Test - Wasteland 3 - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox One

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Wasteland 3



Genre
Jeu de rôle (RPG)
Statut
Disponible
Date de sortie
  28.08.2020
Nombre de joueurs
1
Prix de lancement
59,99 €
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Test - Wasteland 3 - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox OnePeut-être que vous ne connaissez pas la licence Wasteland, pourtant elle est ancienne. Quand on cherche un RPG situé dans un univers post apo, on a souvent tendance à penser immédiatement à Fallout (1997 pour le premier). Sachez que le tout premier Wasteland date de 1988 ! Un jeu chapeauté entre autres par un certain Brian Fargo qui fondera plus tard Interplay qui participera à l’âge d’or du C-RPG en éditant notamment les Baldur’s Gate ou encore les Icewind Dale, deux licences bien connues des amateurs de Donjons & Dragons. En 2002, il quitte Interplay pour fonder inXile (à prononcer « in exile ») qui, grâce à l’émergence du crowdfunding, finira par développer Torment : Tides of Numenera et surtout Wasteland 2 en 2014. De 88 à 2014, 26 années séparent donc les deux premiers Wasteland. Une éternité durant laquelle les joueurs ont totalement oublié la licence tombée en désuétude. Entre temps, Fallout, sous l’impulsion de Bethesda, s’est ouvert au grand public… pour le plus grand malheur de certains fans de la première heure. Ainsi quand Wasteland 2 déboule en 2014, il est un peu comme un gigantesque clin d’œil nostalgique pour les fans des anciens Fallout. La réception est bonne (aux alentours de 80 sur Metacritic), le jeu est bon mais il lui manque un petit quelque chose… il est un poil trop sage, un poil trop fade dans son écriture.

Et nous voici en 2020, Wasteland 3 débarque, toujours développé par inXile. Comme son prédécesseur, il est passé par la case crowdfunding (avec un peu plus de 3 millions de dollars récoltés sur les 2,75 millions visés à la base)… sauf qu'entre temps le studio a été racheté par Microsoft. Concrètement ça ne changera pas grand-chose au développement du jeu, déjà bien avancé au rachat, mais cela promet un avenir peut-être plus radieux au studio et surtout un budget plus confortable pour ses prochains titres. Si le rachat ne change donc pas grand-chose au développement, il permet en tout cas de pouvoir profiter de ce Wasteland 3 day one via le Game Pass (PC et console). Alors Wasteland 3 est-il l’épisode de la maturité ? Le vrai Fallout 3 moderne mais à l’ancienne que l’on n’a jamais eu ?

I’m going back to Colorado…



Les choses vont mal pour les rangers de l’Arizona. Ils manquent cruellement de vivres et de tout un tas d’autres choses. Mais les rangers savent se battre et sont connus pour faire respecter un semblant de loi dans ce monde qui fut jadis déchiré par une guerre nucléaire et qui n’est aujourd’hui plus que l’ombre de lui-même. Ainsi quand ils reçoivent une proposition venant d’un certain patriarche qui prétend contrôler le Colorado et qui a besoin de leur aide, ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter. A peine arrivé sur place, le détachement envoyé subit une embuscade. Les pertes sont énormes, il ne reste plus que vous et quelques hommes. Mais un contrat reste un contrat et les rangers n’ont plus trop le luxe de faire les difficiles. Qui est vraiment le patriarche ? Cet homme qui contrôle tout le Colorado sans qu’on sache exactement comment et qui veut que vous arrêtiez ses enfants rebelles. Qui vous a tendu une embuscade ? Pourquoi ? Avec toutes ces questions en tête, vous devrez mener à bien votre mission… ou pas.

La première chose très appréciable dans Wasteland 3, c’est son atmosphère, son ambiance. Empêtré dans les neiges épaisses et parfois radioactives du Colorado, le joueur est directement plongé dans l’univers de la licence, peuplé de gueules cassées, de personnages hauts en couleur et de gangs tous plus tarés les uns que les autres. Les Payasos, par exemple, se déguisent en clown et pensent que le monde est une blague et qu’ils en sont la chute. Les Godfishers, eux, préfèrent démembrer des gens puis attacher leur tronc à des cerfs-volants géants pour les envoyer dans le ciel afin d’apaiser les dieux. Au milieu de tout ça, vous. Entre les alliances, les trahisons et les retournements de situations, Wasteland 3 mettra régulièrement le joueurs face à des choix moraux dont certains ne proposant pas forcément de bonnes solutions. Dans cet univers sans pitié où la survie compte plus que tout, jusqu'où faudra-t-il se salir les mains ? Ce sera à nous de le décider manette en main.

Si Wasteland 2 était un poil “fade” (toutes proportions gardées, le jeu reste bon), ce troisième opus corrige largement le tir. L’écriture des quêtes et des dialogues est une vraie réussite. En jeu, ça donne moult situations improbables et quelques échanges verbaux mémorables. Si on se rend à Denver, la première grosse étape du scénario principal, on y découvrira une espèce de secte vénérant un robot géant à l’effigie de Ronald Reagan. Puis à quelques centaines de mètres, ce sera une communauté de robots hippies dont l’un vous proposera de faire toutes sortes d’expériences sexuelles. Et le jeu est truffé de ce genre de lieux/séquences. Oserez-vous goûter au fameux clown burger sans en connaître les ingrédients ? Et si vous vous arrêtiez pour visiter l’atelier du Père Noel en cours de route. Si le scénario fil rouge se veut par moments un poil classique, vous pouvez largement compter sur tout ce qui viendra l’enrober pour rendre l’aventure mémorable, plus que celle de Wasteland 2. Plus que jamais, Wasteland 3 nous plonge dans un vrai univers post apo et n’hésite pas à oser frustrer le joueur en termes de résolution de quête en ne proposant pas forcément de happy ending, ce qui est très raccord avec le monde dépeint par la licence. Cerise sur le gâteau, la bande-son du jeu est vraiment excellente et balancera parfois un vrai morceau (musique + paroles) pour accompagner certaines séquences. Des morceaux absolument fabuleux qui enfoncent le clou et donnent au tout une ambiance juste incroyable. Je vous recommande vivement d’aller faire un tour sur Youtube pour y écouter Down in the valley to pray ou Battle hymn of the republic.

Power rangers

Faire un univers réussi est indispensable pour faire un bon RPG mais il faut aussi que le reste suive. Et ça tombe bien, c’est le cas ici. Pour commencer, la création de personnage est bien fichue. Vous devez dès le départ choisir un duo préconçu ou en créer un de toutes pièces et les possibilités sont vastes. Armes lourdes, automatiques, mêlée, crochetage de serrure, spécialiste en explosif, intimidation, etc. Tout est présent pour modeler son personnage selon le style de jeu que l’on veut employer. Et ce duo fraîchement créé sera bientôt rejoint par des collègues puisque dans Wasteland 3 vous dirigerez une équipe de 6 rangers. Parmi les possibilités de recrutement, 2 choix. Des rangers spécialisés dans un domaine. Sans personnalité marquée ni dialogues, ils servent surtout à compléter une équipe pour l’équilibrer. Et puis les compagnons. Eux aussi ont des stats prédéfinies mais ils bénéficient de dialogues, d’une personnalité et d’une histoire.

Wasteland 3 est un RPG dans lequel il y a un mot d’ordre : la spécialisation. Vouloir faire un personnage bon en tout, c’est l’assurance d’avoir au final un personnage bon nulle part. Il faudra donc bien répartir les rôles. A titre d’exemple on avait dans notre équipe un ranger spécialisé dans la mêlée et le crochetage de serrure, un autre dans les fusils de précision et les soins. Notre duo de personnages principaux était composé d’un spécialiste en armes automatiques et en commandement (pour donner des bonus d’équipe) et d’un spécialiste en armes lourdes et en intimidation. Une fois que l’on a compris cela, composer son équipe est un véritable plaisir, surtout pour les combats. Certaines compétences que l’on pourrait regarder de haut en les pensant inutiles peuvent d’ailleurs se révéler incroyablement pratiques. Charmer les animaux en est un bon exemple. Au début du jeu, elle sert à apprivoiser un animal qui va suivre un personnage, lui donner un petit bonus passif et faire de petits dégâts en combat. A haut niveau ? Les bonus augmentent, les dégâts aussi et vous pouvez charmer autre chose que des petits chats comme par exemple un razorback. Une sale bestiole pleine de piquants empoisonnés qui n’hésitera pas à les balancer sur les ennemis et qui fera d’énormes dégâts au corps à corps tout en disposant d’une solide barre de vie.

Wasteland 3 se joue au tour par tour, chaque personnage a des points d’action (qui se consomment quand il faut se déplacer, attaquer, utiliser un objet d’inventaire) et la plupart d’entre eux se battront avec des armes à feu. Tout ça donne aux joutes un côté tactique prenant. Il faudra déjà commencer par bien gérer ses munitions pour ne pas tomber en rade. Ensuite il faudra apprendre à gérer les différents types d’armes, leur portée, leur mode de tir, etc. Le fusil à pompe par exemple ne cible pas qu’un adversaire mais disperse ses munitions dans une zone en forme de cône. Puissant, il faudra cependant faire attention à ce que vos équipiers ne soient pas pris dans la zone de tir avec l’ennemi. Autre chose à gérer, les abris. Dans Wasteland 3, le positionnement de vos personnages sera primordial. Claquer tous ses points d’action pour se retrouver à découvert, sans objet du décor pour se protéger mènera souvent à une mort certaine. A noter, les développeurs ont eu la bonne idée de faire apparaître une grille afin de mieux jauger les déplacements des personnages. Si la zone est quadrillée en bleu, cela signifie qu’une fois sa destination atteinte, votre ranger aura encore assez de points d’action pour attaquer. Si la zone est orange, une fois arrivé, vous ne pourrez plus attaquer. La prise en main est plutôt simple et l’utilisation de la manette est gérée de manière exemplaire. On regrette juste la navigation dans les menus un poil fastidieuse et le fait qu’il faille passer par là pour afficher la map. Une map du monde sur laquelle vous vous baladerez dans un véhicule upgradable (blindage, armes, klaxon) qui pourra même participer à certains combats.

Des soucis techniques et de finition

Wasteland 3 est vraiment un bon RPG, tactique, bien écrit, prenant et avec une durée de vie solide (comptez environ une quarantaine d’heures pour un premier run). Malheureusement, des soucis viennent ternir ce bon bilan. Techniquement parlant, si le jeu n’est pas une claque technique (comme beaucoup de RPG crowdfundés il utilise Unity), il reste très agréable à l’œil notamment grâce à une direction artistique réussie. Le problème, c’est que comme beaucoup de jeux de ce genre (à savoir les RPG à l’ancienne sous Unity, Pillars of Eternity 2 par exemple), chaque zone est séparée des autres via un temps de chargement. Et il y a beaucoup de zones… ce qui veut donc dire qu’il y a beaucoup de chargements et ces derniers sont vraiment longs. Parfois plusieurs dizaines de secondes sont nécessaires, ce qui hache considérablement le rythme du jeu et devient vite agaçant quand on doit faire des allers-retours. Un défaut absent de la version PC, on sent bien ici le point faible que sont les disques durs des consoles (qui en plus ne sont que des 5400 tr/min contrairement aux 7200 tr majoritairement présents sur PC). Et c’est vraiment dans ce genre de situations qu’on ne peut que se réjouir de l’arrivée prochaine de la next-gen avec des machines équipées de très bon SSD sur lesquelles ce genre de soucis devraient êtres gommés.

Autre problème et là ça fait plus tache : il y a des bugs. Nous sommes par exemple restés deux fois coincés dans les menus du jeu et nous avons donc dû tout relancer. Nous avons également eu un retour à l’interface Xbox One et une quête que nous n’arrivions pas à valider car le script d’un adversaire ne se déclenchait pas. Rien qui ne bloque la progression définitivement mais des problèmes qui obligent à quitter le jeu ou à relancer une sauvegarde (des sauvegardes à faire souvent, conseil d’amis). Perdre 15 minutes de jeu, devoir tout relancer puis se taper de longs temps de chargement aura clairement tendance à en énerver certains, à juste titre. Au total nous avons dû rencontrer ce genre de problèmes cinq ou six fois. Rien d’insurmontable donc mais il faudra rapidement patcher ça.

Point complet
Le meilleur RPG post apo disponible actuellement… Nous ne pouvons pas mieux résumer ce que nous pensons de Wasteland 3 que par la première phrase de cette conclusion. Sans être parfait, le dernier projet en date du studio inXile est un très bon RPG. Son univers est travaillé, son ambiance est incroyable, la qualité d’écriture est dans le haut du panier de ce qui se fait actuellement, le gameplay et tout le système de jeu sont une réussite. Bref à part quelques soucis de finition et des temps de chargement trop longs, Wasteland 3 s’impose comme le meilleur RPG post apo de la gén’, reléguant les trop lisses Fallout modernes à leur rang d’ersatz d’Elder Scrolls dans un univers différent. On sent clairement que l’on est ici face au jeu d’un studio qui sait faire des RPG et qui aime sa licence. Quand on voit la qualité du résultat, on ne peut qu’être enthousiaste sur le fait que leur prochain jeu bénéficiera d’un plus gros budget grâce au rachat par Microsoft. Wasteland 4, prochain AAA référence du post apo ? On ne peut que le souhaiter.

On a adoré :
Univers accrocheur et travaillé
Ambiance incroyable
Bande-son vraiment marquante
Qualité d’écriture vraiment top
Gameplay réussi et bien adapté à la manette
Durée de vie solide
Bonne rejouabilité
On n'a pas aimé :
Des soucis de finition qui font taches
Temps de chargement trop longs et nombreux.


Consulter les commentaires Article publié le 23/09/2020 par Damien


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