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XG Film Club - American Sniper

- Publiée le 15.03.2015, à 20:30
- Par Vincent P.
XG Film Club - American Sniper

Acteur et réalisateur reconnu, Clint Eastwood a su marquer les esprits avec bon nombre de films, dont Bird, Million Dollar Baby, le diptyque Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima ou encore Gran Torino pour ne citer que ceux-là. En ce début d’année, il signe la réalisation d’American Sniper, l’adaptation cinématographique de la vie de Chris Kyle, un sous-officier de la marine américaine devenu le tireur d’élite américain le plus meurtrier de l’Histoire au cours de la Guerre d’Irak. Reste donc à voir le résultat de ce long-métrage basé sur le livre autobiographique de Chris Kyle…

Un tir bien placé ?




Avant d’être un objet de cinéma, il est quand même bon de souligner que American Sniper est avant tout un biopic assez fidèle à l’histoire de Chris Kyle, un tireur d’élite des Navy SEAL qui a été surnommé « La Légende » avant d’être érigé comme un héros de l’autre côté de l’Atlantique. De ce fait, Clint Eastwood a pris le parti de montrer l’histoire de cet homme, qui devient par la même occasion un personnage, avec une vision unilatérale, bien loin de celle de son diptyque, évoqué dans l’introduction, qui faisait la part belle aux deux camps. Sans recul, certains pourraient y voir une sorte de propagande montrant un héros américain, sauveur de l’Amérique, qui combat un ennemi bestial, limite déshumanisé qui n’a jamais son mot à dire. Et ce ressenti peut se concevoir puisque le film n’est finalement perçu que par le viseur du sniper américain. Néanmoins, dans les faits, la perception dépasse ce simple sentiment puisque, outre le fait de montrer un soldat américain des plus patriotiques, le film présente clairement le contexte qui a mené à cette situation. C’est là qu’un peu de recul permettra à certains de comprendre certaines explications et autres subtilités sur ce que l’on pourrait appeler un simple point de vue. Pour éviter de spoiler, nous ne nous étendrons pas dans les faits, mais il est bon de noter que les flash-back ramenant à l’enfance de ce texan présentent avec une certaine froideur le conditionnement fait par son père, lui-même conditionné par une société…

De l’enseignement de la chasse à la perception de l’humanité, avec le rapprochement pataud au monde animal, tout est fait pour mettre en avant le texan moyen, pour ainsi dire cliché. Et le parcours de Chris Kyle suit cette mécanique, jusqu’à la mise en avant de la découverte des événements qui l’ont mené à s’engager. Le cœur du long-métrage reste bien entendu centré sur la vie de ce sniper, incarné par un Bradley Cooper (aussi co-producteur) impeccable dans son rôle, qui a d’ailleurs été quelque peu métamorphosé pour coller au personnage, durant ses allers-retours entre l’Amérique et l’Irak. Avec un montage et une réalisation aussi classiques qu’efficaces, Clint Eastwood arrive à présenter un bon film de guerre avec un aspect dramatique bien mis en scène. Il est vrai que certains dialogues prêtent à sourire par leur côté ridicule ou que le rôle de Sienna Miller, la femme de Kyle, reste très limité au niveau du registre, mais la guerre est filmée avec un côté intimiste bienvenu et les retours au pays accentuent le brouillard que le soldat perçoit au moment de définir les frontières… Le bruit des balles, la photographie, la caméra, toujours justement positionnée, et l’alternance entre les moments les plus rythmés et ceux où l’on en vient pratiquement à retenir notre souffle, tout cela fait que l’on peut vite être happé par le film. Certaines scènes sont vraiment percutantes, comme le décalage entre Chris et son frère, certains rapports avec sa femme, etc.

Bien entendu, le réalisateur n’oublie pas de montrer les ravages de la guerre, physiques évidemment, mais également psychologiques. « La Légende » est un bien joli sobriquet derrière lequel se cache simplement un homme, certes bourru, misogyne, patriote jusqu’à l’aveuglement le plus total et lié à une promesse à son père qu’il défend bec et ongles, mais un homme qui présente aussi ses faiblesses. On est bien loin de la glorification du personnage et sa mise en abîme va justement en sens inverse pour peu que l’on prenne le temps de retenir les quelques questionnements et autres attitudes qui jalonnent la vie du personnage. On y ressent bien les séquelles psychiques jusqu’à l’ironie de la fin, aussi brutale que réelle. Bref, le traitement a un parti pris évident, mais il se montre un peu plus complexe que la simple mise sur un piédestal d’un personnage considéré comme un héros américain, qui n’a fait que suivre des ordres et appliquer des convictions, sans même essayer de comprendre les enjeux. Et quand bien même on ne chercherait pas à mettre une certaine distanciation entre le film et nous-mêmes, on est toujours en mesure de profiter d’un film de guerre dramatique qui met en avant des combats bien filmés et des séquences familiales parfois touchantes, d’autres fois plus percutantes. Inutile de dire que la bande sonore apporte également une certaine profondeur à un cinéma traditionnel on ne peut plus efficace.



Un biopic plus complexe qu’il n’y paraît
American Sniper, c’est avant tout une adaptation assez fidèle de la vie de Chris Kyle, un tireur d’élite des Navy SEAL des plus meurtriers, avec une vision unilatérale. Le patriotisme exacerbé et les clichés de ce texan moyen, considéré par beaucoup comme un héros, sont tout autant de points qui pourraient en faire grincer des dents certains, sans parler du fait que la vision étriquée, centrée sur la vie de ce sniper, place l’adversaire dans un schéma manichéen dans lequel l’Américain est le gentil et l’Irakien le sauvage. Néanmoins, on est bien en présence d’un point de vue, qui au-delà de tout enjeu politique à peine effleuré, montre surtout le conditionnement d’un cow-boy qui finit dans l’armée. Le reste, c’est un film de guerre à la réalisation et au montage tout aussi classiques qu’efficaces, à la bande-son saisissante et au rythme parfois haletant. Enfin, si on prend un minimum de recul, on constate surtout que plusieurs subtilités sont également de la partie pour amener une réelle réflexion sur la notion même de héros, plus généralement sur l’image, et sur les conséquences ravageuses qui touchent les soldats et leurs familles. Après tout, le conflit ne se passe pas que sur le terrain…

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