Dans le domaine des jeux de stratégie au tour par tour, "Capes" tente de se distinguer en mêlant une esthétique de comics vibrante avec un gameplay tactique exigeant. Bien que le jeu réussisse à capturer l'essence des super-héros, tant visuellement que narrativement, sa progression parfois laborieuse vient freiner l'enthousiasme initial. Si "Capes" n’est ni un échec, ni une réussite complète, il offre cependant une expérience qui plaira aux amateurs du genre, bien qu’elle puisse en décourager d’autres.
Dès les premières minutes, "Capes" impose un univers où l'influence des bandes dessinées est omniprésente. L’intrigue se déroule dans une ville dystopique, gouvernée par des super-vilains qui règnent sans partage depuis vingt ans. Les super-héros, ou du moins ceux qui ont survécu, sont traqués et tentent désespérément de restaurer l’ordre. L’atmosphère oppressante, couplée à une direction artistique inspirée, rappelle immédiatement l’univers des comics sombres et critiques, à la manière d'œuvres comme Watchmen ou The Boys. L’histoire suit une équipe de jeunes héros rebelles, dirigés par un des derniers survivants des "Capes", qui cherchent à renverser ce régime tyrannique tout en recrutant de nouveaux alliés.
Sur le plan visuel, le jeu adopte une esthétique mêlant la 2D et la 3D avec une certaine élégance, bien que certaines animations puissent paraître un peu rigides. Les scènes de combat bénéficient de la touche visuelle propre aux super-héros, avec des effets d'explosion, des éclairs de lumière et des pouvoirs dévastateurs qui remplissent l'écran, évoquant bien les pages d’un comic book en pleine action. Cependant, les cinématiques, bien qu'essentielles à l’histoire, manquent de dynamisme et de finition, ce qui peut nuire à l’immersion.
L'un des aspects les plus réjouissants de "Capes" réside dans la conception de ses héros. Chaque personnage possède des pouvoirs uniques qui apportent une vraie diversité dans les stratégies à adopter. Les personnages, tels que Mercurial avec sa téléportation enflammée ou Weathervane capable de manipuler les tempêtes, se combinent de manière ingénieuse. Le positionnement de votre équipe est crucial pour exploiter ces synergies : rapprocher Kinetic d’un héros électrique, par exemple, augmentera la puissance de ses attaques de foudre, tandis que d'autres héros comme Ignis bénéficient de l'environnement pour absorber le feu et alimenter leurs pouvoirs.
Ces mécaniques de combos, ainsi que les capacités ultimes de chaque héros, donnent un certain dynamisme aux combats, rendant chaque mission plus palpitante. Cependant, bien que cette profondeur stratégique soit appréciable, elle n’est pas toujours exploitée de manière fluide. Certains combos nécessitent une préparation laborieuse, et dans les moments les plus intenses, ces mécaniques peuvent se transformer en un véritable casse-tête.
Malheureusement, si l'originalité des personnages et de leurs pouvoirs donne un souffle frais à l’expérience, la difficulté du jeu finit par entamer le plaisir. "Capes" impose un défi constant, parfois trop punitif. Les missions sont conçues comme des puzzles tactiques où chaque erreur peut mener à un échec. Il n’est pas rare de devoir recommencer plusieurs fois une mission pour comprendre la stratégie adéquate, ce qui peut s’avérer frustrant à la longue.
Le véritable problème réside dans la progression des personnages. Pour débloquer de nouvelles compétences ou améliorer les héros, il est souvent nécessaire de rejouer des missions afin de compléter des objectifs optionnels. Cette mécanique, qui pourrait ajouter un défi supplémentaire pour les joueurs les plus passionnés, devient rapidement répétitive et fastidieuse. Le sentiment de progression est lent, et certaines missions, en particulier celles d’infiltration, souffrent de problèmes de précision dans la détection des ennemis. La lourdeur de ce système finit par freiner l'envie de poursuivre, surtout dans une campagne qui s’étend sur une quarantaine d’heures.
Avec une campagne principale imposante et de nombreuses missions annexes, "Capes" propose un contenu généreux. Cependant, l’équilibre entre la longueur du jeu et la diversité des défis n'est pas toujours optimal. Si certaines missions, notamment celles impliquant des affrontements contre des boss puissants, apportent des moments mémorables, d'autres paraissent plus anecdotiques et répétitives.
Les affrontements contre des ennemis uniques comme Wildstar, un télépathe manipulateur, ou Primax, un génie aux pouvoirs inversés, apportent une dose d'originalité bienvenue, mais ces moments sont trop espacés pour réellement compenser les phases de jeu plus monotones. En définitive, la structure du jeu aurait pu bénéficier d'une meilleure optimisation pour offrir une expérience plus fluide et moins sujette à la répétition.
On a adoré : Univers riche et esthétique comics réussie Héros variés avec des pouvoirs uniques et des combos ingénieux Combats dynamiques et stratégiques Contenu généreux avec de nombreux défis |
On n'a pas aimé : Progression laborieuse et répétitive Difficulté parfois trop punitive Missions d’infiltration imprécises Cinématiques manquant de finition |
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