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[MXG+] XG Série Club : Luke Cage S1

- Publiée le 23.10.2016, à 20:44
- Par Vincent P.
[MXG+] XG Série Club : Luke Cage S1

On ne vous fera pas l’affront de vous présenter une énième fois Netflix ou Marvel, ni de vous répéter la vanne « il faut à nouveau enfiler son costume car voici une nouvelle adaptation de comics ». À la place, on se contente de vous préciser que Luke Cage, après Daredevil et Jessica Jones, est la troisième licence Marvel à être adaptée en série sur le service de VOD le plus en vue du moment. Après deux très bonnes saisons de Daredevil et une première saison aussi atypique que réussie pour Jessica Jones, il est temps d’aborder le cas Luke Cage dont les 13 premiers épisodes sont disponibles depuis le 30 septembre. C’est donc le moment d’enfiler vos… ah mince, on avait dit qu’on ne le faisait plus… bon enfilez ce que vous vous voulez… enfin je veux dire… oh et puis zut, tu veux savoir si Luke Cage c’est bien ? Alors lit ce qui suit !

Gangsta’s Paradise




En fuite afin d’échapper à un passé qu’il cherche à oublier, Luke Cage se retrouve à faire des petits boulots dans Harlem. Soucieux de rester discret, il fait tout pour ne pas se faire remarquer. Il travaille notamment chez Pop, une figure locale du quartier, ancien gangster repenti, qui cherche à aider les jeunes et qui pense que Luke devrait se servir de ses pouvoirs et aider les gens. Préférant rester sous le radar, Luke s’y refuse mais dans un quartier où l’injustice frappe tous les jours et où des gangsters intouchables font la loi, peut-il vraiment rester dans l’ombre ? Une fois n’est pas coutume, la première chose qui frappe dans cette nouvelle série Marvel/Netflix, c’est son ambiance. Appuyé par une bande-son en tout point excellente (dont le très bon « Bulletproof love » de Method Man), Luke Cage nous plonge au cœur d’un Harlem plutôt bien représenté et crédible. Evitant le piège des clichés sur les ghettos, la série nous montre un quartier certes violent mais aussi baigné d’espoir, et c’est sur cette dualité que s’articule la majorité de la saison. D’un côté la violence et la corruption incarnées par les membres de la famille Stokes… De l’autre une lueur d’espoir incarnée par Luke, seul rempart contre le crime dans une ville où une police en partie corrompue peine à faire son travail. Contrairement à un Daredevil ou une Jessica Jones souvent sombres et pesants, Luke Cage nous plonge dans quelque chose de plus ancré dans la réalité actuelle, de plus « cool » et avec un héros qui avance à visage découvert.

Le ton se veut plus léger ou en tout cas moins grave, l’approche est très différente. Nous sommes ici parfois plus en présence d’une histoire de gangsters et de lutte de pouvoir, comme on peut en voir dans de nombreux films, que d’une origin story de super héros. Sur les trois premiers quarts de la saison, la recette fonctionne très bien, notamment grâce à de très bons acteurs. Que ce soit Mahershala Ali (House of Cards) dans le rôle de Cornell « Cottonmouth » Stokes ou Alfre Woodard (True Blood, Desperate Housewives) dans le rôle de sa cousine Mariah Dillard, ils incarnent à la perfection deux conceptions différentes du crime. Cornell est un gangster violent dénué de scrupules qui n’hésite pas à le montrer et à le faire savoir. Blanchiment d’argent, trafic et corruption sont son quotidien. Mariah, quant à elle, est plus discrète et manipulatrice. Femme politique très habile, elle masque ses intentions et prétend agir pour le bien de Harlem. Face à ce duo de choc, l’ami Luke aura de quoi faire. Ce dernier, toujours incarné par un Mike Colter convaincant (et déjà vu dans Jessica Jones saison 1) va ainsi progressivement décider de se dévoiler au grand jour et de faire usage de ses pouvoirs. Chose importante à noter qui en marquera certains, le casting de la série est presque exclusivement composé d’acteurs et d’actrices de couleur. Dit comme ça, ça peut paraître banal mais à l’heure où les USA (et ils ne sont pas les seuls…) connaissent de graves problèmes de racisme et où le manque de diversité aux Oscars fait parler, Luke Cage sonne la charge et se place en tant que série militante.

Ici pas d’acteurs noirs relayés aux seconds rôles, ni d’ailleurs de militantisme bas de gamme, la série est engagée mais n’en fait jamais trop et frappe juste. Assurément l’un des points forts de cette saison 1 qui évite de faire dans du communautarisme à deux euros qui donnerait du grain à moudre aux racistes de tous bords. Luke Cage met en avant les communautés sans jamais en faire des caisses… Et comme ça sonne vrai, on ne se sent jamais exclu du trip de la série. Une sacrée leçon qui devrait servir d’exemple à pas mal de monde. Mais rassurez-vous, Luke Cage c’est aussi de l’action avec moult fusillades généreuses et autres distributions de mandales. N’oublions pas que notre héros possède une force physique phénoménale mais également une peau totalement imperméable. Le voir prendre d’assaut une place forte de Cornell Stokes sous le feu nourri de dizaines d’hommes de main, avant de botter les fesses de ces derniers avec en fond sonore du Wu-Tang Clan, est quelque chose de purement jouissif. Il est toujours délicat de mettre en scène un héros quasi invincible et pourtant la série s’en sort admirablement bien en proposant des situations variées et quelques twists bien vus. Présentée comme ça, Luke Cage a tout de la série ultra cool, plus maligne que prévu, que tout le monde a envie de voir. Un truc bien badass où le côté super héros s’efface pour mettre en avant un mec avec un sweat à capuche qui défonce autant de murs que de malfrats… et c’est ce qu’on attendait de la série. Malheureusement, le résultat final est loin d’être exempt de défauts.

Wu-Tang Flan




Le postulat de départ de Luke Cage est très séduisant. Le héros est cool, les gangsters ont la classe et sont très charismatiques, l’ambiance est géniale mais la première chose qui vient gâcher ce tableau idyllique est le rythme. Il y a en effet un souci de rythme tellement important que l’on en vient à se demander si une saison de 10 épisodes n’aurait pas été largement suffisante. Si ses personnages sont intéressants et son cadre séduisant, Luke Cage nous épuise petit à petit en diluant trop ses intrigues principales. Beaucoup de plans inutiles, de passages répétitifs et de scènes non nécessaires finissent par donner à certains moments un aspect un poil ennuyeux à l’ensemble, surtout comparé à un Daredevil au rythme géré de main de maître. Puisque qu’on parle du justicier de Hell’s Kitchen, la transition est toute trouvée pour aborder le second point qui fâche : les scènes d’action. Alors que l’on était en droit d’attendre une avalanche de distribution de bourre-pif gracieusement offerte par un héros aux capacités bien au-dessus de la moyenne, on se retrouve au final face à quelque chose de plutôt convenu et surtout extrêmement peu inventif malgré une certaine efficacité. On ne demandait pas à la série de nous fournir les monstrueux plans séquences de Daredevil, avec des chorégraphies de combat aussi bien calibrées, mais on attendait clairement un résultat plus impressionnant. Soyons clairs, à part la scène où Luke prend d’assaut la place forte de Cornell Stokes, il n’y a pas grand-chose de vraiment très marquant visuellement à se mettre sous la dent. Il y a pas mal de scènes d’action mais force est de constater qu’elles sont souvent mal mises en valeur, une tare déjà présente dans la série Jessica Jones.

Les chorégraphies sont un peu brouillonnes et répétitives, tout sauf inventives et au lieu de se retrouver face à une badasserie bien généreuse, on a de temps en temps l’impression de regarder un épisode d’Asterix. Nous parlons bien ici du petit gaulois blond et si vous vous demandez quel est le lien avec Luke Cage et bien sachez que dans la plupart des cas ce dernier peut être comparé à un Obelix du ghetto qui fait tomber ses ennemis comme des mouches juste en leur filant une ou deux baffes. La sensation de voir des romains sans défense se faire assommer à la chaîne pourrait distiller un côté drôle mais c’est surtout la déception qui l’emporte sur la durée. Même le combat final peine à convaincre tellement il se contente de n’être qu’une distribution de coups de poing sans audace. Nous avons précédemment parlé des personnages et c’est une catégorie dans laquelle la série brille de mille feux. Que ce soit Luke, Pop, Misty la femme flic, Claire (vu dans Daredevil et Jessica Jones), Cornell, Mariah et tous les autres, il n’y a aucun faux pas. Tout sonne juste, c’est bien joué, plutôt bien écrit, surtout quand ça concerne Mariah et Cornell mais tout super héros se doit d’avoir son bad guy, son gros méchant faisant office d’ultime épreuve. Or, à ce niveau là, Luke Cage se vautre totalement. Sur les trois quarts de la saison, le bad guy se résume à un seul nom : Diamondback. Jamais visible, souvent évoqué, il fait office de véritable croque-mitaine. Le seul fait de parler de lui glace l’ambiance, même les personnages les plus dangereux semblent s’en méfier. Du coup on en vient à se demander « mais qui est-il ? A-t-il des pouvoirs ? », son ombre s’étend en permanence et la menace, bien qu’invisible, est presque palpable.

Malheureusement, une fois la révélation effectuée, le soufflet retombe ultra violemment. Sans trop en dévoiler, Diamondback est juste une brute meurtrière comme on en a déjà-vu des centaines. Il est cliché, son histoire est peu passionnante et le twist qui l’introduit tombe comme un cheveu sur la soupe. Niveau écriture, interprétation et intérêt, Cornell, Mariah ou même Shades, un homme de main plus malin que la moyenne, sont infiniment plus intéressants. Le résultat ? Une fin de saison ratée, aussi bien dans ses enjeux et son scénario que dans sa mise en scène. Diamonback est le poids qui fait plonger la série et lui met la tête sous l’eau. Nous sommes à des années lumière de l’excellent Kilgrave de Jessica Jones ou du monstrueux Punisher de Daredevil. Dernier point agaçant, certains aspects de la réalisation de la série. Sans partir dans des considérations très techniques ou de l’analyse détaillée, il faut bien reconnaître que malgré sa qualité visuelle et sa mise en scène souvent très réussie, Luke Cage s’embourbe par moment dans les effets de style inutiles et les séquences pompeuses. Mettre des ralentis pendant lesquels le héros, capuche sur la tête, marche en roulant des mécaniques… c’est sympa. Enfin ça l’est une ou deux fois, pas dix ou quinze. Sans doute dans l’optique d’apporter le côté cool et badass promis par la série, la réalisation s’enfonce et sombre parfois dans l’abus de clichés juste afin de faire prendre la pose à certains personnages. Luke au ralenti, Cornell dans son club avec un regard de tueur et de la grosse musique en fond sonore… les petites scènes de ce genre se multiplient et ce qui était génial et plaisant au début devient convenu et pénible à la fin. Le trop est l’ennemi du bien et sur sa globalité, cette saison 1 manque de sobriété dans ses effets.

On a aimé

On n’a pas aimé

L’ambiance
Ton très différent de Daredevil et Jessica Jones
Le côté badass de Luke
Des gangsters réussis
Des acteurs excellents
Le côté militant de la série
Luke qui défonce Fort Knox
La qualité globale de la réalisation
La bande-son
Evite pas mal de clichés
Pas mal de soucis de ryhtme
Scénario traînant parfois trop en longueur
Bad guy tout simplement nullissime
Trop d’effets de style répétitifs juste là pour la frime
Les scènes d’action un peu décevantes
La fin de saison clairement loupée


Mauvaise Méthode Man
Constat mitigé pour Luke Cage. Sans être un fail, cette saison 1 représente sans doute le premier petit faux pas de l’association Marvel/Netflix. Les attentes étaient grandes, peut-être trop et c’est hélas la déception qui l’emporte. Sans être catastrophique, la série a bien trop de gros défauts pour se hisser au niveau de Daredevil et Jessica Jones. Dotée de beaucoup de personnages aussi classes que charismatiques, d’une réalisation de qualité, d’un aspect visuel séduisant, d’une bande-son excellente, Luke Cage est aussi une série militante. Avec sa volonté de mettre en avant un casting black et une vision du ghetto dénuée des clichés habituels, cette saison 1 va dans le bon sens dans son propos. Certains s’énerveront peut-être de nous voir parler de couleur de peau mais si nous le faisons, c’est parce que ça reste un problème actuel, parce que la série ose des choses avec brio et parce qu’elle contribue à faire avancer le débat sur ce plan là. Malheureusement, malgré toutes les qualités citées plus haut, un rythme parfois vraiment mal géré, un méchant extrêmement raté, un scénario qui traîne trop en longueur, des scènes d’action un poil trop décevantes dans l’ensemble et une réalisation qui se noie par moment dans ses propres effets de style, quand elle les sur-utilisent, sont autant de détails qui plombent cette saison 1, laissant un sentiment assez mitigé. Typiquement l’exemple de la série que l’on a envie d’aimer malgré ses faux pas mais qui ne peut que nous laisser sur notre faim. Ni excellente, ni mauvaise, Luke Cage est plutôt une bonne série, le résultat est honnête et sympathique mais sans plus. Le côté super héros étant très en retrait, malgré pas mal d’easter eggs placés ça et là pour les aficionados, elle risque de décevoir les férus de comics plus que prévu pendant qu’elle lassera une partie du grand public qui ne manquera pas de trouver l’ensemble un poil trop lent et presque ennuyeux par moment. Alors faut-il regarder la saison 1 de Luke Cage ? À cette question, il n’y a pas vraiment de réponse toute faite. Face à sa qualité globale, elle reste quand même facilement supérieure à la moyenne quand on la compare aux séries de super héros lambdas diffusées sur les chaînes américaines classiques mais ne peut éviter de décevoir si on la met face à ce que nous a proposé le duo Marvel/Netflix par le passé.

Critique rédigée par Damzema - Membre XG+

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