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XG Film Club - Lucy

- Publiée le 21.09.2014, à 21:03
- Par Vincent P.
XG Film Club - Lucy

Que l’on aime ou non le style Besson, il faut bien avouer que le réalisateur (aussi scénariste et producteur) a su marquer l’univers cinématographique avec des productions comme Le grand bleu, Nikita, Léon ou encore Le Cinquième élément pour évoquer les plus réussies. Lié à de multiples longs-métrages, cette année il est à nouveau passé derrière la caméra pour réaliser un film d’anticipation, tirant vers la science fiction, mettant en scène l’une des actrices les plus en vue ces derniers temps, à savoir Scarlett Johansson. Reste alors à voir ce que donne ce Lucy

Patchwork sans âme ?




Partant d’un fait scientifique désuet voulant que l’Homme n’utilise que 10% de son cerveau, Luc Besson (scénariste, réalisateur et producteur sur ce film) introduit une jeune étudiante (Scarlett Johansson donc) qui tombe rapidement dans un piège. Sans trop en dire, elle finit par faire la mule pour de méchants asiatiques, devant ainsi transporter un sachet d’une drogue expérimentale de Taïwan en Europe. Bien entendu, tout ne se passe pas comme prévu et ladite substance finit dans son corps. C’est alors l’occasion de mettre en scène toutes les possibilités que pourraient offrir une utilisation progressive de l’ensemble de son cerveau, jusqu’aux fameux 100%. Si l’idée de base, loin d’être novatrice, est intéressante, elle est malheureusement bien mal traitée dans ce long-métrage, le scénario n’arrivant jamais à décoller. En effet, pour faire tenir le film en 1h29, le réalisateur n’a pas eu d’autre idée que de le hacher en petites séquences, entrecoupées par un bon vieil écran noir affichant à chaque fois le pourcentage d’utilisation du cerveau par l’héroïne.

L’ensemble reste tout de même bien rythmé, le spectateur n’ayant pas forcément le temps de s’ennuyer, mais le tout n’est prétexte, à chaque séquence, qu’à introduire un « nouveau pouvoir » de l’héroïne, pouvant à elle seule rivaliser avec les X-Men ou encore remplacer le smartphone d’Aiden Pearce (le héros de Watch_Dogs - vous comprendrez la référence en visionnant le film -). On a donc l’impression d’avoir un patchwork de diverses productions issues des univers cinématographique et vidéoludique. Le pire reste la deuxième partie du film qui, sans trop en dire, multiplie les références plus ou moins grotesques allant de 2001 : l’odyssée de l’espace à Transcendance, en passant par E.T., Hitman, les précédents films de Besson et compagnie, sans même parler des fortes inspirations issues d’Akira ou encore Limitless (pour citer un film plus populaire) qui sont bien mieux traités. Luc Besson joue donc la carte de la surenchère, à grands renforts d’effets numériques, certains étant relativement réussis (ceux qui touchent à la mutation de l’héroïne) et d’autres qui ont quelques années de retard (les animaux virtuels notamment).

Le spectacle est assuré, mais le tout est livré sans âme, à l’image de la musique loin de rester dans les annales, ne laissant jamais réellement la place à l’imagination du côté du spectateur. Les sentiments qui auraient pu être suggérés (et très facilement identifiables) sont toujours appuyés par une séquence hors contexte et les explications et autres discours vaseux sont clairement prémâchés. Pas de place aux interrogations, le scénario a été écrit pour que tout un chacun regarde le film en laissant le cerveau au vestiaire, comme en attestent certaines répliques vaseuses. Néanmoins, dans tout cela, on retrouve une Scarlett Johansson qui incarne bien son personnage, qui se déshumanise au fil du temps. Quant à Morgan Freeman, il campe un rôle qui commence de plus en plus à lui coller à la peau, à savoir celui du sage conseiller. Les autres rôles sont majoritairement surjoués, servant surtout la situation pour quelques doses d’humour qui vacillent entre trouvailles sympathiques et répliques pathétiques. Les incohérences de situation sont également légion, comme la scène dans l’hôpital ou celle devant le commissariat pour ne citer qu’elles, sans même parler de toutes celles liées aux « pouvoirs » de Lucy. Pour autant, le film n’est pas déplaisant à regarder, la recette Besson fonctionnant bien, à savoir jolie fille, méchants asiatiques, course-poursuite (plutôt bien faite au demeurant) et échanges de tirs.



La drogue, c'est mal...
Lucy n’est pas déplaisant à regarder, et certains apprécieront assurément de le visionner au moins une fois (probablement pas deux), mais il n’est qu’un film pop-corn grand public qui mise sur une recette éculée qui fait toujours ses preuves. Le sujet traité est intéressant sur le papier, mais il n’est jamais bien traité, surtout lorsqu’on a déjà vu des films comme Akira ou encore Limitless, sans même parler de certaines références qui sont grotesques tant elles sont multipliées dans un délai assez court et tout simplement copiées/collées sans inventivité. L’ensemble est plutôt bien filmé, mais il n’en ressort aucune âme, aucune trouvaille artistique (sans parler de la fin, aussi logique, dans le contexte du moins, qu’aberrante). Les effets spéciaux et l’humour vacillent entre le bon et le très mauvais, la plupart des personnages sont clichés, les discours sont parfois vaseux et certaines vérités scientifiques avancées sont erronées, mais l’ensemble s’en sort en offrant des scènes bien rythmées et en mettant en scène une Scarlett Johansson qui se déshumanise petit à petit, tout en laissant les plus naïfs songeurs quant aux possibilités inexploitées de notre cerveau…

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