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NeverDead



Editeur
Konami
Développeur
Rebellion
Genre
Action
Statut
Disponible
Date de sortie
  02.02.2012
  31.01.2012
Nombre de joueurs
1
Classification PEGI
Thème
Horreur
Prix de lancement
59,00 €
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A l’occasion de l’E3 2010, Konami avait annoncé un tout nouveau jeu basé sur une idée plutôt originale : un héros immortel dont les démembrements serviraient le gameplay. Sur le papier, le concept a de quoi séduire… Mais lorsqu’on sait que le projet est confié à Rebellion, bien que Shinta Nojiri chapeaute le tout, et que l’on connaît le passif du studio, on émet forcément quelques réserves. Reste donc à voir si les développeurs ont réussi à se surpasser ou s’ils ont plombé de bonnes idées en rendant une copie médiocre…

Plein de bonnes idées…




Dans la peau de Bryce Boltzmann, le joueur est rapidement amené à coopérer avec une charmante demoiselle, nommée Arcadia, pour éliminer une certaine menace. Celui-ci est d’autant plus qualifié pour ce poste qu’il l’occupe depuis 500 ans. A l’époque, avec sa douce et tendre Cypher, il chassait déjà les démons. Les choses ont mal tourné et il a été condamné à devenir un immortel. Le scénario n’est pas des plus évolués, mais la mise en scène a été travaillée. Sans en dire trop, on apprécie les cinématiques qui ponctuent le jeu et qui alternent entre le présent et le passé. Si le charme opère, c’est aussi et surtout parce que ce cher Bryce ne prend rien au sérieux. Les répliques fusent, l’humour est omniprésent et ce héros, sarcastique et désinvolte, devient attachant. L’éditeur a en plus eu la bonne idée de conserver les doublages anglophones, plutôt convaincants, tout en proposant des sous-titres en français. On regrette simplement que ces derniers n’aient pas bénéficié d’une relecture, les fautes et autres coquilles faisant vraiment taches. Plus généralement, la bande sonore est de bonne facture et on y trouve même un morceau de Megadeth (le thème principal, rien que ça). Si les « héros » du jeu ont profité d’un soin tout particulier, on ne peut pas forcément en dire autant des méchants. En effet, en plus du character design qui divisera assurément les joueurs, certains étant tout bonnement ratés, on regrette que les développeurs soient tombés dans la facilité en leur appliquant à peu près tous les clichés possibles. Certes, le jeu ne se prend pas au sérieux et on rigole même les premières minutes, mais il y avait clairement mieux à faire, tant certains personnages sont tout bonnement insupportables. Beaucoup arriveront tout de même à s’y faire pour profiter de l’aventure durant les sept à huit heures nécessaires pour la boucler.

On en vient alors à parler du cœur du jeu, le gameplay. Celui-ci repose sur une idée plutôt originale qui permet au soft de se démarquer des autres jeux d’action à la troisième personne. En effet, notre chasseur de démons peut être démembré. Deux cas surviennent alors. Le premier, ce sont les démembrements non souhaités qui surviennent suite aux attaques des ennemis, à une chute importante ou à tout autre impact. Bryce peut alors perdre un ou plusieurs de ses membres. Pour les rattacher au corps, il suffit de passer dessus en faisant une roulade. La décapitation n’est pas à exclure. On prend alors le contrôle de la tête et on essaie de rouler jusqu’au buste, avant d’essayer de se mouvoir jusqu’à récupérer ses membres. Cela donne lieu à des situations cocasses, comme lorsqu’on voit notre personnage sautillant sur une jambe tout en tirant avec son unique bras. Il faut d’ailleurs se méfier d’un type particulier de créatures, qui essaie justement de se délecter des morceaux détachés. Cela peut entraîner la perte d’un membre, voire un Game Over (l’une des rares façons de mettre fin à la partie) lorsque c’est la tête qui est gobée, à condition de louper la seule et unique action contextuelle qui permet de s’en sortir. Le deuxième cas, c’est le démembrement volontaire pour les besoins du jeu. On peut ainsi s’arracher un bras pour l’envoyer en pâture à un monstre ou encore s’arracher la tête pour progresser dans un conduit ou pour atteindre certains endroits inaccessibles autrement. Quelques énigmes des plus simples tentent d’utiliser cette faculté, sans vraiment l’exploiter à fond. Dans les deux cas, Bryce a le pouvoir de se régénérer instantanément pour peu que son œil du mal le permette (système de jauge).

Sur le papier, l’idée est extrêmement intéressante et laisse entrevoir une multitude de possibilités. Malheureusement, Rebellion s’en est tenu au strict minimum en exploitant encore et toujours les mêmes mécaniques, peu variées et forcément redondantes. Certes, quelques subtilités sont à noter, comme la possibilité de s’enflammer pour y voir dans la pénombre ou pour infliger plus de dégâts, ce que l’on peut aussi faire en s’électrocutant. Dans le même ordre d’idées, une capacité permet de faire exploser ses membres et Bryce peut continuer à utiliser des armes à feu, même lorsque ses bras ont été arrachés (pratique pour attaquer l’estomac d’un ennemi de l’intérieur…). Néanmoins, les développeurs usent et abusent des mêmes ficelles et, pour ne rien arranger, le level design se résume à des couloirs et des pièces à nettoyer. Il n’y a rien de plus basique, linéaire et dirigiste. Pire, le schéma d’approche de chaque zone a été calqué à chaque fois. Il y a grossièrement deux taches à accomplir. La première, c’est de venir à bout des ennemis faisant office de générateurs de monstres. La deuxième, c’est de terminer le boulot avec les adversaires encore en vie. Inutile de dire que l’intelligence artificielle porte bien mal son nom, sans compter que chaque ennemi ne cesse de reproduire les deux ou trois mouvements qu’ils ont à leur disposition. Malheureusement, c’est aussi le cas des boss, qui sont tout simplement pénibles à affronter, demandant simplement d’appliquer encore et toujours une technique basique. Le gameplay n’est pas étranger à tout cela puisque celui, qui part d’une très bonne intention, se révèle être déséquilibré.

Complètement gâchées




Dans les faits, nous pouvons utiliser à la volée des armes à feu, une pour chaque bras, chacune ayant son propre viseur, et une épée. Pour le maniement de cette dernière, il faut associer une gâchette au stick droit. Sur le papier, c’est vraiment bien, mais dans les faits, c’est une autre histoire. Pourquoi ? Simplement parce que l’épée est tellement efficace qu’on finit par délaisser les armes à feu, surtout qu’elles sont inefficaces contre certains opposants, et ce même si l’utilisation du fusil à pompe et de la mitraillette s’avère plus agréable. Comme pour tout bon jeu du même genre qui se respecte, les développeurs ont intégré un système d’XP à base notamment d’éléments à collecter. On pense alors pouvoir débloquer quelques combos, ce qui manque cruellement au gameplay de base, et on se retrouve à déverrouiller une tonne de capacités centrées principalement sur l’augmentation de la vitesse d’exécution d’une action, sur l’accroissement des dégâts à infliger, etc. L’idée est bonne et on apprécie le fait qu’elle soit couplée à un système d’équipement à base de slots pour éviter d’avoir un héros survitaminé. Malheureusement, le gameplay ne se diversifie que peu et le sentiment de répétitivité se fait de plus en plus présent. Rajoutez à cela une caméra extrêmement mal gérée (encore plus lorsqu’on ne dirige que la tête), rendant souvent l’action archi brouillonne, ainsi qu’une tonne de bugs divers et grossiers (surtout au niveau des collisions) et vous obtenez un aspect beat them all basique, archi répétitif et bâclé.

C’est bien dommage, car avec un meilleur calibrage et une exploitation plus poussée du concept, on aurait pu avoir une petite perle. En l’état,

NeverDead

reste juste défoulant, grâce notamment à la possibilité de détruire une bonne partie des décors et à l’utilisation de l’épée, assez jouissive malgré les soucis de ciblage et de caméra. Certains pourront même éprouver de la frustration lorsque Bryce se fait décapiter, qu’ils reconstituent péniblement le corps et qu’au moment même où il se remet sur pied, il se fait à nouveau décapiter. On en profite d’ailleurs pour signaler que la deuxième façon d’avoir un Game Over (en plus de la tête qui est avalée), c’est de laisser notre coéquipière mourir (ou un innocent). A vrai dire, cette situation est extrêmement rare puisque la belle Arcadia se débrouille très bien toute seule et, lorsqu’elle est mise à terre, le temps imparti pour la relever est largement suffisant. Paradoxalement, elle se révèle même plus résistante que Bryce, qui perd bien trop facilement ses membres. Du côté de la réalisation, le constat est en demi-teinte. Certains environnements sont plutôt appréciables, avec un travail correct sur les lumières et d’autres sont bien plus fades, avec des textures de mauvaise qualité. Les modélisations restent assez correctes malgré un certain aliasing ci et là et le tout est finalement dans la moyenne, sans forcément plus. On est loin des ténors du genre, mais ça reste suffisant. L’univers pourra en tout cas en séduire certains et le frame-rate, bien que chancelant, ne gêne pas forcément le déroulement de l’action.

Enfin, histoire de faire comme les autres, Rebellion a absolument tenu à proposer un mode multijoueur, tentant au passage de justifier le prix fort appliqué vu la durée de vie un poil faible. Là encore, on retrouve de bonnes idées puisque ledit mode, uniquement jouable en ligne, propose à la fois des parties compétitives et coopératives. Concrètement, les joueurs ont une douzaine de défis à disposition. Certains demandent de coopérer pour sauver des innocents ou anéantir des vagues d’ennemis, d’autres proposent de se mesurer à trois autres joueurs, soit pour de la récolte d’œufs, avec la possibilité de piquer ceux des adversaires, soit pour du passage de checkpoint, le but étant d’être le plus rapide, avec des zones à nettoyer. Sympathique dans le cadre de deux ou trois parties, ce mode en ligne atteint rapidement ses limites. Outre le fait qu’il n’y ait pas grand monde en ligne (ce qui n’est pas forcément amputable au jeu), on regrette que les quelques cartes proposées, qui se comptent sur les doigts d’une main, soient directement copiées/collées de la campagne solo. Pire encore, les bugs de collisions paraissent encore plus nombreux et le côté brouillon des combats peut vite s’amplifier. En gros, là encore, on a le strict minimum syndical. C’est trop anecdotique pour être un véritable argument de vente, la rejouabilité du titre étant quasiment nulle.

Point complet
Avoir des idées, c’est très bien… Les exploiter avec talent, c’est bien mieux. Malheureusement pour les joueurs, c’est exactement ce qui ressort de ce NeverDead. On retrouve un concept extrêmement prometteur à base de démembrements qui est tout bonnement plombé par une caméra atrocement gérée, par des bugs à foison, par un ciblage foireux et un gameplay peu approfondi et mal équilibré (on délaisse vite les armes à feu au profit de l’épée). Au lieu de se creuser les méninges, les développeurs sont allés au plus basique en fournissant un jeu d’action bancal qui rabâche les mêmes mécaniques de jeu exploitant simplement une mini-poignée d’idées autour du démembrement. Si on rajoute à cela une réalisation inégale, des combats vite brouillons, des ennemis peu variés aux coups limités, des boss ennuyants et un manque de finition affligeant, on obtient une énorme déception. Fort heureusement, tout n’est pas à jeter. Le soft se révèle même défoulant, avec ses décors à détruire et son maniement dynamique de l’épée, et plaisant à parcourir grâce à sa mise en scène travaillée et son humour omniprésent. Mais cela ne suffit pas à masquer le fait que Rebellion a tout bonnement bâclé le développement. Cela se ressent aussi au niveau du multijoueur en ligne, sympa dans le cadre de quelques parties avec ses modes compétitifs et coopératifs, mais trop anecdotique au niveau du contenu et de la réalisation pour convaincre. Au final, on se dit simplement que le projet était génial sur le papier et qu’il aurait dû être confié à un studio ayant du talent…

On a adoré :
+ Mise en scène travaillée
+ Le caractère de Bryce
+ Humour omniprésent
+ Bande-son appréciable
+ Vostfr convaincante
+ Décors destructibles
+ Coéquipière qui se débrouille
+ Défoulant
+ Se démembrer ou se décapiter
+ Plein de capacités à débloquer
+ Multi coop’ et compétitif
+ D’excellentes idées…
On n'a pas aimé :
- Très mal exploitées
- Réalisation inégale
- Caméra atroce
- Bugs à foison
- Ennemis peu variés
- Boss pénibles à affronter
- Archi répétitif et linéaire
- Rejouabilité quasi nulle
- Gameplay peu approfondi…
- Et mal équilibré
- Souvent assez brouillon
- Multijoueur anecdotique
- Scénario peu élaboré
- Des tonnes de clichés
- Des fautes dans les sous-titres


Consulter les commentaires Article publié le 05/02/2012 par Vincent P.


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