Google a tué la Belgique
Publié le 15.07.2011 à 22:01 par Rédempteur
Ce matin, la presse francophone n'existait plus sur la toile, grâce à Google, qui a décidé de supprimer toute référence aux sites belges francophones suite à une décision de justice à leur encontre.
Le copyright est une notion importante, voire essentielle dans le monde de la presse. Pouvoir s'attribuer le mérite du travail d'un autre, on ne rigole pas avec ça, et les procès peuvent très vite tomber. Google fait fi de tout ça en stockant sur ses serveurs le contenu des sites d'actualités, enfreignant l'une des règles les plus élémentaires.
Jusqu'ici, tout allait plutôt bien car Google Actualités était le problème, et les sites en question pouvaient quitter le flux de Google Actualités comme bon leur semblait. Seulement voilà, aujourd'hui, la cour de justice de Bruxelles a rendu sa décision et oblige Google à payer 25 000 € d'amendes par jour s'il publie du contenu des sites d'actus belges dans sa partie Actualités.
Google n'a pas seulement supprimé les sites de sa partie News mais également du web tout court. Tappez "Le soir", "La DH", "L'avenir" ou "La libre Belgique", et vous verrez que leurs sites n'existent plus sur Google.
Alors, que faut-il y voir. Certains cons (car il faut être con pour penser ça) vous diront que c'est normal quand on joue avec le feu. Oui, mais non. Si on autorise Google a enfreindre la règle du copyright pour une petite chose comme celle là (stockage sur serveurs), cela veut dire qu'on les autorise à l'enfreindre pour d'autres raisons, et vu à quelle vitesse les multinationales progressent, c'est un risque majeur. Venant d'une société qui se contente de tout copier sans rien apporter de neuf au marché, le tout en vous obligeant de lier tous vos comptes sur Gmail, Youtube et Android, c'est assez hasardeux. De plus, dois-je rappeler qu'en droit, lorsqu'une décision de justice a été établie à l'égard d'une société, elle peut ensuite l'utiliser à nouveau dans un cas similaire. Bref, oui cela peut paraître petit, mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg.
De plus, ce premier cas de censure à très haut niveau soulève quelques questions sur le chemin suivi par le géant américain dans sa politique de fer. Si le géant reçoit une réponse négative d'une cour de justice, il l'applique, certes, mais opte pour l'approche "zéro relation", censurant comme bon lui semble n'importe quel contenu. Belle démocratie ! C'est un peu le mauvais élève qui rend un mauvais travail, choppe un 1/10, et puis ne peut plus jamais remonter car le prof ne lui fait plus aucun cadeau.
Alors, voilà, le beau monde selon Google, la censure intégrale, la suppression de contenu. J'eu espéré que cette petite histoire fasse plus de vagues dans le monde... On verra. Pour l'instant, ça ne semble pas choquer plus que ça. En Belgique en tout cas, je connais certaines personnes qui ont choisi de laisser tomber Google suite à cette affaire, et j'en fais partie. J'ai rejoint définitivement Bing et je ne m'en porte pas plus mal.
Ce qui serait intéressant à présent, c'est de voir quelles autres censures Google a bien pu faire...