Développé par Fool’s Theory, un studio polonais qui a participé aux développements d'un certain Baldur’s Gate 3, mais qui travaille également sur le prochain remake de The Witcher et édité par 11 bit studios, The Thaumaturge est un jeu d’aventure AA en vue isométrique qui mêlera exploration, investigation et combat au tour par tour dans un monde rempli de pouvoirs mystérieux et d'étranges créatures éthérées. Nous avons pu venir à bout de cette aventure et il est l'heure de rendre notre verdict réalisé grâce à un code fourni par l'éditeur.
Le jeu prend place à Varsovie en 1905. À cette époque, la ville est sous la domination des tsars de l'Empire russe. Ses habitants forment un groupe cosmopolite avec des points de vue, des croyances différentes et des intérêts souvent contradictoires. En incarnant Victor Shulski, vous investiguerez sur la mort de votre père et rencontrerez à ce titre des citadins polonais, des marchands juifs, des soldats russes, et plus encore.
Fils d’un grand thaumaturge, vous avez également ce pouvoir de faire des miracles et notamment de capturer des Salutors, des entités surnaturelles très puissantes, qui vous permettront de sonder l’âme humaine pour vous permettre de trouver des indices, d’en apprendre davantage et de déjouer vos ennemis. Cet héritage mystérieux a grandement façonné le voyage de Victor à travers la vie. Isolé de son père et de sa sœur, Victor a ainsi vécu un temps à Paris avec sa mère. Personne ne comprend mieux que lui comment chaque personne souffre de ses propres démons. Aussi, la capture d’un nouveau Salutor est très lourde psychologiquement et pourtant Victor pourra en accueillir jusqu’à huit au total au cours de l’aventure. Pour réussir à récupérer de cette fatigue psychique, vous irez à la rencontre d’un autre Thaumaturge très connu de l’histoire, le grand guérisseur Grigori Raspoutine. Il vous permettra après des séances d’hypnose de vous remettre physiquement de vos efforts et vous côtoierez ensemble des personnalités influentes jusqu’au Tsar lui-même, dont son fils est souffrant.
Le jeu est visuellement magnifique, le détail apporté aux décors et aux personnages est quasiment parfait pour nous permettre de nous projeter assez facilement dans l’ambiance de cette Pologne du XXème siècle. En vue isométrique, la caméra n’est pas libre, mais vous aurez la possibilité de zoomer sur trois niveaux et de profiter de point de vue panoramique à certains endroits pour mieux profiter de l’architecture de certaines bâtisses.
Sans être démesuré, l’univers est assez conséquent. En effet, Victor enquêtera dans plusieurs lieux très variés en allant de la campagne et ses petits villages à la grande ville et ses soirées huppées, en passant par les bas quartiers, le bar, le vieux port, le grand marché, la grande gare, mais aussi le cimetière, les catacombes de la synagogue, l’Église orthodoxe, la maison close, la prison et la demeure des Romanov. L’environnement sonore n’est pas en reste avec pas moins de 25 pistes différentes. Même si le jeu n’est qu’en Français sous-titrés, la qualité des dialogues, des bruitages et des effets spéciaux sont très immersifs et nous font parfaitement ressentir cette atmosphère particulière baignée de mysticisme.
Il y a toutefois quelques détails techniques qui nous rappellent que ce n’est toutefois qu’un humble AA, comme une mise en scène qui aurait mérité à être davantage exploitée, une animation parfois un peu rigide ou quelques ralentissements techniques au chargement de chaque nouveau lieu pendant quelques secondes.
Avant d’y jouer, vous pourriez imaginer que c’est un nouveau hack’n slash à cause de nouvelles bestioles et de sa vue isométrique iconique à la licence Diablo. Pas du tout, il s’agit d’un jeu d’investigation dans lequel l’intrigue est suffisamment bien construite autour de la cabale pour ne pas s’ennuyer.
Le gameplay s’articule autour de quatre axes : l’exploration et la recherche d’indices, la capture et le développement de Salutors, les dialogues à choix multiples ayant des conséquences, les combats au tour par tour à la manière d’un final fantasy ou vous pourrez attaquer directement les ennemis et utiliser les pouvoirs de vos Salutors.
Concernant l’exploration, la découverte d’indice sera facilitée par le claquement de doigts de Victor. L’expérience de découvrir des indices inaperçus, par-ci, par là reste tout à fait plaisante et en cas de doute une nuée rouge vous indiquera la direction à suivre. Pour ce qui est de l’acquisition de nouveaux Salutors, elle sera essentielle aussi bien pour mieux vous armer face aux ennemis que pour accéder à certaines lignes de dialogue ou à certains indices spécifiques. Pour les capturer, il faudra vaincre les porteurs de faille une première fois pour les libérer de leur entité.
Pour les combats, il s’agit de phases au tour par tour vous demandant de choisir vos attaques parmi un jeu de cartes, que ce soit d’abord pour vous et ensuite pour le salutor que vous souhaitez mobiliser. Les combats sont bien dosés allant de 2 à 4 ennemis simultanés et jusqu’à deux salves d’ennemis. La difficulté est bien ajustée pour vous obliger à changer de stratégie en fonction de chaque rencontre. Il faudra en effet combiner attaque directe, sort de confusion, sort de saignement ou encore sort de guérison, les attaques des salutors en seront potentialisées.
Concernant les dialogues, vos choix influeront sur les réponses et en fin de compte sur l’épilogue. Après avoir parcouru les 3 actes, il sera ainsi possible en fonction de vos choix et de vos quêtes secondaires de débloquer une douzaine de fins différentes.
On a adoré : La direction artistique digne d’un AAA Le gameplay inhabituel L'immersion La narration Le lore et Raspoutine L’enquête cabalistique Les personnages intéressants Une bonne durée de vie Le système de choix / conséquences dans les dialogues |
On n'a pas aimé : Quelques défauts techniques Plus de mise en scène aurait magnifié l’expérience |
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