Dick Grayson aka Robin a quitté Gotham. En conflit avec Batman, il a décidé de prendre de la distance et d’arrêter d’être le sidekick du célèbre justicier. Etant policier, il profite des renseignements qu’il détient sur certaines affaires pour parfois renfiler le costume de Robin et s’occuper de malfrats d’une manière plus qu’expéditive. Un jour, il croise la route de la jeune Rachel Roth, une ado en fuite qui détient de mystérieux pouvoirs. Poursuivie par une organisation secrète, elle demande à Dick de l’aider. Jusqu’à présent, les shows DC nous avaient habitués à des séries peu violentes ou sombres. Si on prend en exemple les séries de la CW, chaîne visant les ados et les jeunes adultes, on constate qu’elles contiennent beaucoup de drama (histoire d’amour, triangle amoureux, etc.), même si on peut reconnaître à Arrow quelques parties bien sombres. On pourrait aussi citer Gotham sur ABC, show plus mûre et plus couillu, qui ose parfois certaines choses très audacieuses. Titans, elle, annonce la couleur dès le départ en affichant une interdiction aux moins de 16 ans. Pourquoi parler de cet aspect ? Tout simplement parce que c’est ce qui va diviser les spectateurs.
Titans est ce que j’appelle affectueusement dans le domaine des séries un "posage de couilles sur la table". Les gens derrière la série ont fait un choix, celui de proposer quelque chose de parfois très violent et sombre. Beaucoup ont critiqué car ils y ont vu de la violence gratuite pour faire vendre, ce n’est clairement pas le cas. Dans Titans, Robin a des problèmes, il devient de plus en plus brutal avec ceux qu’il met hors d’état de nuire. Rongé par son passé, entre l’assassinat de ses parents et par extension sa vengeance et l’éducation très "particulière" que lui a prodiguée Bruce Wayne, il fait preuve parfois d’accès de violence surprenants. En conséquence, les scènes d’action sont vraiment brutales avec beaucoup de fractures et de sang. Un peu hésitantes au début, les chorégraphies deviennent réellement impressionnantes à mesure que l’on progresse dans les épisodes. Brisons le tabou immédiatement : Robin tue. Si vous êtes du genre à chouiner sur ce parti pris alors vous pouvez passer votre chemin… mais ce serait dommage car sous cette couche de violence graphique, la série a des choses à raconter.
Titans n’est ni plus ni moins qu’une association de personnes ayant chacune sa quête personnelle à résoudre. Pour Robin, c’est de se trouver lui-même, d’exister en dehors de l’ombre écrasante de son mentor. Rachel est en quête de vérité. D'où viennent ses pouvoirs, qui est son père ? Garr, quant à lui, doit apprendre à maîtriser sa capacité à se transformer et tenter de maîtriser son côté bestial. Enfin Starfire, totalement amnésique, est en quête d’identité. Ce qui est vraiment appréciable, c’est que la série arrive à aborder toutes ces problématiques sans verser dans le drama bas de gamme comme sur la CW. Il n’y a pas ou peu de clichés, c’est souvent très dur/cru et même les relations amoureuses n’agacent pas puisqu’elles ne partent jamais se perdre dans des triangles adolescents ou dans des tirades de soap opera.
On aurait pu croire que Titans essaierait de faire du racolage sur le dos du Batverse, comme tant d’autres l’ont fait avant (Arrow et sa ligue des assassins leader price, Gotham qui a passé sa première saison à gâcher son potentiel). Il n’en est rien, Titans est même sans aucun doute la série qui se sert le mieux du Batverse. Elle s’en sert pour renforcer son propos, creuser ses personnages et notamment Robin qui reste le protagoniste central de cette saison 1. Les références sont nombreuses, bien placées et certaines guest stars risquent de surprendre plus d’un spectateur. La série réussit également le tour de force de ne laisser aucun de ses héros sur le carreau. Chacun à son histoire personnelle et ses problématiques, dont certaines pas évidentes à retransmettre habilement à l’écran, comme le viol et la pédophilie… Et pourtant Titans y arrive très bien. Les showrunners n’hésitent pas à casser le rythme de l’intrigue principale afin de faire des pauses pour introduire de nouveaux personnages ou encore pour enrichir le background de certains. Une construction qui peut paraître un peu décousue mais qui, une fois les 11 épisodes visionnés, s’avère au final plutôt maline et bien vue. On n’osera pas dire que Titans est une série pour adulte, nous ne sommes pas au niveau d’un Watchmen, mais force est de constater que parmi la tétrachiée de séries super héroïques que l’on peut actuellement visionner, elle se classe directement dans le haut du panier. Seules quelques séries Marvel/Netflix peuvent jouer dans la même cour : Daredevil, Jessica Jones et The Punisher.
On a aimé | On n’a pas aimé | |||
Univers DC remarquablement bien exploité Série sombre, violente et mature Un scénario qui se tient Beaucoup de problématiques intéressantes Une galerie de personnages très réussie Des scènes d’action percutantes Une narration très efficace Une pointe de Batman sans faire de racolage Enfin une série qui a des couilles ! |
Trop violent pour certains ? Un style qui divisera, ça passe ou ça casse Un petit manque de budget visible sur certains effets |
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