Nous le rappelons souvent lorsque nous rendons un avis sur du matériel de Turtle Beach, le fabricant s’est avant tout fait connaître pour son travail sur les casques audio. Avec les années, il a étendu son offre de casques et a ajouté des manettes… Mais pas que puisqu’il a également décidé de s’offrir une part du gâteau du marché des sticks pour les simulateurs de vol. Il a donc sorti deux accessoires, le VelocityOne Flight à 379,99€ (avec manche à deux poignées et manette de gaz modulaire) et le VelocityOne Flightstick à 129,99€ (un accessoire tout-en-un). Pour compléter son offre, il a même sorti un palonnier à 299,99€ et un stand pour fixer tout ça à 199,99€. Turtle Beach nous ayant fourni un exemplaire du VelocityOne Flightstick, après un bon gros mois d’utilisation, il est l’heure pour nous de vous dire ce que nous en pensons.
Tout n’est que concessions…
Dès que nous avons reçu le colis, il y a un élément qui nous a réellement surpris : le poids. En effet, avec 820 grammes sur la balance, ce Flightstick est parmi les plus légers. Côté taille, il est également très compact avec une base d’environ 16,4 cm x 21,7 cm, pour une hauteur un peu supérieure à 23 cm. Tant que nous parlons de colis, notons que l’emballage est assez sommaire, comme toujours avec le fabricant, mais que l’essentiel est là pour bien caler l’accessoire et le protéger d’éventuels coups lors du transport. Pour le reste, nous avons le droit à un petit guide d’utilisation, les habituels autocollants, le stick bien entendu et un câble USB de 3 m à brancher sur sa console.
D’ailleurs, la première chose à faire avant d’utiliser le stick, c’est de se rendre sur le marché en ligne de la console, de télécharger l’application associée à l’accessoire, de l’installer et de la lancer. Cela vous permettra ainsi de mettre à jour le stick pour le passer en version 1.1.1. Attention toutefois, cette application ne permet aucun paramétrage du stick. Si vous souhaitez le paramétrer, il vous faut une deuxième application, à télécharger sur votre smartphone (iOS ou Android). Le VelocityOne Flightstick doit alors être connecté en bluetooth. Plusieurs réglages sont à retrouver dont un plutôt appréciable pour gérer les zones mortes (sur les axes X, Y et Z) ou le temps de réponse du stick selon trois profils (standard, précis ou rapide).
Ne vous inquiétez pas, si vous n’avez pas ou ne souhaitez pas utiliser l’application mobile, sachez que l’anneau central qui entoure le stick, couplé à un écran OLED placé sur la tête du manche, permet d’assurer les réglages. Il suffit simplement de tourner l’anneau vers la droite ou la gauche et de cliquer à droite pour valider, à gauche pour revenir en arrière. Il permet de régler plusieurs profils, dont le compensateur (trim), l’AIM, la luminosité de l’écran, la luminosité des LED des touches de la base, de l’intérieur de l’anneau et des contours de la tête du manche ou encore les couleurs des LED, voire la possibilité de les désactiver. On retrouve également un paramétrage intéressant pour les personnes qui connecteront leur casque filaire au périphérique via la prise jack 3.5 mm située au bas de la base. Ainsi, il est possible de booster les basses ou encore d’activer le Superman Hearing pour ne citer que cela. L’immersion sonore n’en est que meilleure même si le résultat n’est pas aussi bon que celui obtenu nativement avec un casque sans-fil comme ceux des gammes Stealth 600 et 700. Bien entendu, un paramétrage permet de passer du mode Xbox au mode PC, en sachant que deux input situés à l’arrière du stick permettent d’ajouter des extensions, dont le palonnier.
Avec un tarif de 129,99€, il faut bien avouer que ce Flightstick reste dans ce que l’on peut appeler l’entrée de gamme même s’il existe une poignée de sticks moins chers affichés entre 50 et 100€. Pourtant, il faut bien reconnaître que les finitions sont loin de faire cheap. Les plastiques sont assez qualitatifs, le repose-main est texturé, les boutons sont très corrects et l’ensemble ne fait pas beaucoup de bruit, ce qui reste agréable. En plus, l’écran OLED sur la tête du manche donne un côté assez classe et plus haut de gamme. On remarque d’ailleurs que les personnes qui ont pensé le stick ont souhaité optimiser au maximum l’espace à disposition pour intégrer le plus de fonctionnalités puisqu’il n’y a pas moins de 27 boutons programmables. Petit plus, pour plus de polyvalence, le repose-main est facilement ajustable grâce à une petite vis située à l’arrière du manche. Il suffit de dévisser, ajuster et revisser. Simple et pratique, ça s’adapte aussi bien aux petites qu’aux grandes mains. Mieux, il est possible de tourner le repose-main à 180° et vous passez d’une configuration pour droitier à une configuration pour gaucher. Comme tous les boutons sont placés de manière symétrique, l’ensemble s’adapte aussi bien pour les deux profils. La contrepartie, c’est qu’aucun profil n’est plus étudié en termes d’ergonomie, ce qui fait que dans les deux cas, dans certaines situations, certaines touches ne sont pas pratiques à aller chercher ou du moins ne tombent pas naturellement sous les doigts.
Autre petit point, les deux manettes placées de part et d’autre du stick n’ont pas de système cranté et se contentent donc d’une butée en haut et d’une butée en bas. Il faut donc un peu de doigté pour ne pas directement passer d’une butée à l’autre. Sur le manche, il y a également plusieurs boutons, dont un qui fait office de crois directionnelle et un autre de mini joystick. C’est bien là la seule différence qui privilégie un peu les droitiers lorsqu’on utilise justement le mini-stick pour tourner la caméra de manière bien plus fluide que la mini-croix. En étant gaucher, pour le même résultat, il faut étirer un peu plus le pouce. Une mollette centrale, et cliquable, est également de la partie, tout comme un petit bouton avec une cible rouge qui vise à simuler un trackpad, du moins sur PC. Disons-le clairement, le bouton a le mérite d’être présent mais son utilisation reste assez délicate. Faire un stick compact est une très bonne chose mais on y perd un peu en ergonomie. Enfin, notons la présence du bouton Xbox avec une petite diode dessous pour indiquer quand le stick est branché et des boutons view, menu et capture.
Comme nous sommes des joueurs Xbox, nous avons testé ce Flightstick sur Xbox mais sachez qu’il est également compatible PC si vous souhaitez en profiter sur des jeux comme Microsoft Flight Simulator 2020, Elite Dangerous, Ace Combat DCS World, X-Plane 11 & 12, War Thunder, Everspace 2 ou encore Star Citizen. D’après la fiche du jeu, le Flightstick est compatible Microsoft Flight Simulator sur Xbox Series, à condition d’avoir le jeu installé sur sa console puisqu’il n’est pas reconnu avec la version Cloud. Donc, logiquement, nous avons lancé le jeu. Cela permet de bien se faire la main. Dès le début, nous remarquons que malgré quelques raccourcis pour les menus, la manette reste indispensable pour bien naviguer et se lancer dans une partie. Une fois la partie lancée, nous pouvons réellement profiter de notre stick. Le manche est vraiment agréable à prendre en main et le temps de réponse est très bon. Mieux, en le tournant sur lui-même, malgré un angle assez restreint, on peut simuler le palonnier. Bien entendu, la gâchette à l’arrière du manche ne sert à rien puisqu’elle prévue pour les dogfights. La manette sur la gauche permet de gérer les gaz tandis que la manette sur la droite gère les volets, du moins pour les avions. Il faut par contre se dépatouiller avec les huit boutons placés sur la base pour afficher certaines fonctionnalités, comme le Navlog avec B7 ou encore la Check List avec B5. L’aspect contemplatif de cette simulation permet de prendre le temps de s’habituer au stick. Pour plus de sensations, on peut opter pour le contrôle des hélicoptères, qui ont récemment été ajoutés, ou encore profiter du DLC Top Gun Maverick.
Après cela, nous avons souhaité essayer le stick avec notre Ace Combat 7 mais ce dernier n’est pas compatible. Dommage, les jeux du genre ne sont pas forcément légion, se priver d’une compatibilité avec un titre si populaire est un véritable acte manqué. En revanche, nous avons pu retrouver un peu le sourire en voyant que le stick est parfaitement pris en charge par Star Wars : Squadrons. Plus dynamique d’un MS Flight Simulator, le titre met plus à l’épreuve le stick. Le rendu souffle aussi bien le chaud que le froid. D’un côté, les sensations sont plus grisantes, le manche permet de parfaitement contrôler son vaisseau et on arrive à utiliser la manette des gaz assez correctement même si sa petite taille ne donne pas les mêmes sensations que des manettes plus imposantes de la concurrence. D’un autre côté, on revient sur le défaut que nous pointions plusieurs lignes plus haut, la symétrie des boutons, avec leur parfait alignement sur la base, dessert l’ergonomie générale. Tout ne tombe pas correctement sous les doigts et il faut donc parfois lâcher un peu l’écran des yeux pour regarder où est le bouton sur lequel appuyer pour éviter de se tromper… Mais le plus gros défaut, c’est clairement le poids du stick. Dans le feu de l’action, celui-ci est tellement léger que la base ne cesse de se soulever. Pour la maintenir correctement, il faut soit la tenir fermement avec l’une des deux mains, ce qui est inconfortable, soit fixer le stick au bureau (ce qui impose de le percer…) ou sur un stand prévu à cet effet (mais qui ajoute 200 balles dans la balance si on part sur celui du même constructeur). Ce n’est qu’en le fixant que l’on peut régler le plus gros défaut de ce stick.
L’avis perso de Vincent / onizukadante // Un stick d’entrée de gamme réservé aux amateurs
Avec le VelocityOne Flightstick, Turtle Beach vise avant tout, pour ne pas dire uniquement, les amateurs qui recherchent un stick compact et polyvalent d’entrée de gamme pour une utilisation sporadique à prix correct (129,99€). Il est clair que sans une fixation (trois vis sont fournies) sur un bureau (ce qui implique de percer) ou sur un stand (ce qui ajoute 200€ à la facture), l’expérience peut vite s’avérer désagréable tant le stick est trop léger. Dans le feu de l’action, le socle ne cesse de se soulever avec les manipulations du manche. Ce défaut est toutefois plutôt gommé sur MS Flight Simulator, les mouvements étant bien moins brusques que sur un Star Wars : Squadrons et les vols plus relaxants. L’autre point clivant, c’est le positionnement symétrique de tous les éléments. D’un côté, cela permet une belle polyvalence offrant un certain confort aux gauchers comme aux droitiers grâce au repose-main réglable et ajustable. D’un autre côté, l’ergonomie en prend un coup puisque la disposition des boutons n’a pas été pensée pour que ces derniers tombent naturellement sous les doigts. On se retrouve donc plusieurs fois à lâcher l’écran des yeux pour regarder où l’on appuie si on souhaite éviter une erreur.
On regrette également le manque de crans au niveau des manettes ou encore l’utilisation du simulateur de touchpad qui est limitée et peu pratique. Tout n’est pas à jeter pour autant, ce VelocityOne Flightstick offre des finitions de qualité bien supérieures à sa gamme de prix, que ce soit au niveau de la qualité des plastiques ou de l’intégration d’un écran OLED de contrôle. Les paramétrages via un anneau central sont bien pensés et permettent d’ajuster son expérience, jusque dans le choix des couleurs des LED qui illuminent le stick. Une application mobile est également de la partie en renfort, même si on regrette ne de pas pouvoir régler son stick via l’application console qui ne sert qu’à mettre à jour son accessoire. On note toutefois que Turtle Beach a utilisé son savoir-faire sur la partie sonore pour intégrer quelques profils sonores lors de l’utilisation d’un casque filaire, dont ceux permettant de booster les basses ou d’utiliser le SuperHuman Hearing. Le manche est quant à lui très agréable à prendre en main et il répond au doigt et à l’œil, ce qui fait que l’on peut vraiment bien s’amuser, surtout avec les hélicoptères et le contenu Top Gun de MS Flight Simulator ou lors des missions de SW Squadrons… A la condition de fixer le stick ou de le tenir fermement !
Bref, ce VelocityOne Flightstick se présentera probablement comme une déception pour les habitués (qui ne sont clairement pas la cible) mais il faut reconnaître que le constructeur a dû faire nombre de concessions pour offrir un stick tout-en-un polyvalent offrant beaucoup de fonctionnalités, accessible aussi bien aux gauchers qu’aux droitiers. De fait, il satisfera avant tout les amateurs qui l’utiliseront de temps en temps pour MS Flight Simulator ou Star Wars : Squadrons (sur Xbox, il est aussi compatible avec Elite : Dangerous) et qui seront ravis de pouvoir le ranger à peu près n’importe où grâce à son petit format… Pour les autres, mieux vaut se tourner vers le VelocityOne Flight (à 379,99€) du constructeur ou vers les Hotas de Thrustmaster.