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XG Film Club - Nicky Larson et le Parfum de Cupidon

- Publiée le 10.03.2019, à 21:14
- Par Vincent P.
XG Film Club - Nicky Larson et le Parfum de Cupidon

Arnold et Willy, Bioman, Power Rangers, Astro le petit robot, Capitaine Flam, Les Chevaliers du Zodiaque, Jeanne et Serge, Ken le Survivant, Mask, Dragon Ball, Dragon Ball Z, L’Ecole des Champions, Olive et Tom, Ranma ½, Sailor Moon, Nicky Larson… Si tous ces noms vous parlent, alors vous avez probablement entre la trentaine et la quarantaine et vous avez été biberonnés, comme nous, au Club Dorothée. Pourquoi évoquer ce passé si tendre et si cher ? Parce que la bande à Fifi a tenu à adapter Nicky Larson en long-métrage. Il faut bien l’avouer beaucoup ont été sceptiques lors de l’annonce, gardant notamment en mémoire l’adaptation de Jing Wong avec Jackie Chan qui, à une scène près, a fait mal à nos cœurs de fans. En attendant l’animé City Hunter Shinjuku Private Eyes, voyons ce que le Nicky Larson et le Parfum de Cupidon de la bande à Fifi à offrir…

Je t’aime, moi non plus !




Philippe Lacheau est un acteur, scénariste et réalisateur à qui l’on doit entre autres les Babysitting, Alibi.com ou encore Epouse-moi mon pote. Si les comédies paraissent inégales, elles ont le mérite d’apporter un peu de fraîcheur dans le milieu français, grâce à des gags souvent bien trouvés et des moments un peu plus tendres. On aime ou pas mais il faut reconnaître que Philippe Lacheau a un certain capital sympathie. En revanche, ce qui peut vite énerver, et c’est ce qui fait sa marque de fabrique, c’est qu’il a la fâcheuse tendance de faire appel à toute sa bande de copains pour tourner les films, quitte à en caser certains à tout prix. Gardez ce petit topo en mémoire, vous comprendrez son utilité un peu plus tard.

En attendant, il est bon de revenir sur l’œuvre originale. Comme beaucoup d’autres avant lui, City Hunter provient du très célèbre Weekly Shonen Jump. C’est un manga signé Tsukasa Hojo qui met en avant un garde du corps / nettoyeur, Ryô Saeba, obsédé par les femmes qui vit avec son associée, une certaine Kaori Makimura un peu garçon manqué, suite à une promesse faite par le passé. Les mangas ont ensuite été un peu librement adaptés par Kenji Kodama en animés au Japon. Le Club Do’, spécialiste des trouvailles japonaises pour les adapter pour le public français, a ramené dans ses cartons City Hunter et l’a adaptée pour en faire Nicky Larson. Ce point est important puisque Nicky Larson est une œuvre bien plus édulcorée que City Hunter. Entendons-nous bien, City Hunter va plus loin sur l’aspect sexuel, sur le côté obsédé de notre héros et sur l’aspect dramatique, là où Nicky Larson reste sur un côté plus soft, plus censuré, bref plus tourné vers l’humour, voire le burlesque. Autre point marquant, les noms des personnages sont modifiés, Ryô Saeba devenant Nicky Larson et Kaori devenant Laura. Là encore, ce petit topo a son importance puisque Philippe Lacheau, dans la volonté de son adaptation, s’est servi principalement de Nicky Larson et non de City Hunter, même s’il a tenu à apporter quelques petits éléments de l’œuvre japonaise par touches succinctes.

En somme, ne vous attendez pas à un film policier un peu sombre, nous sommes en présence d’une comédie… Mais une comédie à la française. C’est déjà le premier point qui va faire bondir la plupart des fans même si pour notre part, nous l’avons accepté de base. Point ici d’acteurs asiatiques, point de ville japonaise avec son ambiance si particulière… Non, ici nous avons des acteurs français, voire franchouillards, et nous visitons principalement le sud-est de la France. Du coup, le premier avis démarre mal concernant l’immersion et le respect de l’adaptation. Pire, notre cher Philippe Lacheau, qui a tenu à jouer le rôle titre, fait clairement cosplayeur du dimanche dès sa première apparition, ce qui contraste d’ailleurs avec un Kamel Guenfoud tout à fait crédible en Mammouth. A ce sujet, le casting est assez déséquilibré. Si Elodie Fontan est tout à fait crédible en Laura, interprétant son rôle avec une précision très agréable, on ne peut pas dire que Tarek Boudali en Pancho et Julien Arruti en Skippy soient indispensables. Ressortez donc vos notes et vous comprenez alors le topo sur la bande à Fifi… Une fois encore, Philippe Lacheau a tenu à faire jouer tous ses meilleurs copains quitte à créer deux personnages aussi lourdingues. Si encore Skippy sert l’intrigue, Pancho, quant à lui, est toujours de trop, servant simplement des sketchs lourds. Pour le reste, Didier Bourdon fait du Didier Bourdon dans l’ensemble et on a toujours plaisir à revoir Dorothée en guest star ou encore Pamela Anderson.

Niveau scénario, ça ne vole pas bien haut. Concrètement, un parfum, le parfum de Cupidon, a été créé pour rendre irrésistible celui qui l’utilise. Bien entendu, alors que notre cher Nicky est engagé pour le protéger, les choses ne se passent pas comme prévu et il se retrouve à devoir le récupérer. Clairement, malgré un twist de fin assez téléphoné, le reste n’est que prétexte à l’enchaînement de blagues. L’aspect policier est très léger mais il faut reconnaître que le rythme est bon. On ne voit pas passer les 1H31 du film, les sketchs s’enchaînent à une vitesse folle et on sort souvent des rires francs. Bien entendu, certains passages sont plus burlesques, d’autres absurdes et certains carrément lourds, mais le dosage est finalement bon pour que l’on finisse par se dire « ok, là ils ont abusé » avant de passer sur une scène qui fait sourire. D’ailleurs, les références au Club Do et aux sitcoms d’AB Productions sont nombreuses, certaines sont appuyées (comme le nom d’un immeuble qui renvoie à DBZ ou une affiche qui nous remémore les Chevaliers du Zodiaque) et d’autres sont plus subtiles, placées dans les décors ou dans les dialogues pour les connaisseurs.

Nicky Larson plus que City Hunter…




Outre les références à tout cet univers de notre enfance, Philippe Lacheau a vraiment bossé son sujet sur Nicky Larson. On sent qu’il aime le matériau d’origine et qu’il a tout fait pour le respecter au maximum, même si parfois ça peut être maladroit. Le marteau de Laura, le coucou, les scènes en vue à la première personne, les affrontements, la voiture, l’aversion de Nicky pour les hommes (oui, l’homophobie est traitée, oui certains vont crier qu’à notre époque c’est intolérable, oui ils auront entièrement raison mais pour le coup, c’est justifié et ça fait partie du personnage) et son obsession pour les femmes, son côté pervers est bien mis en avant, sa justesse dans les tirs également, sa relation avec Laura est parfaitement dépeinte, même sa promesse par rapport à Laura y est. Il n’y a pas à chier, Lacheau a clairement fait un super boulot pour adapter avec ses moyens l’univers de Nicky Larson, sans tomber dans l’ubuesque (comme le film avec Jackie Chan). Il est vrai que parfois c’est bas du front, comme la première scène qui n’est pas facile à digérer, mais City Hunter, c’était également ça, c’était un univers avec de la nudité, avec des passages pervers, bref, c’était également bas du front. Peut-on alors reprocher au réalisateur d’avoir adapté le matériau d’origine, même si ça a plus de mal à une époque où le moindre mot peut être pris de travers ? Pas vraiment.

D’ailleurs, il est bon de préciser que si Lacheau fait souvent cosplayeur du dimanche, il y a également quelques scènes dans lesquelles il paraît des plus crédibles. Ces moments là nous permettent d’afficher un bon gros sourire. Nous ne rentrerons pas plus dans les détails pour éviter tout spoiler, parce que nous préférons que vous découvriez le film par vous-même et que vous échangiez avec nous par la suite. Pour terminer, nous tenions à évoquer un peu la forme. En effet, cette adaptation se paie quand même le luxe de quelques apparitions de qualité, d’un caméo très appréciable (outre celui de Dorothée) ou encore d’une poignée de musiques venues directement de l’anime. Sur ce point, le fan-service est assuré. Au niveau de la réalisation, c’est relativement bien fait, les scènes d’action sont assez souvent lisibles, à quelques unes près, les situations embarrassantes sont bien filmées, les cadrages permettent d’apprécier les références en arrière-plan et certains plans mettent en avant une colorimétrie finement étudiée par rapport à la situation (nous avons une scène post-bar en tête notamment). Mieux, le montage permet d’apprécier chaque situation, sans pour autant trop traîner. Du coup, comme déjà dit, le rythme est plutôt bon et on ne voit pas passer le temps.

On a aimé

On n’a pas aimé

Bourré de références au Club Do’
Un Philippe Lacheau attachant
Mammouth et Laura, crédibles, bien traités et bien joués
Le respect du matériau de base
Un film fait par un fan pour des fans
On ne voit pas passer le temps
Ca aurait pu être un épisode de l’animé
De l’humour à revendre…
Parfois trop, et surtout trop lourd
Un scénario basique
Les potes, toujours les potes
Pancho, une horreur
L’aspect cosplayeur du début
Les premières minutes
Un manque de moyens (pour la réalisation)



Bref, non pas un, mais deux verdicts !

L’avis perso de Vincent / onizukadante // Un bon divertissement malgré les défauts
« J'aime bien les films et l'humour de Philippe Lacheau, c'est mon petit pêché mignon et j'apprécie sa bande qui rempile pour le film Nicky Larson (oui, comprenez bien qu'on se base ici sur la VF de City Hunter et non la V Jap, donc ça sera un peu plus lourd et burlesque). Bref, je suis dubitatif sur ce qu'il pourra proposer pour cette adaptation. Dans un sens, ça semble déjà plus crédible que du DB Evolution (en même temps difficile de faire pire). Après, Lacheau est loin de la carrure de Nicky donc ça fait un peu ridicule, il me manque le petit marteau de Laura mais on retrouve quand même cet esprit 80s et cet humour en dessous-de la ceinture. Je suis curieux d'aller le voir... ». Voilà la citation exacte de mon message laissé en septembre 2018 suite au visionnage de la bande-annonce. Pourquoi je le mets ? Pour montrer mon état d’esprit avant d’aller voir le film, parce que contrairement à beaucoup, je lui laissais déjà une chance. Si tout n’est pas parfait, très, très loin de là même, je dois avouer que j’ai pris du plaisir à le voir. Pire, je le regarderai même avec plaisir plus tard lorsqu’il sortira en Blu-ray (pas au prix fort, je vous rassure quand même).

C’est un film humoristique tout à fait convenable, même s’il est parfois très lourd, et c’est une adaptation qui respecte dans les grandes lignes le matériau d’origine. Fifi n’est pas crédible au début mais il finit par le devenir. Laura et Mammouth ont été extrêmement bien castés. Seuls Skippy et Pancho dénotent vraiment et accentuent l’aspect « ils sont là parce que ce sont des potes et qu’il fallait les caser ». Nicky Larson et le parfum de Cupidon adapte d’une belle manière le Nicky Larson du Club Do, avec même quelques passages qui tirent vers le City Hunter que j’apprécie tant. Certes, ça ne se passe pas au Japon avec des acteurs japonais, certes parfois je me suis dit « putain, les cons, ils ont osé », mais à côté de ça je ne me suis pas ennuyé et, mieux, j’ai même éclaté de rire à plusieurs reprises. En bref, j’ai trouvé que c’était un bon divertissement et, sans être le film de l’année pour tous les défauts déjà évoqués, ça reste une adaptation tout à fait correcte, voire même parfois bonne. Quand on sait que c’est quand même très rare, vue toutes les catastrophes que nous avons dû nous payer par le passé, je me dis que je peux quand même dire « chapeau bas » à Philippe Lacheau. Sans exceller, il a réussi là où beaucoup d’autres ont échoué.



L’avis perso de Damien / Damzema // Un sentiment partagé mais un résultat attachant…
Dans un monde parallèle, Nicky Larson aurait pu devenir un excellent film. Dans un univers où Philippe Lacheau ne serait pas entouré à 100% du temps par sa bande de potes lourdingues et où l’intégralité de sa filmographie ne se résumerait pas à du repompage (malin certes mais fainéant au possible) de tout ce qui a marché avant aux US, Nicky Larson aurait été une adaptation vraiment brillante. Bourré de clins d’œil destinés à la génération Club Do, plein de bonnes intentions par moment, on sent que Nicky Larson est un film fait avec le cœur et surtout par un fan pour des fans. On retrouve le personnage tel qu’il était dans l’animé de l’époque, parfois badass, souvent débile et obsédé. Malgré un côté cosplayeur de la Japan Expo, une fois habitué, on se surprend à apprécier le Nicky de Philippe Lacheau. Idem pour Laura, admirablement bien campée par une Elodie Fontan surprenante. Le côté graveleux, les scènes d’action efficaces, le duo Nicky/Laura, Mammouth… Aussi incroyable que cela puisse paraître et malgré un premier quart d’heure catastrophique, il faut bien reconnaître que le film est tout sauf la daube que l’on attendait. Malgré une ambiance trop Sud de la France (chose difficilement reprochable, un tournage au Japon aurait explosé le budget), tout ce que Lacheau prend du dessin animé culte pour l’insérer dans le film marche à l’écran. Même le scénario se veut dans la veine de ce qu’on aurait pu voir à l’époque du Club Do.

Mais alors, me direz-vous, c’est une réussite totale ? Malheureusement non car nous ne sommes pas dans un univers parallèle. Nous sommes dans notre univers, celui où Lacheau se sent obligé d’utiliser sa bande et donc la surcouche d’humour insupportable estampillée bande à Fifi. C’est bien simple, tous les personnages rajoutés et joués par ses potes sont des ratages totaux. Le meilleur exemple reste Pancho (campé par un Tarek Boudali tête à claques surjouant à mort) qui, non content de revenir régulièrement dans le film pour faire des gags qui ne marchent jamais, se permet en plus d’en saboter le rythme. Pire l’humour “bande à Fifi” devient contre productif puisqu’il se veut moins efficace que l’humour typé Nicky Larson présent dans le reste du film et qui finit par plomber en partie l’agréable efficacité de ce dernier. Autre souci, le talent de Lacheau en tant que réalisateur. Faire des comédies low cost en copiant ce qui a marché dans Very Bad Trip et consorts est une chose, faire un vrai film du genre, une vraie adaptation, en est une autre. Du coup c’est un petit peu la fête aux erreurs techniques et aux faux raccords. De plus, la photographie de Nicky Larson et le parfum de Cupidon se veut plutôt médiocre et propose un rendu final assez amateur (notamment en termes d’éclairage et de composition des décors) qui tendrait plus par moment sur le téléfilm à gros budget que sur du vrai bon cinéma.

Pour résumer, Nicky Larson et le Parfum de Cupidon est un rendez-vous à moitié raté. On est partagé entre l’amour, celui de Lacheau pour la licence, celui qui nous fait comprendre que nous sommes face à un film de fan pour des fans et la haine, celle envers le côté bande à Fifi insupportable et lourd au possible, celle envers cet aspect film français qui manque de moyens et de talents. Je garde de Nicky Larson le souvenir d’un film moyen mais bizarrement attachant. Tellement impatient de savater Lacheau, j’ai dû en partie ravaler ma fierté et admettre certains faits. Oui Philippe Lacheau est un vrai fan de City Hunter et oui le film possède un capital sympathie indéniable. Pressé de le détester, je me retrouve au final à en énumérer les défauts en étant énervé car sans ces derniers (facilement rectifiables pour certains), le film aurait été une excellent surprise de bout en bout. Néanmoins les qualités présentes peuvent promettre du très bon pour une éventuelle suite pour peu que Philippe Lacheau arrive à se débarrasser de ses gimmicks de bande et propose une réalisation un cran au-dessus. Un film moyen certes mais au final plus agréablement surprenant que décevant puisqu’il prouve que le réalisateur a compris de quoi parlait le matériau de base de son adaptation propulsant Le Parfum de Cupidon bien loin devant l’infâme film avec Jackie Chan et, j’ose le dire, bien loin devant des daubes US comme Ghost in the Shell qui prouvent l’incapacité chronique d’Hollywood à adapter des mangas/animés sans en dénaturer complètement le fond et le message. Allez Fifi, une suite sans ta bande et plus appliquée et ce sera nickel !

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