Il y a des légendes qui meurent, puis qui renaissent quelques siècles plus tard déformées… Celle de King Arthur en fait partie, du moins selon le réalisateur du film sortit l’été dernier sur nos écrans. L’adaptation d’un film en jeu vidéo fait toujours grincer des dents, en effet, en général il s’agit juste d’un film destiné au succès commercial. King Arthur suivrait-il lui aussi cette logique économique ou s’agit-il là d’une belle surprise à la manière de Riddick ? Nul doute que les fans de la première heure seront comblés, les autres joueurs préférant très certainement un certain Forgotten Realms bien plus abouti.
Quand la légende devient réalité…
Le fait que le jeu ne sorte pas simultanément que le film ou que le DVD avait quelque chose de rassurant quant à cette adaptation. Pour tout vous dire, nous avions tort de commencer à y croire car si King Arthur ne se révèle pas une infâme daube il n’en demeure pas moins un titre beaucoup trop moyen pour espérer satisfaire un large public. L’histoire sur laquelle il se base avait déjà défrayé les chroniques lors de la sortie du film avec une épopée se déroulant à la fin de l’empire Romain. Original, c’est clair mais pas vraiment historique… On était habitué à voir des films d’un autre genre. Les rares personnes à avoir apprécié cette superproduction américaine espéraient une adaptation digne de ce nom, à la manière de l’édition Director’s Cut du film. Seulement voilà, Konami n’a pas tenu sa parole et nous offre un hack & slash simpliste tout juste digne à être pris en occase. Dommage.
Si le scénario reprend les grandes lignes du film, le gameplay reprend celui créé par Electronic Arts pour Les Deux Tours et Le Retour du Roi. Un copié collé quasiment identique en tous points du blockbuster du géant américain du jeu vidéo, il fallait le faire et Konami a tenté son coup, se disant que le succès commercial suivrait peut-être… Le jeu vous propose en fait d’incarner Arthur et sa petite communauté à travers 6 niveaux, lesquels sont jouables seul ou en coopératif. Comme vous vous en doutez, chaque personnage est doté d’armes différentes et peut porter 3 coups de bases (rapide, normal et fort) mais aussi une parade qui se révèle assez efficace contre les ennemis un brin plus coriaces. Un arc à flèche vous est aussi disponible afin d’éliminer sans trop de risques vos ennemis à distance. Toujours dans le style, une attaque spéciale est disponible une fois un certain nombre de coups portés, laquelle permet de se débarrasser plus facilement de ses ennemis directs. Une fois un niveau bouclé, place aux statistiques et à la possibilité d’upgrader vos personnages en leur attribuant des points de compétences en fonction de vos préférences et de vos hits combos. Identique au bébé d’EA ? Regardez la suite…
Un niveau dure en moyenne entre 15 et 30 minutes, sans point de sauvegarde possible, ce qui vous obligera à tout recommencer depuis le début si vous échouez dans votre mission. Là où Konami a raté son coup c’est en proposant des niveaux trop peu variés. Comprenez par là que généralement, votre unique objectif sera de frapper à tout va tout ce qui bouge jusqu’à la fin du niveau, sans plus. Les ennemis étant doués d’une intelligence négligeable, ils ne représentent généralement pas un bien grand danger, leur objectif étant juste de vous foncer dessus et de vous frapper allégrement. Le seul élément qui empêche une trop grande redondance est la présence ça et là d’alliés qui vous aideront dans votre tache. Encore faudrait-il qu’ils soient un brin utile ! Ceux-ci sont en effet assez mal habiles et ne vous aideront que très peu dans votre lourde tâche d’extermination, vous laissant généralement faire tout le boulot. La possibilité de monter à cheval est elle aussi assez sympa bien que puisée de Dynasty Warriors. Malgré tout, le jeu n’arrive pas à convaincre avec sa mise en scène mal pensée et qui ne laisse jamais part à aucune surprise. Il manque de la vie dans ce jeu : des animaux qui s’enfuient à votre arrivée, des ennemis qui vous surprennent pas leur habilité, des attaques éclairs qui vous mettent mal à l’aise, bref, tout ce qu’on ne trouve pas dans le titre. Si le retour du roi n’était déjà pas excellent, King Arthur l’est encore moins et c’est bien dommage. Reste un certain Forgotten Realms qui relève pas mal la barre et dont vous devriez avoir le test sous peu.
Techniquement faiblard
Si King Arthur est déjà décevant sur le fond, il l’est encore plus sur la forme avec une bande son navrante cumulant les musiques mal accordées avec les phases de jeu, des textes en anglais et quelques rares paroles données par les acteurs eux-mêmes. Les bruitages sont eux aussi ratés, laissant généralement une impression de bâcler… Au niveau de la maniabilité, c’est on ne peut plus classique mais au moins ça a le principe d’être simple à prendre en main. Là aussi on aurait aimé en avoir plus et s’extasier devant des duels épiques… Navrant. De son côté, la durée de vie est artificiellement gonflée par le fait qu’il soit impossible de sauvegarder durant les missions. Pour le reste, vous vous amuserez tout de même quelques heures. Reste qu’il faut déjà avoir la volonté de le finir. Heureusement le coopératif est plus réjouissant et permet à 2 joueurs de s’aider durant les missions. Sympa et un brin plus attrayant.
Enfin, au niveau des graphismes on retrouve des décors très moyens et des modélisations sommaires, ce qui ne ravira très certainement pas les fans du film. Les effets spéciaux sont eux aussi ridicules et les cinématiques toutes en anglais… De quoi nous replonger dans la version Director’s Cut bien plus attrayante que ce jeu trop moyen et qui ne plaira qu’aux fans de la première heure.
Point complet
Une adaptation pas ratée à 100% mais qui se révèle être très moyenne et dans la grande lignée du retour du roi. Reste un mode coopératif bien sympathique pour peu que quelqun accepte de vous aider... Autant aller regarder le film bien plus réussi !
On a adoré :
-Sympa pour les fans
-Les voix des acteurs
-Le packshot
-Correct dans son ensemble |
On n'a pas aimé :
-Graphiquement faiblard
-Bande son minable
-Peu d'intérêt pour ceux qui n'aiment pas le film |
27.01.2005
16.11.2004
