Parmi les films aux titres les plus racoleurs, il y a assurément le Sex Tape de Jake Kasdan qui a envahi récemment les salles obscures. Néanmoins, nous sommes en mesure de laisser le bénéfice du doute au réalisateur, d’autant qu’il avait servi en 2011 un Bad Teacher plutôt plaisant, même s’il ne volait pas très haut. Si nous parlons de ce dernier, c’est surtout parce que son nouveau film met en scène le duo formé par Cameron Diaz et Jason Segel (également co-scénariste sur Sex Tape) qui fonctionnait déjà bien dans son précédent long-métrage. Reste à voir si le duo arrive toujours à faire des étincelles…

Un titre racoleur, une pub à peine déguisée Jason Segel, Kate Angelo et Nicholas Stoller, tous trois scénaristes, ont eu l’idée de mettre en scène un couple, marié depuis une dizaine d’années, qui a deux enfants. Le temps a modifié leurs rapports, principalement sexuels. Se rendant compte de cela, ils veulent à tout prix modifier la situation en tentant de retrouver leur passion fort atténuée, pour ne pas dire perdue. Les premières minutes sont loin d’être désagréables, montrant le couple dans son train-train quotidien, avec un parallèle fait par rapport au début de leur relation, qui tente justement de retrouver le plaisir des ébats amoureux, jusqu’à la fameuse idée de faire une sex tape. Le scénario ne vole pas bien haut, c’est faussement irrévérencieux, mais certains gags fonctionnent plutôt bien, le temps de décrocher un sourire ou deux, bien qu’ils tirent sur une corde assez usée. C’est parfois un poil trop verbeux, ça grimace beaucoup mais le rythme reste correct. Le public féminin appréciera de voir les fesses de Jason Segel, tandis que le public masculin appréciera les formes de Cameron Diaz. Une fois ceci passé, on entre dans le vif du sujet, à savoir que la fameuse vidéo, au lieu d’avoir été effacée, se retrouve sur tous les iPads (le film est une publicité géante pour Apple, les placements de produits étant réguliers) distribués par le couple aux amis, à la famille et même au facteur.

S’en suit alors une course contre-la-montre pour tenter d’effacer ladite vidéo en moins d’une nuit avant que les personnes concernées ne la voient. Il n’y a aucun spoil là-dedans, c’est le pitch de départ qui ne décolle jamais. Pire, c’est très bavard, mettant régulièrement en sauce la bonne morale propre au puritanisme américain, et ce malgré une poignée de scènes qui tentent de sortir le film de ce carcan. Le rythme en prend vite un sacré coup, à cause de certaines longueurs induites par des gags téléphonés et des dialogues au ras des pâquerettes qui ne font pas toujours mouche. Certes, il y a bien une ou deux répliques qui font rire, mais les clichés s’accumulent rapidement et c’est plus le duo qui fonctionne bien à l’écran qui fait office de cache-misère. Malheureusement, les quelques éléments qui sortent du lot (notamment des scènes avec Rob Lowe) sont pour ainsi dire tous compilés dans la bande-annonce (visible ci-dessous) du film. Pour le reste, on retombe trop vite sur les thèmes des relations au sein d’un couple marié, de la famille, de l’image que l’on renvoie aux autres, qu’on l’assume ou non… La musique est vite oubliable également et il ne reste au final qu’une idée de départ qui aurait pu être sympathique si elle avait été traitée avec plus de légèreté, d’irrévérence et d’originalité.



Au final, on s’en tape...

Sorte de publicité géante pour Apple, Sex Tape commence sur les chapeaux de roue, avec un rythme plutôt bon jusqu’à la création de la fameuse sex tape. Malheureusement, une fois celle-ci faite et les iPads distribués, le rythme prend un sacré coup, les événements rocambolesques sont distillés au fil des dialogues verbeux qui fleurent bon les clichés et/ou le puritanisme américain. Tout s’enchaîne mécaniquement, le duo fonctionne plutôt bien, mais les clichés plombent sacrément les quelques péripéties qui sont fort téléphonées. Pire, le « meilleur » reste au final dans la bande-annonce. En définitive, mieux vaut regarder cette dernière et se payer un autre film.

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