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[MXG+] ClaC - The Last of Us Part II

- Publiée le 12.07.2020, à 23:39
- Par Damien
Juin 2013, à quelques mois de la fin de vie de la PS3, avant qu'elle ne soit remplacée par sa grande sœur, Sony clôturait la génération sur les chapeaux de roue avec une toute nouvelle exclusivité développée par Naughty Dog : The Last of Us. Le studio, déjà très connu notamment pour Uncharted et plus particulièrement le 2 qui avait cassé la baraque, décidait encore une fois de prendre des risques en sortant une toute nouvelle licence. Bien loin de la légèreté d'un Uncharted avec son héros poissard et grande gueule à la Indiana Jones, The Last of Us nous plongeait dans un monde en perdition. Une mystérieuse épidémie, des morts par millions, des gens transformés en sortes de créatures ultra violentes et surtout, un grand bond en arrière en termes d'évolution de l'humanité pour les survivants. Joel et Ellie, un père ayant perdu sa fille et une fille n'ayant plus personne. Malgré un début de relation houleux entre les 2, les joueurs avaient alors pu assister à la naissance d'un véritable duo aussi touchant qu'attachant. Sublime pour de la PS3, avec une qualité d'écriture irréprochable, The Last of Us avait su atteindre le cœur des joueurs pour les marquer durablement jusque dans sa séquence de fin inoubliable et tellement lourde de sens.

Juin 2020, après moult reports, c'est au tour de The Last of Us 2 de débarquer sur PS4. Comme son prédécesseur, il clôture une génération. Leur seul point commun car pour tout le reste, la donne a changé. The Last of Us 2 n'est plus l'incroyable surprise qu'était le 1, il est l'une des suites les plus attendues, il a sur les épaules une pression sans commune mesure tant beaucoup voit en lui le potentiel meilleur jeu de la génération et par extension la meilleure exclu PS4. Il n'est pas rare qu'un jeu aussi attendu fasse polémique mais dans le cas de The Last of Us 2, on peut dire que ses détracteurs n'y sont pas allés de main morte, faisant par exemple tomber le user score du jeu aux alentours d'un 3/10 sur Metacritic. Propagande LGBT, mauvais scénario, etc., certaines parties du jeu ont été extrêmement critiquées... souvent à tort et par des gens à l'idéologie très douteuse (l'Alt Right américaine a par exemple été très active pour nuire à la réputation du dernier projet de Naughty Dog). Une suite peut-elle contenter tout le monde ? Non, rarement et pas seulement dans le jeu vidéo. Pour autant The Last of Us 2 n'est clairement pas une déception, loin de là et nous allons voir pourquoi dans les paragraphes qui vont suivre.

No one knows what it's like to be the bad man, to be the sad man…
L'histoire de The Last of Us 2 (que nous allons abréger par TLOU2 à partir de maintenant) démarre 5 ans après les événements du 1. Ellie et Joel vivent à Jackson, une véritable petite ville gérée par une communauté de survivants. Malgré le danger des infectés, la vie y est plutôt paisible et nos deux compères semblent s'être habitués à cette relative stabilité. Un jour comme un autre, lors d'une patrouille de reconnaissance lambda, le quotidien d’Ellie va pourtant de nouveau basculer. Un drame va frapper, un drame d'une incroyable violence et la jeune femme va alors se lancer dans une quête de vengeance dont les répercussions seront terribles. Avant de rentrer dans le vif du sujet, précisons que parler de TLOU2 sans spoiler son scénario, ce que nous ferons ici, est un exercice des plus difficiles puisqu'il sera en conséquence impossible d'aborder en profondeur tous les aspects et les thèmes du jeu. Mais avant de parler de la substance même du jeu et de s'attarder sur ce qu'il raconte, faisons un point sur la partie technique. Sans surprise, TLOU2 est une nouvelle prouesse signée Naughty Dog. Le studio prouve une énième fois qu'il maîtrise la PlayStation 4 à la perfection. Poussant la console dans ses derniers retranchements, les développeurs nous délivrent ici l'un des plus beaux jeux jamais créés. Que ce soit les textures, la végétation criante de vérité, les jeux de lumière ou encore les animations ultra réalistes, c'est une véritable masterclass. Les expressions des visages des personnages sont juste incroyables et par un simple regard, un froncement de sourcil ou un œil embué de larmes, les émotions que procurent le jeu via sa mise en scène et ses dialogues s'en trouvent décuplées.

Mieux encore, fort de son expérience acquise sur les derniers Uncharted qui étaient plus ouverts (notamment The Lost Legacy), Naughty Dog nous offre des terrains de jeu bien plus vastes qu'avant. L'arrivée dans une grande ville, au début de l'aventure, est une véritable petite claque. On peut explorer, chercher, fouiller, librement. Bien sûr, nous sommes à 1000 lieux d'être dans un open world, genre sur lequel Red Dead Redemption 2 règne sans partage en tant que nouveau roi mais ce surplus de liberté, ces maps plus ouvertes, ce level design plus travaillé, plus varié procure au joueur un sentiment de liberté accentué. Comparé au premier opus ou à d'autre jeux d'action/aventure, on se sent beaucoup moins à l'étroit. Bien sûr, le joueur reste sur des rails mais ils sont habilement dissimulés. Comme d'habitude avec Naughty Dog, TLOU2 tourne comme une horloge. Son framerate à 30 fps ne toussote jamais et reste d'une stabilité exemplaire. Idem en termes de finitions, le jeu n'a quasiment pas de bugs (à titre personnel, je n'en ai rencontré aucun). Malgré ce sans faute technique, attendez-vous quand même à entendre vos PS4 souffler et plus particulièrement les modèles pro. Quand on connaît le hardware de la console de Sony (médiocre comparé à un PC de jeu), le résultat est vraiment impressionnant et on ose à peine imaginer ce que donnerait un portage sur PC. De quoi méchamment saliver en attendant de voir de quoi sera capable le studio sur PS5.

En termes de gameplay, TLOU2 fait un joli bond en avant. Les bases restent les mêmes, à savoir de l'exploration, de la collecte de ressources, du crafting et de l'action / infiltration / horreur mais tout y gagne en souplesse, en variété et en précision. Ce qui fait beaucoup de bien à la partie action du titre, déjà bien aidée par un level design impeccable qui n'hésite plus à jouer avec la verticalité. Et pour cause puisque maintenant Ellie est capable de sauter. L'ajout pourrait faire sourire mais il change vraiment la donne car il permet à Naughty Dog de proposer certains passages bluffants dans leur conception. Jouer au chat et à la souris avec les adversaires humains est un réel plaisir et ceux qui aiment prendre leur temps pour être totalement furtifs, tel un prédateur, vont se régaler. Notons qu'en plus de l'ajout du saut, le joueur peut maintenant également s'allonger totalement sur le sol, ce qui peut se révéler utile dans la végétation. Surtout que l'IA des ennemis a été améliorée. Rien de révolutionnaire mais des détails qui suffisent à rendre le challenge plus intéressant : le coup du jet de bouteille pour détourner l'attention est moins efficace, les adversaires contournent encore mieux le joueur et l'ajout des chiens vient vraiment corser les choses étant donné qu'ils peuvent nous suivre sans nous voir.

Du côté des passages avec les infectés, plus variés et nombreux que dans TLOU1, on notera l'arrivée de nouveaux adversaires plutôt pénibles (dans le bon sens du terme) et à l’aspect visuel toujours aussi immonde et dégoûtant (toujours dans le bon sens du terme). Plus que jamais, ces séquences mettront les nerfs du joueur à rude épreuve surtout chez ceux qui refusent d'utiliser la capacité d'écoute qui permet de repérer les ennemis à travers les murs quand ils font du bruit. Sans spoiler, la séquence durant laquelle on doit descendre tout un immeuble rempli d'infectés est clairement l'une des plus intenses du jeu. Plus varié dans son gameplay et ses phases d'action, TLOU2 l'est aussi dans ses décors. Sans révéler les différents lieux visités, on peut dire que le jeu varie vraiment les ambiances, parfois du tout au tout pour un résultat incroyablement immersif. Que ce soit dans un décor naturel sublime poussant le joueur à être contemplatif ou dans un intérieur sombre et suffocant, impossible de décrocher de ce qu'il se passe à l'écran.

But my dreams, they aren't empty, as my conscience seems to be…
Alors puisque le jeu a l'air si bon, pourquoi autant de dramas et de polémiques tout autour ? Si on met de côté les polémiques idéologiques stériles (nous y reviendrons plus tard), c'est incontestablement dû aux choix effectués par Naughty Dog aussi bien en termes de scénario que de narration. Ils auraient pu faire dans la facilité, reprendre la formule du 1, exactement les mêmes personnages et juste continuer l'histoire. Or ce n'est clairement pas le cas. Dans TLOU2, à chaque décision scénaristique importante, dans l'écriture des personnages, dans la façon de raconter l'histoire, Naughty Dog n'a fait qu'une seule et unique chose : prendre des risques. A chaque fois ! A tel point que ça en devient impressionnant tant le jeu s'écarte de ce qu'une suite lambda propose habituellement. En mettant Ellie au centre de son récit, jeune femme marquée à vie par son passé, non sexualisée à outrance, badass tout en étant pleine de failles, ouvertement gay, le studio prenait déjà un risque tant une partie du grand public semble avoir du mal avec le fait d'avoir une femme en tant qu'héroïne quand elle n'a pas une gigantesque poitrine moulée dans un débardeur. Mais ce qu'ils font avec le personnage, ce qu'ils font du personnage, est une totale réussite.

Tout commence par l'intro, lente, immersive, qui replonge doucement les joueurs dans le bain puis vient le drame. Un événement totalement inattendu se produit au tout début du jeu et donne le ton : non, TLOU2 n'est pas là pour donner au joueur ce qu'il attendait, il est là pour lui donner autre chose. Ainsi pendant la première grosse partie du jeu, séparée en trois actes, nous allons diriger une Ellie avide de vengeance. Sa nouvelle petite vie à Jackson ayant été totalement bouleversée, elle décide de prendre le risque énorme de traverser une nouvelle fois une partie du pays pour retrouver les fautifs. La douceur de l'intro n'est là que pour accentuer la brutalité du drame déclencheur de l'intrigue, qui frappe sans prévenir, donnant ainsi au joueur toutes les raisons de supporter Ellie, de s'identifier à elle, de comprendre son besoin de revanche. A travers toute la première partie, il s'agira donc de retrouver les coupables, qu'importe le prix. Après tout ce n'est que justice et même si Ellie va souffrir et franchir certaines limites, comment lui en vouloir ? Et encore une fois, Naughty Dog aurait pu se contenter de ça... mais c'était sans compter la deuxième partie du jeu.

Véritable mind fuck digne d'un Kojima de la grande époque, retournement totalement imprévu, la deuxième grosse partie du jeu (séparée elle aussi en trois actes) rebat totalement les cartes. Déstabilisé par ce qu'il se passe, le joueur va progressivement voir toutes ses certitudes être bousculées une à une. Naughty Dog prend encore une fois un risque incroyable et nous dévoile une toute nouvelle perspective sur ce que raconte le jeu. La déconstruction des mécanismes utilisés dans la première partie est aussi violente qu'intelligente. Après avoir passé des heures à accomplir la quête d'Ellie, TLOU2 nous en fait comprendre toute la portée et les conséquences via un jeu de miroir très habile. Totalement déroutante, il y a fort à parier que cette partie 2 du jeu sera clairement le point qui divisera le plus, certains ne l'accepteront tout simplement pas et pourtant, elle est essentielle pour compléter la première et surtout pour aboutir sur une fin encore une fois incroyablement lourde de sens. Après avoir tenté un tel coup de génie... ou de folie, Naughty Dog prend le temps de fournir un long épilogue aussi déchirant que juste qui vient clore à merveille l'expérience qu'est TLOU2, laissant le joueur hébété, ne sachant plus trop quoi penser et avec beaucoup de choses à digérer.

Vous l'avez sans doute déjà lu maintes fois, "TLOU2 est un jeu sur la vengeance". C'est vrai... en partie, mais réduire le jeu à ça serait bien trop simpliste. Alors de quoi nous parle TLOU2 ? De vengeance certes mais il aborde surtout la violence de manière générale sans oublier de parler également d'amour ou d'espoir. Bref il nous parle de l'être humain dans toute sa complexité, dans ce qu'il a de meilleur comme dans ce qu'il a de pire. Pour ça, pour que ce soit réussi, il doit faire ressentir au joueur tous ces aspects. C'était clairement le but du scénario de TLOU2 et, à l'arrivée, c'est une franche réussite. Faire éprouver au joueur un fort sentiment de haine pour le pousser, comme Ellie, à ne pas se poser de questions sur ses actes pour ensuite revenir dessus, changer les perspectives et remettre en question pas mal de choses est un pari risqué. Pari que le scénario et la narration relèvent haut la main. A travers ce qui ne semble être au début qu'une simple vengeance, les gens de chez Naughty Dog abordent au final énormément de thèmes forts. Qu'est-ce que la vengeance ? A quoi sert-elle ? Est-elle vraiment salutaire ? Est-ce que la haine engendrée par certains actes est forcément vouée à faire reproduire ces mêmes actes ?

Le jeu nous parle aussi de la perte, celle d'un proche, sur le vide laissé et sur comment y faire face. De la solitude. On y aborde le sujet de la transmission, que laisser derrière nous ? Que retenir de ceux passés avant ? On y évoque également la rédemption et la culpabilité qui sont souvent les deux faces d'une même pièce. Est-ce qu'un acte bon peut vraiment changer les choses ? Tout cela, TLOU2 arrive à en parler de manière brillante, en abordant tous ces sujets via différentes approches. Que ce soit lors d'une séquence dramatique où des vies sont en jeu ou tout simplement lors d'un flashback d'une douceur et d'une légèreté aussi émouvantes que rafraîchissantes, le jeu vise toujours juste dans ses propos sans jamais donner de leçon... à l'image de sa fin, sans concession aucune, qui laissera bon nombre de joueurs dubitatifs sur le bilan cette aventure aussi violente que bouleversante et touchante. Finalement TLOU2 nous raconte la vie et la façon que l'être humain a de la traverser, elle et ses épreuves. En se servant d'un contexte qui plonge ses personnages dans un monde inhabituel et face à des situations extrêmes, il met en avant ce qui fait de nous à la fois la plus formidable et la pire des espèces à n'avoir jamais peuplée cette planète. Oui parfois, le jeu est d'une grande violence mais elle n'est jamais gratuite, elle est toujours là pour appuyer un propos ou servir la mise en scène. Il ne faudrait cependant pas oublier que TLOU2 sait également faire preuve parfois d'une étonnante tendresse, c'est certes plus rare mais en conséquence, ces moments n'en ressortent que grandis et encore plus précieux.

Revenons enfin sur ces histoires de propagande, LGBT, etc. Soyons clairs : c'est du flan. A aucun moment le jeu ne prêche pour une quelconque paroisse. Il y a des personnages hétéros, gays, bi... et ? Est-ce si important ? TLOU2 aborde ces sujets non pas avec pudeur (c'est l'erreur de base, en prenant des pincettes, on traite du coup un sujet d'une manière non normale) mais avec la plus grande des simplicités. Plutôt que de forcer le passage ou d'arriver sur la pointe des pieds, le jeu traite tout cet aspect comme si c'était parfaitement ancré dans la normalité, dans notre société et beaucoup feraient bien de prendre exemple. Reprocher au jeu de mettre en avant des femmes, d'avoir une héroïne gay alors qu'il le fait sans forcing et de manière naturelle, c'est juste mettre en avant le fait que l'on a un problème avec les femmes et les gens d'orientation sexuelle différente et ça a des noms : l’homophobie et la misogynie par exemple. Ici le problème n'est pas le jeu mais bien certaines personnes à l'esprit fermé qui n'acceptent comme normalité que ce qu'ils connaissent et représentent. Dommage de passer à côté d'une telle expérience à cause de cela. Mais c'est aussi l'une des leçons de TLOU2, les réactions que le jeu provoquent en disent autant sur notre société que le jeu lui-même. Encore une réussite de Naughty Dog qui met définitivement les haters (à ne pas confondre avec ceux qui n'aiment pas mais argumentent sans haine, chacun ses goûts) sur la touche sans même avoir besoin de leur répondre.

My love is vengeance, that's never free…
Pour en revenir à des sujets plus terre à terre, le scénario, certains parti-pris narratifs ou certaines orientations ne sont pas les seules choses que l'on reproche à TLOU2 si l'on regarde les retours sur le jeu. Un des sujets qui revient fréquemment est celui de la durée de vie. Et effectivement, TLOU2 est bien plus long que son prédécesseur. Est-ce dommageable pour autant ? Pas forcément. Concernant la première grosse partie de l'aventure, il n'y a pas grand-chose à dire. La découverte de nouvelles armes, le fait de pouvoir faire évoluer les compétences de son personnage et la variété générale dans les situations proposées font que l'on ne s'y ennuie absolument pas. Concernant la deuxième, tout aussi longue que la première, il faut bien avouer que quelques passages pourront sembler un poil redondants mais ils sont rares. Pour palier le problème qu'aurait pu être la répétitivité du titre, les développeurs ont choisi de varier au maximum les situations en proposant pas mal de séquences vraiment différentes de la première partie, des passages qui cassent d'ailleurs pas mal la routine habituelle de la licence. Sans trop en dévoiler, on pourrait citer une ascension dans les hauteurs presque "Unchartedienne" ou encore un affrontement tendu contre un adversaire assez inhabituel. Quoi qu'il en soit, entre ça et les différents décors et ambiances, le jeu ne se répète jamais vraiment. Naughty Dog prend même le luxe de faire un épilogue vraiment très travaillé, ce qui est bien trop rare dans le jeu vidéo où beaucoup de fins sont expédiées en cinq minutes via une cinématique. Ici, le joueur vivra une dernière poignée d'heures absolument mémorables. Sans jamais lasser, TLOU2 propose donc une durée de vie conséquente, cependant il faut bien avouer que le jeu flirte avec la limite et que s’il avait été plus long de quelques heures encore, elles auraient sûrement été de trop.

Certains ont également reproché au jeu une narration trop diluée. Ce n'est pas le cas mais il faut bien avouer qu'elle est très différente de celle du premier opus. L'essentiel de l'intrigue de TLOU2 (à savoir les deux grosses parties évoquées plus haut) se déroule sur un laps de temps assez court, à savoir trois jours. Forcément ça a un impact sur la façon de raconter l'histoire. Et si certains passages pourraient sembler un peu vains au premier abord, ce n'est clairement plus le cas une fois le jeu terminé. Les cinématiques, dont la transition avec les phases de jeu est invisible, sont incroyablement bien mises en scène et les doubleurs font un travail admirable. Soulignons d'ailleurs l'excellence de la VF qui est vraiment impeccable. Saluons aussi la musique, toujours juste et dans le ton. Accompagnant à merveille chaque séquence, chaque ambiance, elle tient parfois une place centrale et très importante, indissociable de certains thèmes abordés par TLOU2.


No one knows what it's like to feel this feeling, like I do, and I blame you
Vous l'aurez compris en lisant ces quelques lignes, en ce qui me concerne, je considère TLOU2 comme un chef-d'œuvre. A n'en pas douter, il fera date dans l'histoire du jeu vidéo. Symbole du savoir-faire de l'un des meilleurs studios de ces 10 dernières années, véritable vitrine technologique pour la PS4, TLOU2 est également l'une des meilleures pubs disponibles concernant la machine de Sony. C'est typiquement pour ce genre de jeux événements, hors normes, que des gens achètent une console plutôt qu'une autre. En termes d'expérience solo AAA à forte valeur narrative, TLOU2 s'impose comme l'une des plus grandes références. Mais le dernier projet en date de Naughty Dog est bien plus que ça. C'est un jeu incroyable, une suite qui prend absolument tous les risques possibles pour donner aux joueurs autre chose qu'un simple "more of the same". En déjouant constamment nos attentes, TLOU2 offre plus... plus de choses sur lesquelles réfléchir, plus de thèmes habituellement peu traités dans le JV ou alors rarement avec une telle qualité d'écriture. Sous couvert de divertir le joueur, il prend au final un malin plaisir à jouer avec ses émotions pour appuyer son propos. Brillamment construit, incroyablement bien écrit, on ne prend conscience de toute l'ampleur du jeu qu'une fois ce dernier terminé. Jusqu'à la toute dernière seconde, TLOU2 nous retourne le ventre et la tête pour nous laisser pensifs et vidés devant son générique de fin. Digérer une telle expérience, toute sa portée, ce qu'elle nous raconte, prendra assurément plusieurs jours, voire semaines, mais impossible d'en ressortir indemne et de ne pas en retenir quelque chose. Poignant, violent, déchirant, touchant, nostalgique, tendre... TLOU2 est à l'image de la vie, aussi beau que cruel.

En améliorant les bases du premier opus (graphismes, level design, gameplay, etc.) et en déjouant toutes les attentes basées sur son histoire grâce à une narration, un scénario et une qualité d'écriture hors normes, The Last of Us 2 nous donne une véritable leçon sur ce que doit vraiment être une suite et il le fait en prenant tous les risques possibles sans se soucier des retours. Plus qu'un excellent jeu, plus qu'une excellente suite, plus qu'une expérience marquante, The Last of Us 2 est un monument du jeu vidéo que n'importe quel joueur digne de ce nom se doit d'avoir essayé au moins une fois dans sa vie. Alors est-il le meilleur jeu de la génération ? Difficile à dire tant les goûts diffèrent. Est-il le plus marquant ? Possiblement. Et plus le temps passera, plus l'empreinte qu'il laissera risque d'être grande tant il semble voué à devenir culte pour rentrer dans le panthéon des meilleurs jeux jamais créés. Mesdames et messieurs de chez Naughty Dog, chapeau bas ! C'est exactement pour ce genre d'expériences que je suis content de dire que je joue aux jeux vidéo et que j'aime ça, c'est exactement grâce à ce genre d'expériences que je peux fièrement rembarrer ceux qui pensent que ce n'est qu'un loisir de gamins sans profondeur et c'est exactement grâce à ce genre d'expériences qu'à plus de 35 ans, je suis encore aussi enthousiaste que quand j'étais ado quand il s'agit de partager ma passion pour les jeux vidéo. Et rien que pour ça, merci.

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