À l’heure où les remasters et remake pleuvent sur nos consoles, c’est au tour d’un jeu dans la fleur de l’âge de s’offrir une seconde jeunesse sur les machines de dernière génération. Sorti il y a 14 ans, exclusivement sur Wii, Disney Epic Mickey : Rebrushed fait peau neuve dans les mains de Purple Lamp GmbH, qui prend la relève de Junction Point Studios, les développeurs à l’origine du titre. Vaut-il le détour, que ce soit pour les joueurs le découvrant, comme pour ceux l’ayant déjà fait à l’époque ? C’est ce que nous allons voir dans ce test réalisé grâce à un code fourni par l’éditeur, THQ Nordic.
La première chose que l’on remarque est l’excellente qualité des graphismes, qui ont été retravaillés pour flatter notre œil et profiter de ce presque quart de siècle d’évolution des machines. Les personnages sont très bien animés, les décors colorés, même s’ils restent assez simples, sans folie pour les textures, cartoon oblige?! Pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, nous ne nous étendrons pas sur le scénario, sachez cependant que, pour réparer ses bêtises, Mickey pourra accéder à divers mondes à partir de Mean Street (Monde de la désolation oblige, Main Street lui a laissé place...), qui fait office de quartier Hub. Il pourra ainsi venir au secours des habitants de Ventureland, d’Osville, du Marais ou encore rétablir l’ordre dans une ville du futur. Chaque univers bénéficie de plusieurs niveaux liés à l’histoire, qui ne se parcourront qu’une fois, contrairement à la place principale, accessible à volonté pour y boucler les quêtes annexes.
Pour passer d’un niveau ou monde à l’autre, Mickey devra plonger dans un écran de projection l’amenant dans une bobine de film. Hommage oblige, le joueur y retrouvera des classiques emblématiques de Disney façon jeu de plateforme en défilement 2D, tels que Steambot Willie ou la Danse Macabre. Pour pimenter le parcours, deux bobines sont dissimulées (parfois très bien?!) dans chaque transition, permettant d’accéder au visionnage de deux des premiers courts métrages de Disney. Pour ce qui est des doublages, ils sont très bons lors des grosses cinématiques. Pour les petites scènes intermédiaires, les personnages émettent des onomatopées, alors que leurs lèvres bougent longuement, ce qui fait un peu bizarre, mais ne dénote pas dans l’esprit dessin animé old school. Dernière chose à noter côté ambiance, le monde de la Désolation est un refuge pour les personnages Disney oubliés, n’espérez donc pas y rencontrer Merlin ou Pumba, seuls quelques héros ou méchants font une brève apparition. Mais des références à tel ou tel univers sont parsemées, autant de clins d’œil fort sympathiques pour les amateurs de Disney.
Nous avons particulièrement apprécié le fait de découvrir un monde Disney pas si rose, ou la corruption guette et menace habitants et environnements. Le joueur devra donc choisir entre dissoudre ce qui reste de couleur ou la restaurer, grâce à son pinceau permettant au choix de projeter de la peinture ou du dissolvant en pressant l’une des deux gâchettes. Quoi qu’il en soit, même en souhaitant ramener toutes les couleurs, il sera parfois indispensable d’utiliser le dissolvant pour laisser apparaître un passage secret, ou inversement. Cette possibilité ne s’applique bien sûr qu’à une partie des objets et de la zone, pour des raisons facilement compréhensibles. Dans cette nouvelle mouture, les lieux que vous aurez modifiés resteront selon vos souhaits, même en les ayant quittés, car dans la première version, la zone que vous aviez repeinte avec soin et amour (voir maniaquerie??), reprenait son statut initial à chaque fois que vous la quittiez... Certes, les choix ne proposent pas un grand dilemme moral, et se limitent souvent au choix bien/mal, mais cela reste sympathique de pouvoir tuer un boss ou résoudre une énigme avec plusieurs approches. Les PNJ nous aiguillent d’ailleurs clairement sur les choix et leurs conséquences, ce qui en fait un jeu adapté à toute la famille, même aux jeunes joueurs, qui pourront se familiariser avec ce système.
Les choix faits lors de la partie auront une influence sur la scène de fin, dont quelques séquences différeront en fonction des choix d’aider ou non, de sauver ou non tel héros ou méchant. L’occasion peut-être de relancer le titre pour une partie avec des choix totalement opposés ? Epic Mickey Rebrushed offre au joueur une quinzaine d’heures de jeu pour finaliser toutes les quêtes annexes et récolter la quasi-totalité des (nombreux) collectibles : bobines et croquis, qui valent d’ailleurs le détour. Pour éviter de refaire à chaque fois le niveau 2D de transition, il est possible de le passer en échange de 10 E-Tickets, ce qui allège considérablement les allers-retours parfois un peu longuets pour compléter les quêtes. L’intégralité de ces niveaux 2D est d’ailleurs disponible dans le cinéma de Mean Street, et dans le menu post game afin de permettre de récupérer les dernières bobines s’y cachant. Pour rester dans le post game, un New Game + est proposé, dans lequel le joueur conserve ses pin’s et autres collectibles pour pouvoir compléter sa collection, puisque selon les chemins choisis, les pin’s récoltés (encore des collectibles!) varient.
La grande question qui reste à trancher, c’est la prise en main. En effet, lors de sa sortie initiale, le tire bénéficiait de l’action gyroscopique de la wiimote : la transposition à la manette classique est-elle à la hauteur ? La réponse est oui ! La prise et main et les déplacements sont bien gérés malgré quelques soucis de caméra çà et là , gênant de temps en temps les phases de plateforme, mais cela reste marginal (3 ou 4 fois dans tout le jeu) par rapport à ce qui se produisait dans la version wii. On note également, et cela, de façon plus récurrente, une visée de la peinture un peu capricieuse, ce qui peut compliquer légèrement les choses, en particulier en combat. Mais la difficulté modérée du jeu et l’abondance des ressources évite que cela ne devienne pénalisant ou frustrant. En parlant de combat, ils utilisent les mécanismes de jeu de manière intelligente : les ennemis peuvent être dissous impitoyablement, ou aspergés de peinture pour s’en faire des alliés. Le joueur peut aussi compter sur quelques gadgets aux multiples utilisations, ainsi l’enclume fera une plateforme honorable pour atteindre les endroits élevés, mais servira tout autant à assommer des ennemis, tout comme la télévision pourra soit alimenter un circuit électrique, soit distraire des ennemis. Bref, les mécanismes sont bien exploités, dans divers aspects du titre.
On a adoré : Les graphismes propres L’univers Disney version sombre Les choix de résolution des quêtes Les phases 2D Les menus clairs et efficaces Les mécanismes bien exploités La fin se modifie en fonction de nos choix De nombreux collectibles et bonus Le New Game + |
On n'a pas aimé : On aurait aimé un ou deux mondes de plus La visée un peu capricieuse |
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