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XG Film Club - Joker

- Publiée le 25.01.2015, à 19:02
- Par Vincent P.
XG Film Club - Joker

En ce début d’année, on retrouve Jason Statham dans un nouveau film typé thriller, réalisé par Simon West, dont tout tend à penser que l’action ne manquera pas (de la mise en avant de la réalisation précédente de West sur l’affiche, à savoir Expendables 2, à la bande-annonce, en passant par la star qui incarne le premier rôle). Seulement voilà, la promesse plus ou moins implicite semble déjà difficile à tenir dès lors que l’on sait que Joker (Wild Cards en version originale), n’est ni plus, ni moins que l’adaptation du film Heat de 1987 (à ne pas confondre avec celui de Michael Mann de 1996), lui-même inspiré du roman du même nom de William Goldman de 1985. Reste alors à voir ce que vaut ce remake…

Un copié/collé avec des artifices




Avant de parler de Joker, il est bon de revenir sur le Heat de Jerry Jameson et Dick Richards. En 1987, c’est William Goldman qui s‘est occupé d’adapter son roman en écrivant lui-même le scénario. Burt Reynolds incarne Nick, un ancien marine qui souffre d’une addiction au jeu. L’entrée en matière met en scène une histoire parallèle à la principale qui se termine assez rapidement, mais qui permet de montrer l’un des aspects de la personnalité de Nick. Le fil rouge de l’histoire concerne Holly (Karen Young à l’époque), l’ancienne compagne de notre personnage qui a subi quelques mésaventures. S’en suit alors une quête de la vengeance contre Danny DeMarco. Plusieurs histoires parallèles se greffent alors à l’ensemble pour apporter un peu de consistance au personnage de Nick, dont le traitement de son addiction au jeu ou encore une histoire avec Cyrus Kinnick (alors interprété par l’excellent Peter MacNicol). La mise en scène souffrait de certaines longueurs et, bien loin du film d’action, Heat se présentait comme un thriller assez noir avec un soupçon d’humour. La réalisation était sobre, offrant une certaine fluidité dans la construction de l’histoire, loin d’être remarquable soit dit en passant. Certaines répliques sortaient du lot, d’autres étaient bien plus pauvres, mais la relation entre Nick et Kinnick était assez bien travaillée. Burt Reynolds y livrait en tout cas une très bonne prestation.

En 2015, on retrouve Simon West à la réalisation pour une modernisation de ce récit, avec Jason Statham pour remplacer Burt Reynolds. Petite parenthèse : ce n’est pas leur première collaboration, puisqu’on les retrouve entre autres dans Expendables 2 (assurément le meilleur de la trilogie) ou encore le Flingueur (encore un remake…). En revanche, un élément n’a pas changé, il s’agit du scénariste, toujours campé par William Goldman. Dès lors on n’est clairement pas surpris de retrouver un copié/collé du film original pendant environ une heure et quart (seule la fin et une scène zappée aux trois-quarts du film changent). La mise en scène et les dialogues sont à peine retouchés. Ainsi, on trouve un homme ligoté à une chaise au lieu de l’avoir étendu au sol, quelques discours légèrement réécrits ou encore une modification sans importance (le rêve de Nick est d’aller en Corse dans le remake, alors que sa destination de prédilection était Venise dans l’original). En somme, les quelques spectateurs qui ont vu le film original ne trouveront que peu d’intérêt à ce remake, d’autant que la fin est bien meilleure dans le film de 87. Pour les connaisseurs, on précise tout de même que Simon West a rajouté plusieurs artifices. Ainsi, on retrouve certains plans absents de l’original, notamment pour mieux mettre en avant Las Vegas ou encore pour accentuer les réflexions de Nick. Deux effets se produisent alors.

Le premier, c’est une embellie avec des passages qui montrent un Vegas toujours aussi attirant que destructeur. La photographie est plutôt jolie, ce qui est clairement plaisant à l’œil. D’ailleurs par moment, on sent l’envie du réalisateur d’injecter un soupçon de Drive. Le deuxième, c’est l’intégration d’un aspect lourdingue, voire ridicule, à certains passages. On pense notamment aux gestes peu contrôlés de Statham qui donnent l’impression qu’il surjoue trop, ou encore à une scène qui revient plusieurs fois non sans lourdeur (alors que le principe n’est pas mauvais, mais il était bien plus habilement intégré dans le film original). En bref, sans trop en dire, on retrouve des artifices qui, d’un côté modernisent le long-métrage, et d’un autre enlèvent au charme de la simplicité de l’époque, brouillant quelque peu la clarté de la construction. En revanche, s’il y a bien un point sur lequel on n’est pas déçu, c’est sur la scène d’action qui a été retravaillée. La scène en elle-même est très similaire à l’originale, mais elle est bien mieux chorégraphiée et bien mieux filmée dans Joker. Les ralentis, utilisés à l’époque, sont clairement plus maîtrisés (logique vu le nombre d’années séparant les deux films) et l’ensemble est bien plus agréable à regarder. Jason Statham étant avant tout un acteur taillé pour l’action, West a tenu à intégrer deux scènes supplémentaires (ou plus exactement une scène supplémentaire et une scène finale totalement repensée). Courtes, elles n’en restent pas moins efficaces et violentes.

Au final, c’est bien là l’une des rares plus-values de ce remake, à part le traitement de l’image (le film original a pris un sacré coup de vieux), d’autant que Statham est loin d’égaler la prestation de Reynolds, tout comme Michael Angarano (Kinnick) qui n’égale pas la finesse de MacNicol. Reste alors une question : mais que vaut ce Joker pour celui qui ne connaît pas l’original ? Le film est loin d’être dénué d’intérêt. Déjà, la bande-son est appréciable, même si elle n’est pas toujours raccord avec l’image. Ensuite, même s’il n’y a pas beaucoup d’action, les trois scènes présentées n’en restent pas moins d’assez bonne qualité. Pour le reste, si vous vous attendiez à un film d’action, comme le laisse suggérer la promotion du film, vous ne pourrez qu’être déçu par tous ces bavardages incessants et par un rythme mou engendrant bon nombre de longueurs. Quant à la mise en scène, elle est plutôt paresseuse, mais certains plans sortent clairement du lot, notamment grâce à la photographie comme nous l’avons déjà évoqué. Les acteurs tirent vers la caricature de leur personnage, accentuant ainsi les clichés, mais cela ne gêne pas plus que cela. Inutile de vraiment s’attendre à un scénario poussé, l’ensemble reste basique, d’autant que ça a pris un réel coup de vieux en matière de narration. Quelques répliques sont toutefois à sauver (la plupart provenant du film original), exceptées celles du dernier dialogue entre Nick et Kinnick qui perdent nettement en percussion à cause des modifications apportées aux quinze dernières minutes du long-métrage et à une scène coupée qui apportait une certaine complicité entre les deux personnages.



Un remake assez paresseux
Un peu plus de vingt-sept ans après le Heat de Jameson et Richards, adapté du livre de Goldman, qui signe lui-même le scénario du film, Simon West nous en propose un remake. Malgré la sympathie que nous avons pour Jason Statham, il faut bien reconnaître qu’il n’a pas la prestance de Burt Reynolds, ni sa sobriété, ni sa justesse lorsqu’il s’agit d’incarner Nick. Pour ce remake, Goldman (qui signe encore le scénario) et West ne se sont pas trop embêtés puisque Joker reprend environ 1h15 du film original, lui retire une scène et change le dernier quart d’heure. Bien entendu, l’image est plus moderne et West a ajouté quelques effets des plus appréciables, à commencer par certains plans de Vegas, dont la photographie est réussie, ou encore des scènes d’action bien chorégraphiées et bien réalisées. En revanche, certains manques, divers artifices dans le montage et le surjeu de Statham nuisent clairement à la construction de l’histoire et au ressenti que l’on éprouve pour un personnage pourtant loin d’être inintéressant. Dommage également que les enjeux soient trop vite survolés et que les défauts de l’époque aient été reportés sans retouche dans ce remake. En somme, ne vous attendez pas à un film d’action (il n’y a que trois scènes, la première arrivant tard), ni à un thriller poussé. Il s’agit simplement d’une resucée d’un vieux film, modernisé pour le coup, dans lequel Statham est majoritairement assez loin du rôle dans lequel les fans de l’acteur peuvent l’attendre. Il y a beaucoup de longueurs et c’est très bavard, même si certaines scènes sortent un peu du lot…

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