Impossible de parler de ce jeu sans évoquer sa sublime intro. Il fait nuit, nous sommes aux abords d’une forêt et, dans le ciel, on peut voir une gigantesque pleine lune voilée par quelques nuages noirs. Deux hommes se font face, ce sont deux ninjas. On passe en vue de profil, leurs regards se croisent, ils commencent à courir l’un vers l’autre puis ils sautent. Haut des les airs, avec la pleine lune derrière eux, les deux adversaires se croisent, les lames de leurs katanas s’entrechoquant dans un tintement métallique. En retombant au sol, l’un d’eux s’écroule. Le narrateur prend le relais, via des sous-titres. Son nom : Ryu Hayabusa. C’est son père qui vient de se faire tuer au cours du duel. Ce dernier lui a cependant laissé une lettre lui expliquant que s’il ne sort pas vivant du combat à mort pour lequel il se préparait, Ryu devrait prendre l’épée du dragon de la famille Hayabusa et partir pour les USA à la rencontre d’un mystérieux archéologue. L’intro se termine sur le regard perçant de Ryu qui a revêtu sa cagoule de ninja et qui annonce la couleur : « I will get my revenge! ». Comment vous dire… A l’époque, la musique et la mise en scène ont fait de cette intro une séquence totalement culte. Parfois je mettais la cartouche dans la console juste pour me la mater une fois de plus.
A présent, parlons du jeu. Je vais répondre directement à la question que vous vous posez, oui, déjà à l’époque, Ninja Gaiden était un jeu difficile. Inutile d’espérer le terminer sans le connaître par cœur. Dans des niveaux variés, les différents adversaires croisés devenaient rapidement de plus en plus dangereux. Un seul coup suffisait pour les tuer mais leur pattern de mouvements évoluait constamment. Les ennemis assez lents et peu mobiles des premiers niveaux laissaient vite leur place à des versions plus rapides, qui faisaient des sauts, qui pouvaient vous toucher à distance, etc. Votre but ? Survivre tout en les tuant/esquivant et en gérant des phases de plateforme parfois millimétrées au niveau des sauts. Bien évidemment, si un ennemi vous touchait en plein saut, ce dernier foirait et c’était sans compter avec la mort directe si vous tombiez dans un trou. Ah et il ne faudrait pas oublier les boss ! Dotés d’une barre de vie égale à la vôtre, ils avaient chacun leur technique. Là aussi, il fallait apprendre à les contrer/esquiver pour pouvoir espérer survivre. Plus le joueur se rapprochait de la fin, plus les boss devenaient balaises. Ainsi, les premières parties de Ninja Gaiden se soldaient souvent par un échec cuisant au niveau 3 ou 4 et seules la persévérance et la mémoire permettaient aux joueurs d’en voir le bout.
Au départ, je perdais à chaque nouveau niveau découvert, tué par un nouveau boss ou en mourant sur des passages de plateforme cotons avec des ennemis partout… Mais à l’instar de la version de 2005, le Ninja Gaiden originel savait également procurer un sentiment de grande satisfaction une fois maîtrisé. Ainsi, une fois le jeu bien en main, j’arrivais à le terminer en à peine une heure, parfois même sans perdre une seule vie ou presque ! Niveau gameplay, Ryu pouvait donner des coups d’épée, sauter, s’accrocher aux murs et surtout utiliser des armes secondaires comme la célèbre étoile tourbillonnante qu’on pouvait lancer et qui traversait une partie de l’écran avant de revenir vers nous. Là encore, la gestion de ce genre d’items était importante pour passer certaines zones plus facilement. Comme pas mal de jeu NES, c’était simple mais diablement efficace.
Graphiquement, après l’intro ultra classe, le look général du jeu était un peu décevant. Des choix de couleurs pas toujours heureux et certains niveaux vraiment bofs faisaient taches même si dans l’ensemble ça restait très agréable. A noter que les animations de Ryu étaient très détaillées. On le voyait tourbillonner sur lui même lors des sauts et courir à la ninja. Pas mal de musiques étaient assez sympathiques avec en premier lieu celle de l’intro et les cut-scenes du jeu étaient vraiment très bien foutues avec des plans fixes très travaillés.