Une fois n'est pas coutume, nous voici sur le stand de Microids afin de découvrir un nouveau titre de leur portefeuille très chargé, L'Amerzone - Le Testament de l’Explorateur, annoncé en mars dernier et qui sera disponible en novembre prochain. Nous avons pu nous essayer au titre dans une session Hands-On d'environ 30/40 minutes. Nous étions aussi accompagnés pour cet essai de Baptiste Taborin, Producteur sur ce titre qui nous a apporté un peu de contexte et des conseils lors de notre session. Pour rappel, il s'agit d'une refonte totale, d'un vrai remake, du titre du même nom sorti il y a plus de 25 ans sur PC et PlayStation en 1999. L'auteur de cette production originale était le génialissime et réputé Benoit Sokal, qui nous a quitté en 2021. Voici un premier aperçu de ce jeu d'aventure narratif, après un essai via une manette Xbox.
N'y allons pas par 4 chemins : pour avoir vu et testé le jeu manette en main, et après comparaison avec la version de 1999 (sortie il y a déjà 25 ans), nous sommes bien en face d'un vrai remake. Il y a une réelle volonté de refonte graphique complète par le studio interne à Microids, Microids Studio Paris. Baptiste Taborin nous confirme leur volonté de faire une production qui parle aux joueurs de la première heure, qui apprécient les œuvres de Benoit Sokal, et aux nouveaux joueurs, pas forcément habitués aux jeux narratifs. D'après lui, les deux versions du jeu (la version originale et le remake) sont très similaires et en même temps très différentes. C'est-à-dire qu'ils veulent à tout prix respecter le matériau de base, l'œuvre de Benoit Sokal pour laquelle ils ont beaucoup de respect, et aussi proposer une version qui colle avec l'époque actuelle. Et leur leitmotiv ? L'immersion. Ainsi que la possibilité de faire vibrer la corde sensible des joueurs qui apprécient les Point & Click de l'époque, tout en proposant un titre adapté aux nouveaux joueurs. C'est pour cela que le jeu va proposer plusieurs modes de difficultés (le jeu de l'époque étant très difficile), avec des aides et éléments à désactiver pour rendre plus ou moins facile la tâche. Il y a par exemple une aide qui fait apparaître les objets à approcher et à étudier qu'il est bien sûr possible de désactiver.
Dans le même ordre d'idée, les puzzles ont tous été modernisés, avec la pâte de Microids et leur expérience sur la saga Syberia. Les équipes de Microids semblent en tout cas avoir déconstruit et reconstruit les différents niveaux du jeu, pour les repenser dans les standards actuels, nous précise le producteur du jeu. D'un point de vue graphique, le titre est très joli, les modélisations des personnages n'ont absolument rien à voir avec celles de l'époque (et encore heureux), les effets de lumières, les reflets, les textures, tout est clairement au niveau d'un jeu de 2024. L'environnement est d'ailleurs très réaliste et fourmille de détails à chaque point de vue, avec des oiseaux qui défilent, des bruitages réalistes, le vent sur les feuilles, ce qui vient renforcer un maximum l'immersion. On sent vraiment qu'il s'agit d'un jeu avec un beau budget (le titre est catégorisé comme AA par le studio). La partie artistique est essentielle puisque chaque déplacement, chaque arrêt est comme un tableau. Il y a un travail fait sur l'ambiance sonore, sur l'immersion, sur la mise en scène et la réalisation. Tout le titre est bien sûr en vue à la première personne, pour renforcer ce sentiment. On observe l'environnement, on remarque des éléments qui sortent de l'ordinaire, sur lesquels on peut cliquer (avec A), on lit de nombreux documents (originaux ou réalisés pour ce remake), on regarde des photos, et au fur et à mesure, on avance dans notre enquête. Le producteur nous précise que le titre sera plus accessible que le jeu original et les points & click de la fin des années 1990.
Pour respecter un maximum le jeu de base, le déplacement de point en point a été conservé (plutôt que de proposer un déplacement libre). C'est aussi une manière pour le studio de garder le contrôle sur la mise en scène et la narration. Et de proposer chaque plan comme des plans séquences, en temps réel, avec une réalisation presque cinématographique. Le titre propose aussi un système de voyages rapide au sein d'un même chapitre, afin de vérifier certaines zones, notamment pour les énigmes. L'Amerzone - Le Testament de l’Explorateur proposera sept chapitres dans sa version finale, pour une durée de vie estimée de 7 à 8h, selon votre rythme et votre contemplation ou non des tableaux (contre 3 à 4h pour le jeu original). Microids ajoute en effet du contenu narratif, des enquêtes, du contenu facultatif. À chaque tableau, vous pourrez débloquer des scénarios via des objets, articles ou puzzles. L'expérience se veut aussi contemplative à certains moments, tant la réalisation est réussie. L'exploration est aussi récompensée puisqu'elle permet de débloquer des éléments inédits. Précisons aussi que tous les plans ne sont pas nécessaires pour progresser, qu'ils ne proposent pas tous quelque chose à trouver, et qu'au besoin, les joueurs les plus pressés pourront passer les transitions/déplacements de point en point (dans les options).
Et si vous ne le saviez pas, sachez que les univers de Syberia et de L'Amerzone sont connectés, vous trouverez donc des références entre les deux jeux. Pour la petite anecdote, sachez que Philippe Petieux (la voix française d'Homer Simpsons) prête sa voix au personnage de l'explorateur Alexandre Valembois. Il y a d'ailleurs un travail important fait autour de la modélisation des visages et des voix, avec des doublages en français de bonne qualité d'après notre court essai. L'Amerzone - Le Testament de l’Explorateur se destine bien à un public plutôt mature, à l'opposé de certaines productions de Microids, et surtout, à des joueurs qui cherchent une aventure immersive et narrative basée une œuvre originale entièrement remaniée. Les thèmes abordés sont aussi plus matures, tel que la dictature post-colonialiste. Il s'agit d'un jeu d'auteur qui ne s'adresse pas à tous les joueurs. Bref, rendez-vous en novembre prochain pour profiter de cette aventure particulière.
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