[MXG+] XG Film Club - Suicide Squad | Xbox Gamer - Actualité Xbox

Se connecter  -  S'inscrire 
 
 

[MXG+] XG Film Club - Suicide Squad

- Publiée le 11.09.2016, à 16:13
- Par Vincent P.
[MXG+] XG Film Club - Suicide Squad

Faire un bon film de super héros, ce n’est pas simple. Faire un bon film sur une équipe de super héros, c’est encore plus difficile… Cependant, la palme de la difficulté revient sans conteste au fait de faire un film ayant pour protagonistes une équipe de super vilains. Il faut leur rendre justice, ne pas les dénaturer, faire en sorte que les spectateurs s’attachent à eux d’une manière ou d’une autre et surtout conserver leur côté « méchant ». C’est ce qu’a tenté de faire la Warner en confiant le film Suicide Squad au réalisateur David Ayer. Un accouchement dans la douleur et une énième polémique concernant les critiques et le bashing envers un film DC plus tard, il est temps de se poser et de faire le bilan à tête reposée. Suicide Squad est-il la daube immonde que certains décrivent ? Une pépite incomprise comme Batman V Superman ? Ou une réussite totale qu’un complot Marvelo-maçonnique tente de faire couler ?

Expendables made in DC




Superman est mort. Son combat contre Doomsday pour sauver la terre lui aura été fatal. Pendant que certains lui rendent hommage et le pleurent, une nouvelle lutte se joue en coulisse. Superman était l’allié des hommes, un défenseur du bien… mais que ce passera-t-il si un nouvel être aussi puissant débarque et qu’il est du mauvais côté ? Concernant cette question, Amanda Waller a la réponse : la Task Force X. Le projet ? Un regroupement de tueurs et de tarés possédant des capacités hors normes, voire même des super pouvoirs pour certains. Le but ? Les envoyer de force au casse-pipe comme de la chair à canon pour régler les problèmes impliquant les individus avec des pouvoirs. Si l’équipe réussit, c’est tout bénef’ pour le gouvernement. Si elle échoue ? Disons que personne ne posera de questions et ne pleurera la mort de quelques salopards. Waller obtient donc le feu vert pour monter son projet et commence à regrouper les membres de cette Suicide Squad… mais si le danger venait de l’équipe elle-même ? Peut-on vraiment contrôler une team de bad guys ? Le film peut se décomposer en deux phases. La première, c’est le regroupement des super vilains. Suicide Squad démarre par une présentation des membres qui composeront l’équipe.

Deadshot, Harley Quinn, Croc, El Diablo, Captain Boomerang, Slipknot, Katana et Enchantress. Un peu à la manière d’un enchaînement de clips, nous allons assister à de courtes séquences nous expliquant pourquoi tel ou tel personnage s’est retrouvé derrière les barreaux et quelles sont ses capacités. Fun, légères, rythmées par une bande-son bien choisie, ces scènes s’enchaînent et on assiste avec le sourire aux lèvres à cette réunion de tarés, de tueurs et de psychopathes. Les petites vannes, l’ambiance et le ton décalé donnent une mise en bouche qui passe plutôt bien. Un twist scénaristique plus tard, il est temps pour notre équipe de partir pour sa première mission. Cette mission, c’est la deuxième phase du film… Et là on bascule dans quelque chose de différent. Le ton reste à peu près le même, sauf que nous sommes face à une espèce d’Expendables où Stallone et compagnie auraient été remplacés par des méchants de DC. Au menu ? Toujours un peu de vannes, des séquences où l’équipe rétame des dizaines de méchants random et une légère vibe « film d’action des années 90 ». Si cette deuxième partie se suit sans déplaisir particulier pour peu qu’on n’en attende pas plus du film, il faut bien reconnaître que son déroulement est sans surprise.

On tabasse tous les sous-fifres jusqu’au boss de fin et basta. Bien loin de la complexité d’un Batman v Superman, Suicide Squad mise avant tout sur son ambiance et sa simplicité pour un résultat tout à fait honorable. C’est marrant, il y a de la baston, il y a des super vilains. La comparaison avec Expendables fait sens au niveau de l’action en mode « à l’ancienne » et du côté équipe d’élite mis en avant. Chose surprenante, le film s’incorpore très bien dans le DCEU en utilisant les conséquences de la fin de Batman v Superman. Quelques caméo très sympas sont même de la partie et il ne faut pas oublier de rester assis pour assister à une scène, après le générique, des plus réussies. « Oui mais pas mal de gens ont dit que c’était nul » direz-vous. En fait tout dépend de vos attentes concernant le film. Si on prend Suicide Squad comme un film d’action sympa avec des bad guys, ce n’est pas mal. En revanche, si on en attend plus et qu’on est exigeant concernant les adaptations de comics, ça risque de beaucoup moins bien se passer.

Oh I’m not gonna kill you… I’m just gonna hurt you really, really bad.




Autant être clair, Suicide Squad est un film blindé de défauts. Le premier qui vient à l’esprit, et celui qui frappera le spectateur le plus vite, c’est le déséquilibre au sein de l’équipe. C’est bien simple, à eux deux, Deadshot et Harley Quinn représentent 70% du film. Les flashbacks, l’histoire, le temps à l’écran, tout est fait pour les mettre en avant. La conséquence ? Les autres personnages sont totalement délaissés. Croc, Katana, Captain Boomerang, Enchantress et El Diablo sont littéralement sacrifiés. Très peu de dialogues, très peu de scènes d’action et au final une désagréable impression de les voir faire de la figuration. Sans oublier Slipknot qui obtient la palme de l’inutilité, et ce haut la main. Déjà que certains de ces persos ne sont que des seconds couteaux de l’univers DC, ce n’est pas le traitement qu’ils subissent qui risque de les remettre sur le devant de la scène. On pourrait se dire « oui mais si au moins on a un bon Deadshot et une bonne Harley, c’est déjà ça », mais le résultat est loin d’être parfait. Concernant Harley, rien à dire. A moins de ne pas aimer le parti pris concernant le personnage, Margot Robbie nous livre ici une prestation très convaincante. Harley est folle, craquante, badass, sexy. Que ce soit dans la gestuelle ou le comportement, l’actrice semble avoir compris son rôle à la perfection. Ce qui nous amène au cas Will Smith.

Dans les comics, Deadshot est un assassin, un salopard. Ici, c’est tout simplement un héros. Il tue des gens mais c’est un bon père de famille qui s’inquiète pour sa fille. C’est limite si on ne nous dit pas qu’il tue pour lui payer ses études. Idem au niveau comportement. Deadshot est une grande gueule qui prend toujours la bonne décision. Le personnage ne dégage absolument rien de mauvais, on aurait presque l’impression de voir un héros injustement emprisonné… Quand on est le leader de la team, ça fait tache. Il est le parfait cliché du héros de film d’action qui finira toujours par prendre la bonne décision et sauver les miches de tout le monde. Il faut ajouter à cela la prestation de Will Smith qui est ultra poussive. Will Smith ne joue pas Deadshot, il joue Will Smith comme on l’a déjà vu dans 100 films, en bon père de famille faisant face à des épreuves. Sa prestation sans saveur, ni nuance, termine d’enlever tout intérêt à un Deadshot déjà pas aidé par son écriture. Quant au grand méchant du film, il subit le même traitement que Katana et consort, on le voit peu, il parle peu et on ne ressent rien quand il meurt de façon ridicule pendant un ralenti aussi abusif que semblant provenir d’un film d’il y a 10 ans. Prendre certains codes des gros actioners des années 90 est une bonne chose, garder certains clichés, beaucoup moins.

Dans ces conditions, il est très difficile de s’intéresser vraiment aux personnages qui manquent d’épaisseur et encore plus de croire qu’ils sont devenus des amis inséparables prêts à risquer leurs vies les uns pour les autres. Entre la première et la deuxième partie du film, on a l’impression de voir des gens se connaissant depuis cinq minutes devenir tout d’un coup des frères alors qu’aucune relation n’a été spécialement développée. D’ailleurs puisqu’on parle des persos, abordons LE sujet épineux du film : le Joker. On le sait, chaque nouvel acteur casté pour incarner le nemesis ultime de Batman verra sa performance à l’écran être scrutée sous tous les angles, analysée au millimètre près. Malheureusement la performance de Jared Leto est difficile à évaluer. Non pas que l’acteur joue mal, bien au contraire. Il incarne un Joker qui semble totalement habité par la folie, instable, semblant dangereux à chaque instant. De son intonation, en passant par ses mimiques ou son rire flippant à souhait, le Joker de Leto arrive à instaurer une sensation de malaise et de danger constante dès qu’il est à l’écran… et c’est bien là qu’est le problème puisqu’il n’y est presque jamais. Alors que la promo du film l’avait massivement utilisé, il n’est au final qu’un perso ultra secondaire que l’on aperçoit maximum 10 minutes en 2 heures.

Action! Cut! Cut! Cut!




Le personnage intrigue, fascine, mais reste relégué au second plan pour agrémenter l’histoire d’Harley. Là où Nicholson et Ledger ont eu un film entier pour faire leurs preuves, Leto devra se contenter de quelques minutes pour être jugé. Aussi cruel que décevant. Ne reste plus qu’à espérer qu’on reverra le Joker dans le prochain film solo de Batman. Il est maintenant temps d’aborder le plus gros défaut du film… ou plutôt des films. Pourquoi ? Parce que nous allons parler du montage et de la réalisation. Comme nous en parlions dans la critique de Batman v Superman, la Warner a charcuté la version de Snyder pour sortir une version ciné amputée et bien moins réussie. Pour Suicide Squad, nous ne sommes même plus dans le domaine de la charcuterie, nous sommes tout simplement à l’abattoir ! La vision qu’avait David Ayer du film s’est pris un coup de matraque électrique, s’est retrouvée pendue, la tête en bas, avant de se faire saigner et dépecer par les têtes pensantes de la Warner. Rappelons qu’à la base Suicide Squad devait arborer un ton proche de celui de Batman v Superman. Il y aurait quand même eu de la vanne mais le tout aurait conservé un côté sombre. Seulement voilà, Batman v Superman s’est fait écharpé par certaines critiques à cause de son manque de fun/d’humour.

Ajoutez à cela le fait que le grand public a bien aimé les trailers de Suicide Squad, notamment via les petites vannes de Harley et consort, et le compte est bon. Il n’en fallait pas plus pour que la Warner interfère encore et court-circuite le réalisateur. C’est bien simple David Ayer a été totalement écarté du montage final et des reshoot ont été faits afin d’inclure plus d’humour dans le film. Ainsi la première partie du film a été montée par la boite qui avait fait les trailer. La deuxième partie est bien de David Ayer mais à quel point ? Qu’est-ce qui a été tronqué ? Dur à dire mais quand on regarde le film, on comprend clairement que l’on est face à une sorte de monstre de Frankenstein composé de plusieurs morceaux recollés entre eux et parfois pas d’une manière très réussie. Ultime preuve, s’il en fallait encore une, que la version ciné a été charcutée à la tronçonneuse : certaines scènes présentes dans les bandes-annonces sont tout simplement absentes de la version cinéma (exemple : le moment où le Joker dit « I can’t wait to show you my toys » que vous ne verrez pas en salle). Bref, quitte à saloper le bouleau des réalisateurs, pourquoi s’embêter à prendre des créatifs comme Snyder et Ayer ? Autant prendre des yes man qui démouleront du produit de commande sans broncher. Dernier souci à évoquer, la VF qui est vraiment passable, notamment pour le personnage d’Harley. Le film s’apprécie clairement plus en VO.

L’avis perso de Vincent (alias Oni) // Un bon divertissement lambda

Avant tout, je félicite Damzema pour sa critique qui est tout à fait juste, surtout quand je vois le bashing de certains, et ce que ce soit pour ce film ou pour les autres du DCEU. Pour ma part, je suis un grand fan de comics, avec une préférence pour l’univers DC qui est justement plus sombre. Du coup, même si des films comme Batman vs Superman ont des défauts certains, j’étais vraiment content du ton employé. Avec Suicide Squad, j’ai été déçu par plusieurs points : vannes qui font clairement rajoutées tant elles tombent comme un cheveu sur la soupe, scènes des BA totalement absentes, montage catastrophique, Joker relégué au dernier plan, Deadshot trop bon pour un méchant avec une trop forte présence à l’écran (j’y préfère le traitement de celui de la série Arrow pour le coup), méchants ridiculisés, etc. Malgré tout, je suis sorti de la salle avec un petit sourire aux lèvres. Pourquoi ? Parce que j’ai passé un agréable moment de détente. Malgré tous les défauts, c’est à mes yeux un divertissement agréable, avec une intro (la présentation des persos) particulièrement réussie. Quand Dam parle de Expendables made in DC, je ne peux qu’être d’accord avec lui. En conclusion, ce n’est clairement pas le film de l’année, mais c’est loin d’être un navet et il s’inscrit bien dans l’univers même s’il prend un ton plus (trop) léger et qu’il n’apporte pas grand-chose (juste une réflexion, vite balayée, sur l’utilité d’une telle équipe) à l’ensemble si ce n’est un bon moment de détente.


On a aimé

On n’a pas aimé

Le côté décalé de l’équipe
Le ton plutôt sympa même si ça manque d’audace
Un côté film d’action à l’ancienne
Harley et le Joker
La bande-son
Fun et distrayant
Persos mal développés et encore plus mal gérés
Des méchants ? Où ça ?
Manque d’audace flagrant, aucune prise de risque concernant l’aspect « les protagonistes sont des bad guys »
La réalisation et le montage sentent bon la charcuterie
Un film qui manque d’envergure
Où t’es Jokeroutai, où t’es Jokeroutai ?


For two sweet seconds, I got hope.
Alors il vaut quoi ce Suicide Squad ? Ce n’est pas l’immense navet que certains essaient de nous vendre via des critiques très acerbes… mais ce n’est pas non plus une grande réussite. C’est sympa, ni plus, ni moins. Malgré son côté bariolé et sa tonne de défauts, il saura contenter le spectateur qui voulait se détendre pendant deux heures en regardant un film distrayant. Cependant, on ne peut s’empêcher de penser que le résultat final est un immense gâchis. Les bad guys de DC méritaient bien plus qu’un film d’action honnête, plutôt marrant mais très perfectible. Avec son montage et sa réalisation charcutés, sa très mauvaise gestion des personnages et son manque d’audace flagrant, il ne peut que décevoir les fans de DC qui étaient en droit d’en attendre bien plus. Le côté « les héros sont des méchants », le ton irrévérencieux ainsi que la prise de risque et l’originalité qu’on espérait voir sont à l’image du Joker dans le film… ça fait plaisir quand les aperçoit mais ça ne dure que quelques minutes, ce ne sont que quelques gouttes de fulgurance noyées dans un océan de choses déjà vues ou banales. Le film ne prend absolument aucun risque, les méchants vendus comme des individus sans foi ni loi sont au final des héros lambda et le côté sulfureux tant attendu est inexistant. On aurait aimé voir un film coup de poing qui tente quelque chose d’osé, avec une vraie équipe de méchants et un Joker plus psychopathe que jamais, on se retrouve au final avec un simple film d’action plutôt drôle et relativement efficace mais peinant à délivrer les promesses qu’il nous avait faites. Ni catastrophique, ni très marquant, Suicide Squad a au moins le mérite d’être un blockbuster estival au ton un peu décalé et fun à regarder qui permet de respirer entre deux bouffées de films plus sérieux et massifs.

Critique rédigée par Damzema - Membre XG+

Partager :    


VOS REACTIONS
Soyez le premier à réagir sur cet article

Seuls les membres du site peuvent commenter les articles
Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous


Actuellement, les membres connectés sont : vegansound,
Flux RSS | A propos | La rédaction, nous contacter
Xbox Gamer est un magazine online de jeux vidéo informant sur les consoles Xbox Series X|S, Xbox One, Xbox 360 et Xbox de Microsoft. Copyright XGN © 2002-2024