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Avis D1 - Eiyuden Chronicle : Rising

- Publiée le 10.05.2022, à 13:00
- Par Vincent P.
2020, une annonce tombe pour les fans de RPG, et plus précisément de JRPG : Rabbit & Bear Studios travaille sur Eiyuden Chronicle Hundred Heroes. Si cela ne parle pas directement aux néophytes, il est de bon ton de noter que le studio est composé de vétérans ayant travaillé sur Suikoden I et II, inscrivant ainsi ce nouveau projet dans la veine de ces jeux emblématiques. On retrouve ainsi de grands noms comme Yoshitaka Murayama, Junko Kawano, Osamu Komuta et Junichi Murakami à la manœuvre. Comme le projet est ambitieux, le studio est passé par Kickstarter pour obtenir les fonds, qui ont rapidement été récoltés, obtenant même plus que ce qu’il fallait. Pourtant le jeu qui nous intéresse aujourd’hui n’est pas Hundred Heroes mais Eiyuden Chronicle Rising, un prologue qui se présentait à la base comme un bonus pour les donateurs, avant de devenir un projet à part entière qui est proposé ce jour à 14,99€ et qui est intégré directement dans le Game Pass. Pour le coup, c’est un action-RPG en 2.5D assuré par Natsume Atari qui se veut accessible pour offrir une véritable introduction à l’univers. Pour le meilleur ? C’est ce que nous allons voir dans cet avis Day One réalisé grâce à un code fourni par l’éditeur.

Contexte
Avant de commencer, je précise que 505 Games m’a donné un code de la version Xbox du jeu un peu avant le week-end. Avec les soucis qu’il y a eu avec le Live, j’ai fait passer ma Xbox Series X en console principale (c’était ma Xbox One X qui l’était) pour me permettre de lancer le jeu en hors ligne. Hélas, avec mes deux enfants en bas âge, je n’ai pas pu jouer autant qu’espéré, ce qui fait que je vous donne ci-dessous mon avis Day One après 6H30 de jeu, ce qui fait que je suis actuellement au début de la mission principale 22 et que j’ai récolté 70 tampons (vous comprendrez plus tard la référence). Voilà pour la transparence, je vais poursuivre mon aventure dès cet après-midi et je vous fournirai une critique complète dès que j’aurai terminé le titre.

Pour la mise en contexte, comme indiqué dans l’introduction, Eiyuden Chronicle : Rising est un prologue qui fait office d’introduction à l’univers de cette nouvelle licence. Plutôt que d’opter pour un JRPG au tour par tour des plus classiques à l’image de ce que sera Hundred Heroes, Natsume Atari a préféré un action-RPG en 2.5D qui se veut accessible. Le bonus, c’est que les joueuses et joueurs qui profitent de cette préquelle auront l’opportunité l’année prochaine, lors de la sortie d’Hundred Heroes, de transférer des « éléments cosmétiques, de l’équipement spécial et des marchandises », ce qui devrait donc donner un petit avantage.

Ô une gentille aventurière, exploitons-la !




Côté histoire, nous découvrons CJ, une jeune aventurière qui cherche à dénicher des trésors et plus particulièrement une lentille runique plus grosse que celle que son père a jadis découverte. Elle se rend donc à Nouveau Nevaeh, un village en ruines qui se veut le point de départ d’un environnement promettant moult trésors. Rapidement, notre aventurière va surtout se transformer en larbin que la maire suppléante et les habitants vont exploiter. Comment ? Simplement parce que pour obtenir une licence lui permettant d’aller dans la carrière pour chercher les trésors, CJ doit remplir une carte de tampons. Vous savez quoi ? Chaque tampon s’obtient en rendant service à une personne. Ainsi, on retrouve bon nombre de quêtes de type FedEx qui demandent simplement d’aller voir untel, de retourner voir un autre, de récupérer des ressources, de reprendre un élément volé, etc., ce qui multiplie sans cesse les allers-retours dans les mêmes zones.

Heureusement, il y a bien une trame principale qui évolue au fil des missions principales, ce qui amène CJ à faire la connaissance de Garoo, qui se joint au groupe, et d’une troisième personne dont nous tairons le nom pour conserver le semblant de surprise qui n’est absolument pas surprenant. Pour l’heure, le scénario m’a offert un petit rebondissement mais sans plus. Même si les dialogues sont bien écrits, l’histoire ne progresse réellement que lentement. Finalement, on se surprend surtout à apprécier les échanges entre Garoo et CJ qui ne manquent pas d’humour. On tombe également facilement sous le charme de la direction artistique. Le character design est excellent, les personnages anthropomorphiques étant particulièrement stylés, que ce soient les sprites 2D (légèrement pixelisés) ou les illustrations lors de leur présentation ou des dialogues. Les décors sont eux aussi magnifiques, dans le style mais également au niveau des modélisations (Unity fait le job). On retrouve les poncifs du genre, comme la carrière (grotte), la forêt, la ville, la ferme, la montagne enneigée, etc. mais il s’en dégage une âme et une patte artistique indéniables. Seules les animations à l’ancienne, qui manquent de fluidité, peuvent détonner au début. A vrai dire, tout respire les inspirations et codes des RPG des années 90 à 2000.

Par contre, ce qui est très appréciable, c’est de voir la ville évoluer constamment au fur et à mesure que l’on aide les habitants. Ainsi, en leur apportant les ressources nécessaires, ils peuvent construire diverses échoppes qui seront améliorées au fil de la progression. Visuellement le rendu est assuré, après une petite cut-scene très rétro montrant un personnage se mettant à l’œuvre pour la construction. De fait, le monde qui nous entoure reprend des couleurs, il reprend vie et donne un sentiment d’évolution gratifiant qui nous pousse malgré tout à continuer à rendre service et ainsi à obtenir lesdits tampons, en plus de baqua (la monnaie du titre) et de points d’expérience. Nous le disions, pour obtenir cela, il faut majoritairement des ressources. Celles-ci sont à récupérer en tant que loot sur les ennemis vaincus ou en détruisant des arbres, pierres, champignons, etc. directement dans le décor. Il est également possible de pêcher à un endroit précis ou de poser des pièges à des endroits prédéfinis pour obtenir de la viande. Attention toutefois, il existe des ressources que l’on ne peut récupérer que sur un boss. Attendez-vous donc à affronter plusieurs fois les quelques boss du jeu…

Heureusement, pour éviter quelques allers-retours superflus, on en fait déjà assez comme ça, il y a un système de panneaux qui permet de sauvegarder manuellement (en plus de la sauvegarde automatique) mais aussi et surtout de voyager rapidement entre les différents points d’un même donjon. En ville, il suffit d’appuyer sur un bouton, attribué à la sacoche dans les donjons, pour faire de même. Une courte transition avec un écran noir suffit pour assurer le passage d’une zone à l’autre. Il y a également des menhirs runiques à activer, après avoir assuré un petit puzzle assez facile (même s’il se complexifie au fil de la progression), pour assurer les déplacements vers d’autres coins inaccessibles autrement. Le voyage reste donc le maître-mot de l’aventure, même quand il faut revenir à un point bloqué par un menhir magique pour le casser en équipant son attaque de la rune élémentaire qui lui correspond…

Et tu tapes, tapes, tapes…
Côté gameplay, le studio de développement voulait un titre qui soit accessible. De fait, il a opté pour un gameplay très simple : une touche pour sauter (A), une touche pour attaquer et la gâchette basse droite pour activer une compétence spéciale. Pour le reste, l’attribution de l’XP est automatique (après des combats, en remplissant les quêtes), les potions sont appliquées à l’équipe entière (ce qui fait qu’une potion redonnant des PV sert également à réanimer un membre de l’équipe tombé au combat) et le joueur ne doit gérer que l’attribution d’accessoires (pour avoir quelques bonus offensifs et/ou défensifs) et celle des lentilles runiques pour associer un élément à l’attaque ou à la défense, avec les habituels terre, eau/glace, vent, feu, foudre. Pour le reste de l’équipement, il faut se rendre dans les échoppes développées dans la ville pour y créer/acheter tout ce dont on a besoin dont diverses potions, du matériel pour pêcher, miner, etc., sans parler des possibilités de faire évoluer ses armes (mais chaque personnage n’a qu’une arme à faire évoluer), ses armures, etc. Là encore, pour cela, il est nécessaire d’avoir des ressources et des sous. C’est pour cela que vous verrez rapidement l’utilité d’augmenter la capacité de votre sacoche, le niveau 2 doublant celle-ci notamment. En plus, pour faciliter son utilisation, dès que vous quittez un donjon, tout ce qui a été récolté est sorti de la sacoche et conservé dans un entrepôt, ce qui fait que vous pouvez faire un sacré stock, permettant même parfois de répondre à une quête secondaire au moment même où vous l’obtenez.

A part la récolte de ressources et les nombreux dialogues à déclencher, l’autre activité majeure, c’est l’affrontement d’ennemis. Comme nous l’avons écrit plus haut, de base le gameplay est très accessible. Au fil de l’aventure, en mode de combat normal, il se complexifie légèrement avec les deux recrues. Ainsi, on prend le contrôle de Garoo en appuyant sur Y, touche d’attaque qui lui est dédiée. Quant à la gâchette pour la compétence, c’est la même, sauf que Garoo se met en garde au lieu de faire un dash permettant de se placer derrière l’ennemi (ce que fait donc CJ). On peut même garder Y enfoncée pour déclencher une attaque plus puissante. Le troisième personnage, associé à B, utilise quant à lui la magie, soit des sorts d’attaque à distance et la compétence permet de léviter. Selon l’ennemi ou la situation, il faut donc attaquer avec le personnage que l’on souhaite en se servant simplement de la touche appropriée, le reste étant automatiquement mis en place. En somme, c’est comme si on contrôlait un seul personnage qui avait les attaques rapides avec X (CJ), les lourdes avec Y (Garoo et sa grosse épée) et les magiques à distance avec B. Le rendu est équivalent à la différence qu’ici on a un ballet visuel qui s’opère lors du switch des personnages.

Mieux, une fonction de lien permet d’enchaîner les attaques entre deux ou les trois personnages, et ce jusqu’à trois coups portés (du moins là où nous en sommes). Cela donne des attaques dévastatrices qui permettent de faire chuter rapidement la barre de vie des boss ou des ennemis un peu plus retors. Rassurez-vous, le jeu est loin d’être difficile pour autant, du moins sur ses 18 premières missions. On se retrouve à rouler sur le titre, les missions secondaires nous renvoyant encore et toujours dans les mêmes donjons (la grande forêt, vous allez vite la connaître par cœur) aux ennemis qui gardent le même niveau (exception faite de quelques missions secondaires spécifiques qui ajoutent un ou deux ennemis d’un niveau supérieur). Ainsi, même avec une équipe au niveau 24, vous affrontez à nouveau les mêmes ennemis de niveau 3 ou 5. Donc c’est one shot sur one shot, ce qui rend la tâche moins fun. En revanche, une fois à la mission 18, si vous la poursuivez (jusqu’à la 20ème), sans revenir par la ville, vous verrez une hausse de la difficulté d’un coup.

Rien de méchant mais il y a un pont avec deux loups de glace notamment qui nous a surpris. Rassurez-vous, repassez par la ville, faites quelques missions secondaires et vous gagnerez vite les deux ou trois niveaux qui manquaient pour les attaquer avec plus de sérénité. D’ailleurs, le bestiaire est assez limité, se contentant majoritairement de nous servir des versions élémentaires des ennemis déjà rencontrés. Quant aux trois premiers boss (sur cinq d’après les succès), ils sont étrangement bien trop simples, les patterns étant tous très basiques et prévisibles. Au moins, cela répond au cahier des charges sur l’accessibilité. D’ailleurs, celles et ceux qui le souhaitent peuvent également se faciliter la vie en optant pour le mode de combat simplifié. Oubliez ainsi la réflexion entre les touches X, Y et B pour lancer les attaques, vous pouvez faire avec un gameplay à une touche qui gère automatiquement les attaques selon la situation. Une manière d’offrir un peu plus d’accessibilité et ainsi élargir la communauté qui souhaiterait découvrir le jeu. Enfin, même si le gameplay évolue un peu au fil de la progression, avec les attaques de lien ou encore avec la possibilité à partir d’un moment de lancer des attaques vers le haut ou le bas (ce n’est pas de base !), il faut bien reconnaître que l’ensemble reste vraiment très basique, ce qui pourrait vite lasser les amateurs et habitués du genre, presque autant que les très jolies musiques qui se répètent inlassablement.

En bref, l’avis de Vincent / onizukadante
Mon expérience n’est pas encore complète puisque je n’ai pas terminé le jeu pour le moment mais j’ai déjà beaucoup d’éléments pour me forger un premier avis. Disons-le clairement, avec un prix de vente de 14,99€, il est clair qu’on ne peut pas avoir les mêmes attentes que ce que nous pouvons avoir pour Hundred Heroes. Eiyuden Chronicle Rising est un prélude, une entrée en matière et cela se ressent sur plusieurs éléments. Ainsi, il est évident que certains passeront leur chemin à cause d’un gameplay ultra simpliste qui ne se renouvelle pas suffisamment sur la longueur, d’un bestiaire un peu trop limité, de musiques, certes très jolies, qui se répètent bien trop, d’une histoire très verbeuse qui n’avance que trop doucement ou encore d’allers-retours incessants induits par des quêtes de type FedEx qui montrent que le joueur est littéralement pris pour le larbin de service à la recherche de tampons (il y a même des échanges avec Garoo qui s’en moquent).

Néanmoins, si vous pouvez composer avec ces défauts, alors vous allez découvrir des dialogues très appréciables, dont les échanges avec Garoo qui sont parfois assez drôles, une direction artistique absolument superbe, une ville qui reprend vie et évolue sous vos yeux ou encore un système de combat assez fun dans l’ensemble, du moins quand on affronte des ennemis de son niveau ou presque. En jouant le jeu des achats dans les échoppes, en améliorant son équipement, en prenant le temps de découvrir tous les personnages, en optimisant ses déplacements pour les quêtes, on arrive à compenser un peu le sentiment de répétitivité. En exploitant au mieux le système de lien et les capacités de chaque personnage, on prend un certain plaisir à progresser, à explorer les zones, à récolter des ressources. En plus, ceux qui veulent avant tout s’axer sur le plaisir de la découverte peuvent profiter du mode de combat simplifié. Bref, quoi qu’il en soit, Eiyuden Chronicle Rising réussit à proposer une belle entrée en matière à l’univers, imparfaite certes, mais avec suffisamment de charme pour séduire bon nombre de joueuses et joueurs, encore plus si on décide de la picorer de temps en temps pour estomper le sentiment de répétitivité (encore lui). En plus, le titre étant ajouté Day One au Game Pass, vous n’avez aucune excuse pour ne pas au moins l’essayer.

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