L’univers Marvel est riche en franchises. Certaines sont très connues du grand public, comme les X-Men, Spider-Man, Iron Man, Thor, Captain America, etc., et d’autres ne résonnent que dans le cœur des fans de comics, comme justement Les Gardiens de la Galaxie (première apparition au début de 1969). Marvel s’est donc risqué à tenter de dépoussiérer cette dernière, tout en essayant d’en faire un film grand public capable de séduire tout le monde. Et pour cela, c’est James Gunn qui s’y est collé. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Du divertissement à l’état pur





Si les amateurs de comics et les plus jeunes connaissent assurément les franchises les plus populaires de l’univers Marvel, seuls les fans purs et durs et quelques exceptions ont une connaissance plus poussée. Du coup, de base, Marvel prenait un certain risque en voulant porter sur grand écran les Gardiens de la Galaxie, d’autant qu’il s’intègre à la phase 2. James Gunn (Horribilis, Super ou encore L’Armée des morts – scénariste uniquement sur ce dernier –) a tenté de relever le défi avec un film qui dure environ deux heures. Il faut bien l’avouer, ça ne semblait pas gagner d’avance… Et pourtant, sans tourner au tour du pot, il a parfaitement rempli son contrat. Après une toute première scène qui pourra en surprendre certains par le ton donné, il ne faut que quelques minutes de plus pour que le réalisateur nous emmène sur un autre registre. Et c’est alors parti pour un film d’action décomplexé qui emprunte plusieurs poncifs pour les désamorcer. Le scénario en lui-même n’a rien de bien original, tout comme le méchant « principal » très stéréotypé et pas foncièrement convaincant (les autres sont surtout égratignés, leur présence s’inscrivant dans l’ensemble du plan Marvel)…

Mais on imagine qu’il était vraiment difficile de vraiment le développer comme dans les comics, surtout avec le temps imposé (environ 2h de film) et un gros travail à faire sur le reste, à savoir la création de ce groupe rassemblant tout de même cinq personnages : Peter Quill (Chris Pratt) alias Star-Lord, Gamora (Zoe Saldana), Drax le Destructeur (le catcheur Dave Bautista), Groot (un arbre doublé par Vin Diesel himself qui ne connaît que trois mots) et Rocket Raccoon (un raton laveur modifié doublé par Bradley Cooper en anglais, ou Alexis Victor, sa voix française, chez nous). Au passage, on note que les doublages français sont très corrects. En somme, on a un voleur traqué par une bonne partie de la galaxie, une femme verte assez dangereuse, un gros costaud pas très malin qui a soif de vengeance, un arbre qui ne dit que « Je s’appelle Groot » (traduction -approximative- de « I am Groot », comme une petite erreur de traduction du nom du vaisseau), ainsi qu’un animal susceptible, chasseur de prime, qui aime les gros joujoux. James Gunn introduit l’humain du groupe, à savoir Peter Quill, puis arrive à intégrer avec cohérence les autres personnages. Tous réunis et loin de former un groupe, ils arrivent à évoluer tout au long du film jusqu’à devenir Les Gardiens de la Galaxie. Il n’y a ni spoiler, ni surprise en cela, mais le traitement est maîtrisé.

De plus, chacun a le droit à ses petits moments, ce qui permet d’en apprendre plus sur les personnages. Bien entendu, Groot (et le running gag associé) et Rocket apportent un plus non négligeable, tandis que Dave Bautista s’en sort réellement très bien dans son rôle de Drax, même si ce dernier est loin d’être le personnage le plus développé. Là où le réalisateur, également scénariste (avec Nicole Perlman), réussit un tour de force, c’est en produisant un film bourré d’humour (qui ne vole pas toujours bien haut certes) qui s’assume à 100% comme un divertissement. Les blagues fusent, les répliques font souvent mouches, les références à la pop culture (avec un anachronisme propre à la version française) sont nombreuses et les scènes qui peuvent paraître aberrantes s’intègrent parfaitement à l’ensemble. Le tout est accompagné de scènes d’action appréciables et ça tourne même vers le Space Opera des plus agréables. L’avalanche d’effets spéciaux enrobe le tout, avec certaines scènes qui ont même une classe folle, et le design de certaines planètes ou encore celui du vaisseau de Quill ont été travaillés. Les couleurs ne manquent pas, certaines d’ailleurs étant assez prononcées, notamment au niveau des maquillages (quelques uns diviseront), mais l’univers mis en place a du charme. Enfin, la cerise sur le gâteau, c’est assurément la bande-son, une véritable pépite avec des titres des années 60 et 70.



L’un des meilleurs films Marvel



James Gunn a fait de l’excellent travail en réalisant au final l’un des meilleurs films Marvel. C’est fun, décomplexé, bien rythmé et la bande-son est très bonne. En évitant de réprimer l’aspect comique, tout en apportant quelques scènes qui amènent un peu plus de profondeur, le réalisateur a réussi à créer un divertissement qui s’assume à 100%, avec en prime des scènes d’action et un aspect Space Opera très agréables. Le scénario n’a rien d’original, le méchant principal reste stéréotypé et peu exploité, mais Gunn a réussi à introduire des poncifs qu’il désamorce un à un et à montrer aux spectateurs la formation cohérente de ce groupe de personnages loufoques qui deviennent tout de même des super héros, à savoir Les Gardiens de la Galaxie. Une vraie réussite (si ce n’est la scène post-crédits qui pourrait effrayer certains fans de comics) !