui du premier HW Unleashed. On sent que les développeurs ont profité de l’ajout du saut pour élaborer quelques circuits plus tarabiscotés en misant toujours plus sur la verticalité et introduisant ainsi plus de pièges, dont certains qui reviennent forcément, comme la fameuse araignée.
On a adoré : L’éditeur de livrées L’éditeur d’autocollants L’éditeur de circuits Multi à deux en écran splitté Quatre difficultés Le système de compétences Vraiment fun à jouer Collectionner les 130+ véhicules Ajout des motos, quads et tout-terrain Mulitjoueur en ligne plus agréable Une cinquantaine de tracés Cinq environnements réussis, plus détaillés Track design excellent L’ajout du saut, du double saut et du dash L’effort de scénarisation du mode solo… |
On n'a pas aimé : Destiné uniquement à un jeune public Deux ou trois collisions hasardeuses Un sentiment de déjà-vu Les musiques, vite répétitives Doublages FR vite insupportables Différences de pilotage lissées par la prise en main arcade Pourquoi ne pas avoir réutilisé en plus les environnements du précédent ? Attention à la note finale avec les DLC… |
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