Pas facile, d'être un connard.
Publié le 23.02.2012 à 15:58 par Grenesis
Et vas y qu'il est déjà presque 15 heure. Encore rien glandé de ma journée commencée 3 heures plus tôt. Rien à faire, le travail ça vient pas, donc on va vider des camions pour subvenir à ses besoins de consommateur.
J'finissais mes soirées dans l'caniveau, voilà qu'aujourd'hui je sors même plus de chez moi, même plus l'envie de rencontrer des gens, plus envie d'se bourrer la gueule pour se donner l'illusion que la soirée est au top, alors qu'elle ressemble à toute les autres. C'est toujours la même musique que ces abrutis de DJ passent, les Hits du moment, ce qui fait le plus vendre et que t'entends absolument partout, en boucle. Résultat, t'es tellement saturé que t'arrives plus à danser dessus, la musique ne t'emportes plus, elle te laisse dans la pénombre, à ruminer tes rêve d'évasion, ton envie toujours grandissante de te tirer au plus vite de ce trou pommé où plus rien ni personne ne t'intéresses. T'as compris que t'avais rien à foutre ici le jour où t'y es arrivé, et depuis t'en es quasiment au même point, tu stagne non pas dans la médiocrité, mais dans l'incompréhension la plus totale. Tu sais même plus qui tu es au fond, et en fin de compte, le seul truc qui t'importes, c'est de savoir si oui ou non, tu vas réussir à t'extirper de cet état de somnolence permanente. Tu te triture le cerveau à élaborer des projets tous plus marginaux les uns que les autres. J'vais aller vivre là bas. Je ferais ça, j'aurais telle gonzesse et puis je serais bien dans mes pompes.
Tes pompes, et fringue, dont tu remplis tes placard pour faire croire, non pas aux autres mais à toi même que chaque jour tu es une personne différente, nouvelle, qui n'est jamais sappé de la même façon, pour laisser paraître l'idée illusoire que tu te sens juste bien.
Puis les gonzesses, que tu collectionnes depuis que cette connasse t'as brisée le cœur à 15 ans. Celle pour qui tu aurais pu tout faire, et pour qui tu as surtout fait n'importe quoi. La plus belle de toute, l'intouchable du lycée. Toi qui y fais ta première rentrée, et qui la vois comme une déesse vivante, L’idolâtrant en te disant que jamais tu ne pourras l'approcher. Elle fait pourtant le premier pas.
Et là c'est le choc, elle te fais miroiter un amour que tu n'aurais même pas pu imaginer, puis te colle un crochet au foie, te décroche la mâchoire et te termine au sol.
Tout s'effondre, t'es passé du paradis à la cave de Lucifer sans avoir eu le temps d'y goûter réellement. T'as pas su profiter du moment.
Mais c'était que l'début, une mise en bouche, t'en verras d'autres mon bonhomme, c'était qu'un jeu, et tu l'as perdu. Et t'en gagneras tant d'autre. Tu n'en prendras plus une au sérieux, tu te contenteras de les prévenir.
« Attention, j'suis un homme dangereux, joue pas avec moi, ça finira forcément mal pour toi. »
Mais c'est justement ce qui les motivera, plus tu te diras innaccessible et dangereux pour elles, et plus elles viendront se jeter à tes pieds. T'es même pas un bon drageur, en vérité tu sais même pas ce que c'est, t'es qualifié comme un homme à femmes parce que c'est jamais la même dans ton plumar, mais dans l'fond, t'es un putain d'romantique incompris. Tu les préviens, quand même, sans cesse, tu leur répète qu'elles ne gagneront rien avec toi, qu'au contraire, elles peuvent perdre plus que ce qu'elles espèrent en tirer. Et ça fait mouche à chaque fois, chaque fois elles se font piéger par le trouble d'un homme sans promesse d'amour, sans projet de lendemain.
Et elles iront raconter à leur copine que t'es un connard, que tu t'es barré sans laisser de numéro, sans autre réponse qu'un « j'te l'avais dit ».
Elle a voulu jouer, elle a perdu. Mais tu n'en tire aucune satisfaction, tu es juste complètement indifférent. A vrai dire, t'es déjà passé à autre chose, tu te souviens même plus de la couleur de ses yeux, de l'odeur de ses cheveux, tous ces souvenirs éphemères se sont envolés avec toi, en claquant la porte.
Et de toute façon tu es dans l'impasse, une fois que tu es vu de la sorte, tu n'y peux plus rien.
Il arrivera même que certaines s'en prennent à toi pour la simple raison qu'elle n'arrivent à leur fin, blessées dans leur amour propre, blessées que tu ne leur prête pas attention, ce seront celle là qui te causeront le plus de tort.
« T'as pas voulu de moi ? Attends mon gars, tu vas voir c'que tu vas voir ». Et ça te tombera sur un
coin de la gueule sans rien avoir demandé.
Arrivera le jour où celle qui les vengera toutes débarquera. Tu comprendras pas pourquoi ça te fais si mal, mais tu vas souffrir. Et aucune ne voudra du pauvre connard qui s'était foutu de leur gueule et ne les avait pas rappelés, alors que c'était surement le seul mec honnête qu'elles auront rencontrés dans leur vie.
Bref, je vous aime femmes.