Test - Vampyr - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox One

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Vampyr



Genre
Jeu de rôle (RPG)
Statut
Disponible
Date de sortie
  05.06.2018
  2017
Nombre de joueurs
1
Classification PEGI
Thème
Fantastique
Prix de lancement
59,99 €
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Test - Vampyr - Xbox Gamer - Toute l'actualité Xbox Series X|S et Xbox OneAprès le bon Remember Me et l’excellent Life is Strange, le studio français DONTNOD nous propose sa dernière production, à savoir Vampyr. Mélangeant faits réels, folklores et légendes, le titre mise sur une expérience originale au travers d’un action-RPG sombre qui vous place justement dans la peau d’un vampire et non dans les bottes de celui qui les pourchasse.

My name is Reid, Jon Reid



Vous incarnez Jonathan Reid, un éminent chirurgien renommé qui a fait de la transfusion sanguine sa spécialité, cela dans un Londres sombre et chaotique en 1918. Tout juste sortie de la première Grande Guerre, tandis que la capitale anglaise se remet à peine de ce désastre, une épidémie de grippe espagnole la frappe violemment. Un autre mal, plus obscure, plus malsain, guette, tapie dans l’ombre. Dans une des nombreuses fosses communes de Londres, au milieu des carcasses, quelque chose bouge. Vous entendez une voix qui vous parle. Le docteur Reid reprend conscience au beau milieu de ce charnier et ne comprend pas ce qui lui arrive. Réussissant à vous extirper de ce tas cadavéreux, vous titubez et vous vous demandez ce qui a pu vous arriver. Votre vision est trouble, vous ne percevez que tant bien que mal les objets qui vous entourent dans un décor de limbes. Perdu dans le doute, vous entendez des voix au loin et une soif inexpliquée se fait ressentir.

Vous apercevez une ombre, celle-ci s’approche de vous et vous réussissez à distinguer qu’il s’agit d’une femme, celle-ci vous prend dans ses bras et semble être en sanglots. Dans cet instant d’incompréhension totale, ces voix et votre soif vous font agir de façon animale et instinctive : vous mordez cette femme en larmes jusqu’à la mort, pour rassasier votre soif de sang. Votre vue revient, vous vous sentez à nouveau envahi par la vie. Que vous arrive-t-il ? Pourquoi avez-vous fait cela ? Vous ne comprenez pas ce qui arrive mais un membre de la Garde vous a vu « Un suceur de sang ! Ici ! », hurle-t-il. Vous n’avez pas le temps d’expliquer votre situation que la Garde part à votre traque. Vous n’avez pas le choix, vous allez devoir vous enfuir pour sauver votre vie et découvrir ce qui vous est arrivé. Bienvenue dans Vampyr !

C’est mon choix !

Après cette introduction qui place directement le joueur dans le contexte, vous allez devoir enquêter sur ce qui vous a transformé en buveur de sang. En tant que bon vampire, vous ne sortirez que de nuit, fuirez le feu comme la peste et aurez naturellement des besoins en sang. Face à cela, votre âme d’humain est toujours présente et contrebalancera ce sentiment : dois-je ou non mettre à mort ce malfrat pour me nourrir ou cette femme dans la ruelle sombre plus loin ? L’expérience proposée par DONTNOD vous mettra perpétuellement face à ce genre de dilemmes : dois-je succomber à ma nouvelle nature et assumer pleinement mon nouveau statut ? Dois-je résister pour rester humain le plus possible ? Le jeu ne vous dictera à aucun moment un choix et vous laissera le libre arbitre en suivant votre propre morale. En prenant bien en compte (le titre vous le dit lui-même) que vos choix auront un impact direct sur Londres et ses quartiers. Il est fort appréciable de voir autant de libertés et les retombées de nos actions (des PNJ qui deviennent méfiants / agressifs à votre égard, des quêtes secondaires qui se débloquent ou non selon vos actions, etc.).

Vous aurez la possibilité de vous nourrir du sang de rongeurs pour ne pas succomber à la faim… Mais cela ne vous rassasiera pas autant que du sang humain. Afin de pouvoir étreindre un PNJ, il vous faudra dans un premier temps le charmer, afin de pouvoir le conduire de force dans une zone d’ombre. Vous passerez dans un monde teinté de rouge (pour rappeler l’effusion d’hémoglobine en approche ?), tandis qu’un filament de sang vous guidera vers cette zone d’ombre. Une indice sonore vous aidera à savoir où vous êtes, le volume et le rythme de la musique augmentant quand vous vous en approchez.

Aspect RPG, difficulté et gameplay

Le jeu propose une dimension RPG qui semble classique de prime abord mais qui propose une progression plus profonde. Comme dans bon nombre de jeux, vous accumulez de l’XP en remplissant des objectifs, tuant des ennemis ou en créant des objets. Cette XP sera dépensée pour acquérir/améliorer vos sorts ou augmenter vos barres de vie / sang / endurance. Plus vous dépensez d’XP, plus vous montez en niveau, plus vous débloquerez de nouvelles compétences/améliorations. Mais ces gains en XP sont très anecdotiques, la seule vraie source d’XP étant le sang des PNJ nommés ! Ceci nous amène donc sur le fait que le jeu ne propose aucun choix de difficulté au lancement de votre partie : la difficulté est totalement dépendante de vos choix ! Vous pouvez la jouer discrétion, pour ne pas révéler votre vraie nature, ce qui sera synonyme d’évolution et de progression bien plus lente, impliquant un potentiel de combat amoindri. A l’inverse, vous pouvez la jouer « je suis un vampire et je vous merde » en tuant tout le monde, ce qui équivaut à une montée en puissance rapide de votre personnage mais également à l’attirance des chasseurs de vampire sur vous. DONTNOD nous tiraille entre conscience, humanité et le choix de la facilité via le chaos.

Manette dans les mains, on sent qu’il y a eu un vrai travail. La prise en main est intuitive et se fait sans mal. Les combats, présents en nombre, offrent un challenge des plus corrects (surtout si vous choisissez de suivre le chemin de la droiture). Vous disposez d’une barre de vie, d’une barre d’endurance et d’une dernière pour le sang. A chaque attaque ou esquive, votre barre d’endurance se vide, à la manière d’un Souls. Si vous êtes à sec, il vous faudra un petit moment pour reprendre votre souffle et votre esprit. A vous de gérer cette ressource précieuse et de jongler entre déplacements, évitements et attaques ! La barre de sang vous permettra d’user de vos afflictions vampiriques sur vos ennemis : point de sang, brume sanglante explosive, lacération bestiale, rage vampirique, le doc’ pourra apprendre plusieurs capacités dont l’efficacité dépendra de la situation (vous pourrez avoir quatre compétences actives différentes ainsi qu’un ultime). A côté de cela, vous disposerez d’une arme standard dans une main (touche X : machette, matraque, hache, etc.) et d’une arme « utilitaire » dans l’autre (touche Y : pieu qui assomme, couteau d’amputation qui collecte du sang, arme à feu) avec la possibilité d’utiliser des lances à deux mains par exemple. A vous de jongler entre votre arme standard et les capacités de l’arme « utilitaire » pour réussir à mettre à terre votre ennemi, soi avec une approche franche avec l’arme, soit avec une approche plus subtile en tentant d’assommer l’adversaire pour lui prélever plus ou moins délicatement son sang.

Les combats, lents et peu dangereux au début, prendront une autre tournure après quelques heures de jeu pour devenir plus dynamiques, violents et intenses. Bien entendu, cela ne sera pas de trop face à vos ennemis, et ce qu’ils soient humanoïdes ou monstrueux. En plus, ils sont bien équipés : armes blanches ou à feu, torches, capacités magiques ou autres pouvoirs obscurs, vos ennemis vous donneront du fil à retordre, sans compter sur des ennemis « rares » et autres boss qui vous feront saigner tout le sang ingurgité plus tôt ! A tout moment, durant votre exploration, le danger vous guettera à chaque coin de rue, dans les méandres de cette représentation tortueuse et labyrinthique de Londres. La méfiance sera de mise H24. Une notion de craft est également présente en jeu, permettant d’améliorer vos armes, de créer des seringues (pour régénérer vie et/ou sang) ou autres remèdes contre des maladies. Pour cela, vous devrez impérativement être dans un repère. La prise de niveau se fera ici également dès lors que vous prendrez place dans votre lit. Ces remèdes contre divers maux (rhum, bronchite, maux de tête, etc.) pourront être donnés aux PNJ afin de les aider à aller mieux et surtout améliorer la qualité de leur sang (meilleur sang, plus d’XP en cas de meurtre).

Il était une fois un Vampyr



La narration est sûrement un point majeur du titre, tout comme sa direction artistique et son ambiance. Chaque PNJ nommé pourra ouvrir une fenêtre de discussion, chacun de ces échanges approfondissant le background qui est des plus riches. Vous en apprendrez plus sur votre interlocuteur et vous découvrirez au fil du temps les liens qui unissent les différents protagonistes. Il y a un fort aspect « enquête et recherche », ce qui donne encore plus de matière à l’histoire. A la manière d’un Dragon Age ou de The Witcher, vous aurez le choix de vos réponses et questions, donnant la possibilité via ces échanges de débloquer des indices sur un personnage, allant de la simple information inconnue précédemment au secret inavouable. Mieux, cela peut avoir comme finalité une ou plusieurs quêtes annexes, ces dernières n’étant pas disponibles directement. Ici, le contenu annexe, il faut aller le chercher ! Du coup, en plus de savoir s’il est bon de tuer un personnage par éthique, vous allez cogiter au fait de savoir si oui ou non il peut être utile pour ajouter du contenu…

Il y a donc un risque supplémentaire à supprimer une vie. Vous aurez également la possibilité d’enrichir vos connaissances en découvrant des documents, des photos ou lettres, en fouillant le moindre recoin de cette ville lugubre. Ces trouvailles pourront également déboucher sur des nouveaux dialogues auprès d’un personnage, ces discussions pouvant même finir avec l’aveu d’un fait ou la découverte d’un secret. A vous alors de le garder pour vous ou d’en parler à qui de droit. Souvenez-vous que chacune de vos actions aura des répercussions sur tout l’écosystème londonien de Vampyr, tôt ou tard. Vous serez également témoin à de nombreuses reprises de joutes verbales agressives, agressions propres ou même de meurtres. Encore une fois, le titre vous laisse votre libre arbitre pour déterminer comment réagir. Il faut compter une bonne grosse vingtaine d’heures pour traverser l’œuvre de DONTNOD, plus lorsqu’on multiplie les quêtes annexes et qu’on se prend la tête sur certains choix à faire. Comme il y a énormément de possibilités et d’approches, la rejouabilité est plutôt bonne.

La gestion de notre « ressource » : la populace !

Comme nous l’avons déjà dit et répété, chaque action (meurtre ou non, dialogue, maladie) a un impact sur les habitants londoniens. Une interface permet de voir l’état de chaque quartier : qui est malade, encore en vie, et surtout le moral général dudit quartier. Une population qui ne se sent pas menacée et qui est en bonne santé donnera une situation stable ou positive synonyme de calme et d’apaisement. A l’inverse, des meurtres et maladies, des secrets dévoilés qui mettent à mal des relations, tout cela a pour effet de pourrir l’ambiance du quartier, ce qui engendre chaos et violence. Cette petite composante est des plus agréables à gérer, d’autant plus qu’elle s’intègre parfaitement dans le jeu.

DA, level design et bande-son

DONTNOD nous propose sa vision du Londres d’après guerre, meurtrie par la maladie, dans une ambiance sombre et grisonnante. L’atmosphère rappelle un peu Dishonored à ce nieau-là. Le level design est bon. La ville est coupée en plusieurs quartiers et le titre vous amène à arpenter de vous-même ces ruelles sombres, ces quais lugubres et autres coins peu fréquentables à la recherche de secrets ou autres objets à collecter. Prenez garde où vous mettez les pieds, vous n’êtes jamais à l’abri d’une rencontre avec un ennemi dont le niveau est bien loin du vôtre, sous peine de subir une punition dans les règles. Au niveau de la partie sonore, le jeu est intégralement en anglais (sous-titré en français). Les artistes ayant officié sur Vampyr ont donné un résultat de qualité excellente ! De même, la bande-son est majestueuse, en parfaite concordance avec l’univers du jeu. On y trouve un jeu sonore à base de violon et de piano, le tout avec un arrangement de haute volée permettant de s’immerger dans cet univers envoûtant et prenant. Les thèmes sont forts et il y a une bonne coordination entre l’image et le son. Un délice pour nous de voir une œuvre aussi complète !

Technique

On touche ici un des points « faibles » du titre. Vampyr n’est clairement pas le jeu qui fera sortir un waouh ! Les personnages, en plus d’avoir des fois une modélisation assez basique, sont également assez rigides (genre on ne peut pas s’accroupir…). Pour un jeu de 2018, cela fait un peu tache, surtout quand on décide de jouer la carte de la discrétion. Nous notons un peu de clipping ainsi que de très légères saccades sur la première heure de jeu (sur Xbox One X). Sinon, dans l’ensemble, nous avons vu bien pire. Après quatre ans de développement, nous espérions une finition plus aboutie… Histoire de relativiser, si ce n’est pas foncièrement joli, ce n’est pas moche non plus. On attendait juste un peu mieux. Sur nos sessions de jeu, avant la sortie officielle, nous avons eu un bug des plus gênants : il arrivait (rarement) qu’en lançant un dialogue avec un PNJ, il ne se passe rien : pas de son sortant de la bouche des personnages, pas de sous-titres, rien… Il fallait donc laisser une pression longue sur X pour passer le dialogue, ce qui faisait que nous loupions le dialogue et donc potentiellement des informations cruciales pour la suite. En somme, cela pouvait vite tourner au drame !

L’avis perso d’Hervé // Un bijou de la French Touch

DONTNOD pariait sur une expérience fraîche en nous proposant de passer pour une fois du côté de la bête surnaturelle avec une histoire et un monde soignés. Le pari est des plus réussis et j’ai totalement adhéré au travail du studio français. Même si la technique manque de punch ou que les affrontements peuvent se montrer légèrement répétitifs à un moment, le titre nous propose de vivre un moment fort, sombre, grâce une écriture efficace, une DA jouissive et une histoire torturant notre esprit entre envie de puissance bestiale et besoin de garder notre humanité et notre raison. La toile d’enchevêtrement de possibilités nous donne sans cesse envie d’aller plus loin et de suivre le docteur Reid dans ses aventures, la mise en scène nous scotche manette dans les mains et ne nous laisse que peu de temps morts. L’évolution de la ville suite à nos actions, la progression de Reid et le système de combat, tout est bon à prendre, rien à laisser. Le studio français promettait une aventure palpitante, il faut avouer que leur savant mélange m’a séduit. Je valide le titre haut la main et remercie clairement le studio pour nous avoir proposé cette pépite !


Point complet
L’aspect technique n’est pas très séduisant et certains éléments font clairement vieillots, à commencer par la rigidité des animations qui fait tache en 2018. Néanmoins, si on excepte cela et qu’on accepte une forme de répétitivité dans les combats, surtout sur la fin du jeu, alors Vampy se révèle être un titre chronophage qui émerveille sur bien des points. Une direction artistique superbe, une bande-son majestueuse, une mise en scène aux petits oignons, une scénarisation de qualité et une véritable liberté laissée dans les choix, avec des conséquences qui ont un poids, voilà ce qui fait la richesse de ce jeu signé DONTNOD. Les développeurs ont abattu un gros travail pour nous immerger totalement dans leur production. En résulte une véritable pépite, pas parfaite, mais qu’on a plaisir à découvrir et à redécouvrir, la joaubilité aidant à y prolonger le plaisir.

On a adoré :
Jouer un vrai vampire !
Histoire et narration
Mise en scène exceptionnelle
Direction artistique magnifique
Bande-son de haute qualité
La dualité permanente des choix
Bonne rejouabilité
Combats dynamiques, violents, incisifs
Des boss soignés
Des compétences bien exploitées
On n'a pas aimé :
Des animations rigides
Une technique désuète
Combats répétitifs sur la fin


Consulter les commentaires Article publié le 22/06/2018 par Vincent P.


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