À chaque nouveau projet de M. Night Shyamalan, on se demande s'il a échappé à sa malédiction. « Mais quelle malédiction ? » me direz-vous ? Et bien celle d’avoir enchaîné 2 films cultes quasiment coup sur coup et d’être sans cesse ramené à ça. Il faut dire qu’avoir Le 6ème sens et Incassable dans son CV, c’est plutôt classe. Le souci, c’est qu’au fil des années, Shyamalan a enchaîné les films avec plus ou moins de succès en abusant bien trop souvent de la technique du gros twist final qui avait fait des merveilles dans Le 6ème sens. Certains le considèrent comme un réalisateur atypique, d’autres comme une fraude. En tout cas, il laisse rarement indifférent. Alors du coup, Trap, ça se situe ou dans la filmo du bonhomme ?
Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Cooper, un papa poule quadragénaire, emmène sa fille Ryley au concert de son artiste préférée : Lady Raven. La jeune ado est surexcitée et semble passer la meilleure journée de sa vie sous les yeux attendrie de son papounet. En arrivant, ce dernier remarque cependant qu’il y a une forte présence policière autour de la salle de concert. Une fois à l’intérieur, alors que Lady Raven commence son show, Cooper observe et se renseigne. Il finit par apprendre que le nombre très impressionnant de policiers présents sur place est lié au fait que les autorités savent qu’un tueur en série surnommé le boucher se trouve dans le public et que le concert tout entier n’est en réalité qu’un piège afin de pouvoir découvrir sa vraie identité et l’arrêter. Pour Cooper va alors s’engager une course contre-la-montre pour trouver une échappatoire, car le boucher…, c'est lui.
Comme souvent avec Shyamalan, l’idée de base se révèle être vraiment accrocheuse. Comme moins souvent avec ce réalisateur, le tout tient la route jusqu’à la fin. Trap nous permet de revoir sur un écran de cinéma le bien trop rare Josh Hartnett qui livre ici une prestation énormissime. C’est simple, presque tout le film repose sur ses épaules. Toute l’action est centrée autour de lui et on sent que l’acteur s’amuse comme un petit fou. Voir le personnage de Cooper se rendre compte du guêpier dans lequel il s’est mis et tout tenter pour s’en sortir sans éveiller les soupçons est un vrai régal. Les rebondissements sont légion, il se passe quelque chose toutes les 5 minutes et surtout la tension ne fait que monter à mesure que les minutes défilent et elle ne retombe absolument jamais.Dans sa première partie, le film nous propose une sorte d’escape game géant absolument génial et super bien ficelé. Mais étirer cela sur 1h45 aurait sûrement fait s’écrouler le tout. Une erreur que Shyamalan n’a pas commise puisque, mini spoiler, dans sa deuxième partie le film se transforme en autre chose pour nous proposer une fuite/prise d’otage toute aussi réussie et toujours avec une tension omniprésente. Le réalisateur, en proie à ses démons habituels, frôle la correctionnelle avec son tiroir de twists, mais arrive quand même à conclure Trap d’une manière bien plus satisfaisante que ce à quoi il nous a trop souvent habituées.
On retiendra également la bonne prestation de l’actrice jouant Lady Raven, une certaine Saleka Shyamalan qui n’est autre que la fille de M. Night Shyamalan. On aurait pu avoir peur de l’effet piston, mais elle se révèle plus que convaincante dans son rôle.
Alors finalement, Trap ça vaut quoi ? Et bien le film se révèle être un exercice de style éminemment sympathique et ultra-efficace porté par un Josh Hartnett en très grande forme. Comme souvent avec Shyamalan, nous sommes face à un film concept, mais contrairement à beaucoup de films du réalisateur ou la bonne idée de base finit par s’écrouler sur la longueur, ici l’ensemble tient le coup jusqu’à sa conclusion. Pendant 1h45, le spectateur devient le témoin privilégié d’un escape game géant et jouissif au sein duquel la tension, palpable, ne fait que croître jusqu’à un final qui ne déçoit pas.
Tout cela fait de Trap non seulement l’un des meilleurs films de Shyamalan mais également l’un des meilleurs films de cette année 2024.
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