Test - A Quiet Place : The Road Ahead : Le silence est roi !
- Par Yoann L.
L’éditeur Saber Interactive et le studio Italien Stormind Games s’associent afin de nous proposer A Quiet Place : The Road Ahead, une adaptation tirée de la franchise cinématographique « Sans un Bruit » réalisé par John Krasinski. Ce jeu d’horreur en vue à la première personne nous plonge dans l’univers des films où nous devons survivre dans un monde envahi par des créatures qui déciment chaque être humain qui feraient l’erreur de faire un peu trop de bruit. Faut-il s’attendre à une bonne surprise ou à contrario, le titre ira rejoindre le panthéon des mauvaises adaptations ? C’est ce que nous allons voir à travers cette critique réalisée sur Xbox Series X.
Jour 1 : L’histoire d’Alex
À défaut de pouvoir incarner l'un des personnages issus des trois films, le studio Stormind Games à opter pour une autre approche, celle de créer un personnage spécialement pour le jeu. Nous incarnerons donc Alex, une jeune femme à qui la vie n'a pas été tendre avec elle. En effet, en plus de devoir survivre dans un monde apocalyptique envahi de créatures, cette dernière à aussi son lot de problèmes, à commencer par des séquelles psychologiques liées à la disparition brutale de son tendre époux. De plus, elle n'entretient pas non plus de bon rapport avec les gens qui l'entoure, plus précisément avec sa belle-mère (ah la famille !). Mais ça ne s'arrête pas là , puisque notre héroïne est aussi atteinte d'une affectation pulmonaire, en d'autre terme, elle est asthmatique ! Ce qui est un peu embêtant, car rappelons-le, les créatures sont attitrées par le bruit (pas de bol). Enfin, à l'instar du premier film, Alex attend un heureux événement, cette dernière est enceinte depuis plusieurs semaines… Alors oui, nous pouvons le dire avec certitude, Alex à ce que l'on appelle le syndrome d'une vie de merde. Derrière ce trait d'humour, vous comprendrez assez facilement que notre protagoniste ne rentre pas dans la catégorie des clichés habituels de l'héroïne hyper bad ass qui n'a peur de rien et qui règle tous ses problèmes à coup de chevrotine ! Et justement, le parti pris est intéressant, le fait d'incarner "madame tout le monde" qui tente d'affronter ses vieux démons tout en essayant de survivre, nous aide à éprouver de la sympathie envers elle.
Le titre s'intègre parfaitement à l'univers de la saga et nous propose un récit bien écrit accompagné par une mise en scène de qualité. Le tout y est décomposé en dix chapitres à parcourir, alternant entre des scènes plus calmes et intimistes se déroulant avant les événements du Jour 1 et également avec des passages au présent. Cela aura pour effet de nous permettre d'en apprendre davantage sur l'histoire d'Alex et sur le début de cette catastrophe à grande échelle. Après avoir passé le prologue, nous devons fuir un hôpital contrôlé par un groupe de survivants et tenter de survivre dans ce monde hostile. Le but d'Alex sera de rejoindre une station portuaire gérée par la garde nationale afin d'élever son futur enfant en toute sécurité, un long et périlleux voyage nous attend. Pour cela, vous allez devoir traverser différents types d'environnements, une forêt, une caserne de pompier, un camp de vacances à l'effigie des loutres (un animal vraiment charmant !) une gare, etc. Il faut admettre que dans l'ensemble, les niveaux restent très linéaires néanmoins ils ont le mérite d’être plaisant à parcourir. Il ne faudra pas s'attendre à visiter des lieux très ouverts et aller où bon vous semble, à quelques exceptions près. Tout comme à l'image de la franchise, le soft nous plonge dans une ambiance absolument stressante. En effet, il va falloir progresser en faisant le moins de bruit possible, tout en prenant garde à ce qui vous entoure. Mais, avant de rentrer dans le vif du sujet, vous devez comprendre que ce A Quiet Place n'est pas destiné pour tout le monde. Si vous êtes allergiques aux jeux "d'infiltrations" basés sur la discrétion et dans lesquels, prendre son temps et avancer très lentement est primordial, passez tout de suite votre chemin ! Dans le cas contraire, si cela ne vous effraie aucunement et qu'en plus, vous êtes fan de la franchise, alors vous risqueriez d'être agréablement surpris.
Jour 27Â : Fais-gaffe ou tu mets les pieds
Le soft est doté de mécaniques assez simplistes, mais qui arrive tout de même à nous offrir une expérience intéressante en plus d’être fidèle à l’esprit des films. En effet, courir n'est pas permis, vous devez être extrêmement minutieux dans vos déplacements et limiter l’impact de vos pas, tout en faisant attention à ne pas heurter des éléments du décor ou de marcher sur quelque chose qui pourrait alerter votre présence (foutu bout de verres !). Cela en va de même avec l'ouverture des portes, des tiroirs ou des placards. En serrant les dents et en suant du popotin, vous allez devoir tirer le joystick droit de votre manette vers l'arrière ou vers l'avant, avec la plus grande des délicatesses, sous peine de faire du bruit et de signer votre arrêt de mort ! Par chance, Alex étant une bricoleuse dans l'âme, a réussi à fabriquer un appareil dès plus utile, un phonomètre. Ce dernier est capable de comparer le son ambiant qui nous entoure avec celui que nous émettons, un excellent moyen de constater si nous sommes assez discrets ou non. Il faudra être constamment à l’affut, en sachant que certaines zones dégagent un bruit ambiant relativement fort (générateurs, chute d’eau) et peuvent vous permettre d’agir en toute sécurité. De plus, dans les modes de difficultés les plus accessibles, un bruit sonore vous prévient si vous faites vraiment trop de bruit, vous permettant d'obtenir une dernière chance de vite rattraper votre erreur. En parlant d’accessibilité, sachez que le soft propose diverses options afin de s’adapter à votre style de jeu. Vous pourrez activer la silhouette des créatures, améliorer la concentration du personnage ou encore d’afficher le taux de conscience de l’IA par le biais du phonomètre. Dans notre cas, nous avons désactivé toutes les aides disponibles afin de plonger pleinement dans l'expérience, la moindre erreur est fatale !
Jour 49 : J’ai perdu mon souffle face à la créature…
À la manière d'un Alien Isolation, la créature se promènera de façon aléatoire dans les niveaux, et autant vous dire que cette dernière nous met un gros coup de pression lorsqu'elle se trouve non loin de nous. Cela n'est pas sans conséquence sur l'effet de santé de notre personnage. Souvenez-vous, Alex souffre d'asthme, de ce fait, le moindre effort physique (soulever des objets) ou mental (la peur) peut lui déclencher une crise. Pour pallier ça, il faut impérativement utiliser un inhalateur ou des pilules, ce qui aura pour effet de calmer la crise pendant un certain temps. Et si par malheur, vous n'avez aucun médicament sur vous, un QTE se déclenchera, dans lequel vous devrez être extrêmement précis et appuyer sur la touche LB au bon moment. En cas d'échec, Alex se mettra à tousser et... Vous connaissez la suite ! En soi, sur le papier, cela reste une bonne idée, hélas, cette mécanique peut parfois devenir frustrante lorsque le monstre a décidé d'en faire des siennes. Dans de très rares cas, il nous est arrivé de se retrouver coincer face à la créature en n'ayant aucune possibilité de l'esquiver. De ce fait, la jauge d'asthme augmente considérablement, en prenant en compte que d'utiliser un inhalateur provoque un léger bruit, ce qui donne une belle mort gratuite !
Jour 72 : Le bruit, mon pire ennemi !
Au fil des chapitres, Alex pourra utiliser d'autres objets afin de l'aider dans son périple. Il sera possible de balancer des bouteilles de bières ou des briques afin de distraire la créature. Attention tout de même à ne pas lui lancer en pleine figure sous peine de finir en charpie. À l'inverse, vous pourrez faire preuve de fourberie en lançant un objet près d'un piège à loup. De ce fait, la créature foncera à l'endroit où le bruit se fait entendre et marchera dans le piège. Ce qui aura pour effet de la ralentir pendant quelques secondes, car ne l'oublions pas, les monstres de Sans un Bruit possèdent une carapace indestructible. De plus, des sacs de sable seront mis à votre disposition, ces derniers nous livrent un atout à ne pas négliger puisqu'il sera possible de tracer un chemin à notre guise en versant le sac à même le sol. Vous pourrez donc verser du sable sur des surfaces bruyantes telles que le métal, la tôle, les flaques d'eau, les feuilles mortes, etc. Il faudra tout de même utiliser les sacs à bon escient, car le poids de ces derniers augmente le rythme cardiaque de notre personnage. En plus de posséder une lampe torche traditionnelle qui fonctionne à pile ainsi que des fusées éclairantes, une lampe dynamo est également présente. Une fois la batterie complètement vidée, cette dernière doit être rechargée manuellement, et forcément cela fait du bruit, ce qui rend la tâche très délicate. Enfin, il est important de préciser que vous ne pourrez utiliser qu'un objet à la fois. Ces derniers sont accessibles depuis le BMD de votre manette. Dois-je m'éclairer avec une lampe torche, ce qui me permet d'avoir une meilleure visibilité ? Ou alors, utiliser le phonomètre afin de surveiller le bruit que j'émets ainsi que celui de l'environnement ? Le choix vous appartient.
Bien évidemment, notre progression ne se fera pas sans encombre, le soft nous propose diverses situations ainsi que différents objectifs à réaliser. Trouver des valves, utiliser une planche de bois pour traverser un pont, rétablir le courant, etc. En prime, le titre nous offre aussi quelques passages scriptés, orienté un peu plus sur de l'action, à travers des scènes de courses poursuite contre le monstre où vous devrez atteindre le pus vite possible une zone sécurisée dans laquelle le bruit est permis. En parlant de cette vilaine créature, sachez que cette dernière est capable de vous détecter grâce à son crie qui provoque des ultrasons. Dans un moment pareil, la solution la plus efficace est de ne plus bouger, sous peine de se faire repérer, ce qui apporte des moments de tensions très intenses. L'ambiance sonore apporte également sa pierre à l'édifice, que ce soit du côté des musiques ou de l'aspect du sound design en général, les deux nous délivrent un résultat dès plus remarquable. L'ensemble y est cohérent, soigné et renforce ce sentiment d'urgence à la situation, celles d'avancer sans faire le moindre bruit. Par ailleurs, le studio a eu l'excellente idée d'intégrer une mécanique liée à votre micro. Si ce dernier est activé et que vous faites du bruit, la créature viendra directement chez vous ! (non, ce n’est pas ça). Plus sérieusement, si vous lâchez un petit rototo par inadvertance ou que votre chien réclame à manger, les bruits sonores seront détectables dans le jeu, ce qui rend l'expérience très immersive. Enfin, le soft propose un doublage de qualité dans la langue de Shakespeare avec la présence de sous-titres en français.
Jour 101 : Oh, elle est jolie cette navette spatiale…
A Quiet Place tourne sous Unreal Engine 5, visuellement, le jeu est vraiment très propre ! Que ce soit sur les détails de l'environnement qui nous entoure, la modélisation de la créature, des effets de lumières ou des textures, c'est un pur bonheur pour la rétine. Le plus fou, c'est que le jeu est une production double AA qui ne coûte que 29,99€, en sachant que nous n'avons jamais détecté une seule chute de framerate dans le mode performance, très bel exploit de la part des développeurs. Enfin, nous aborderons la durée de vie pour conclure cette critique. Le jeu a l’intelligence de proposer une expérience assez courte, ne tombant pas dans le piège de trop en faire et d’éviter un aspect redondant. Nous avons terminé ce A Quiet Place en 8 heures, et ce, en prenant notre temps (à vrai dire, il n’y a pas vraiment le choix !). Il faut savoir que chaque chapitre comporte des éléments collectibles à trouver. Il s’agira de ramasser des lettres écrites par d’autres personnes, nous permettant d’en apprendre un peu plus sur les conditions de vie des survivants. En parallèle, des mixtapes sont également éparpillés dans des endroits dangereux ainsi qu’à l’intérieur de porte-documents verrouillé par un code. Il faudra donc résoudre quelques énigmes afin de pouvoir les ouvrir. Un objet qui fait référence au premier film est également présent, celui de la navette spatiale. Ces jouets sont cachés par ordre de rareté : bronze, argent et or et vous permettent de gagner des points (CR) qui peuvent être échangés depuis le menu principal afin de déverrouiller des modèles 3D ainsi que des artworks, une manière assez simpliste de rallonger la durée de vie.
Point complet
On a adoré : Très fidèle à la licence cinématographique Un scénario qui se laisse suivre avec plaisir Le gameplay simpliste, mais original La tension permanente Sound Design de qualité La détection du bruit de notre micro Des graphismes agréables pour la rétine Prix doux (29,99e) |
On n'a pas aimé : Trop linéaire Quelques petits bugs de l’IA L’asthme, une idée assez mal exploitée |
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J’espère essayer le jeu a petit prix!
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Saber Interactive
Stormind Games
Aventure / horreur
Disponible
17.10.2024
04/12 -