Moi, Singularity et le prozac !
Publié le 24.10.2011 à 19:23 par Grenesis
Singularity
Un trailer Aguichant et fort n'est il pas ? Malheureusement, pas à l'image du jeu lui même.
Dès le départ, le joueur est plongé dans un univers fictio-historique. En pleine guerre froide, un commando américain est envoyé enquêter sur une île, au large de la Russie. (Américain gentils, Russie méchant, je pense que tout le monde aura fait le rapprochement).Arrivée en hélicoptère, explosion catastrophe, crash. D’emblée, on en vu plus original. Et malheureusement, c'est tout à l'image du jeu. Un univers assez intéressant sur le papier, mais qui en fin de compte ne comble pas les attentes des uns et des autres, comme l'avait fait à l'époque, Bioshock (duquel Singularity s'inspire quand même grandement).
Bref, l'univers est très sympa d'approche, mais l'histoire ne suit pas. Très pompeuse, très clichée, très déjà vu quoi. Un groupe de scientifique expatrié sur une île pour faire des recherches sur un élément incroyablement intense en énergie. On rajoute de la population en lui faisant miroiter un rayon de paradis ( A bein tiens …), installant école, hôpital, et organisant une petite agglomération, qui, vous l'aurez deviné, n'est en fait pas du tout situé dans l'Eden. En effet, très vite les choses vont dégénérer et la perte de contrôle va être rapide, fatale. Un mystérieux (qui n'est en fait pas si mystérieux que ça, vu qu'on prends conscience du problème dès le début) phénomène lié à ce matériau dit extraordinaire transforme les gens en genre de goules agressives ( Encore un petit coup d'originalité pour la 12 s'il vous plait). Bref, toi, le super soldat américain ( je ferais un petit coup de gueule sur le sujet plus bas, parce que bon ! Hein ! On est d'accord), tu viens pour régler la situation sur place, et te retrouve très vite tout seul. Puis, accompagné (c'est vite dit, on les vois juste de temps en temps, ils communiquent avec toi par on ne sait quel moyen) d'une femme qui … (d'où elle sort ? Je crois que même les développeurs ne le savent pas, c'est dire), et d'un scientifique qui est sur l'île depuis près de 50 ans, et qui a réussi à survivre dans sa tour (alors là niveau cliché, je crois qu'on atteint un sommet (sommet → tour, t'as compris l'jeu d'mot magueule ?

)), creusant même pendant sa période d'activité sur l'île, un genre de bunker fortifié (dis donc, costaud l'intéllo!).
Bref, à peine une heure de jeu et on se croit déjà dans un comédie show.
Pour ce qui est de la prise en main, c'est un FPS très basique, auquel des pouvoirs plutôt appréciables ont été ajoutés comme :
- créer une sphère qui bloque le temps dans son enceinte et par conséquent fige les ennemis (quel bonheur de se présenter devant un ennemi immobile, de lui lâcher une salve hérétique de balles dans le front ).
- Vieillir ou rajeunir un objet, pour lui redonner sa fonction, tout comme l'on peut réduire un adversaire en cendres en le vieillissant d'un coup (dommage que se sort se cantonne à reformer des caisses, des interrupteurs et des boites, plus poussé, ça aurait pu donner une ingéniosité intéressante au gameplay).
- Attirer ou projeter un objet quelconque (un baril de fuel dans les gencives d'un soldat par exemple) (encore une fois, des barils d'essences ou des bonbonnes de gaz disséminés un peu partout dans le jeu, logique).
Encore un point sombre, le fait que le jeu soit couloirisé. Pas un gros problème me direz vous, Métro 2033, bioshock et d'autres ont réussis dans ce domaine. Oui mais non, on ne lui demande pas d'être comme ses prédécesseurs, mais au contraire de s'en démarquer, et il n'y arrive pas.
Un monde ouvert lui aurait été grandement bénéfique, pas aussi élaboré qu'un Fallout, on demande pas non plus des exploits, mais vu la taille de l'île, il est fort dommage de ne pas pouvoir la visiter, fouiller de fond en comble. (Partie cité, partie scientifique, rivage, petite montagne etc, il y'a grand moyen de se faire plaisir avec ça, et c'est pas exploité).
Pour en revenir au coup de gueule sur le trailer (qui est très captivant), la déception est énorme. LE héros montré sur ce dernier semble un personnage dur, renfermé et torturé. Il semble avoir quelque chose à raconter, et peut apporter à l'histoire une tournure dramatique qui aurait pu lui valoir un plus grand intérêt. Et bien en fait, ce personnage est quasiment extérieur à la trame. C'est bien celui que l'on joue, celui qui fait absolument tout durant toute la partie (comme d'hab) mais il ne raconte pas l'histoire, il n'intervient jamais, on ne l'entends pas (ce qui aurait pu apporter un côté mystérieux au titre, mais qui en fin de compte ne permet que de se trouver face à un héros, absent).
Décidément, on va de déception en déception.
Heureusement qu'il est agréable à jouer, parce que sinon, on irait pas bien loin avant de poser le pad et de se remettre au démineur sur son PC.
Le problème étant qu'encore une fois, une franchise arrivant sur le marché, semble au départ sortir du lot et se démarquer, et qu'on tombe face à un rendu d'une banalité linéaire.
Le seul point fort du scénario est qu'il aurait pu défourailler de l'hamster, il aurait pu …
Voici donc, un jeu qui aurait gagné à une année ou deux de plus de développement, une année ou deux de plus de remue méninge de la part des scénaristes qui ne nous font pas voyager dans l'univers crée un seul instant, une année ou deux de plus à intégrer des possibilités de jeu plus approfondie que la simple phase : « J'avance, je shoot, j'avance, je shoot ».
Je ne spoilerais pas plus l'histoire, qui est raconté de façon très floue, avec une fin un peu énigmatique dans son approche et son dénouement.
Mais juste pour l'exemple : le scientifique, emmené là par l'armée, pendant une période de guerre, qui vient étudier sur des éléments jusqu'alors inconnus, et qui ne se rend compte qu'en toute fin ( début de l'histoire pour nous, vu qu'il étudiait là il y'a 50 ans) que ce qu'il étudie est dédié à la destruction et à l'armement du pays. A tuer. Au nom de la naïveté j'aimerais lâcher un slam.
« Pour tous ces scientificos qui étudient au labos,
pour tous ces idéos, jetés dans l'caniveau.
A cause d'un révolutionnaire, venu pour faire la guerre,
Singularity sans déconner, t'es pas joli joli ! »
ET BIM ! IN DA FACE ! BRRRRA ! BRAAAAA ! Big up nigga !
En conclusion, on peut dire que ce singularity est un jeu sympa, à jouer pour ceux qui sont en manque de FPS, mais qu'il a très grandement été bâclé, fini trop vite et que le travail qu'il a nécessité est bien en dessous de celui qu'il aurait mérité.
Pas élogieux l'article hein ?
C'était Grenesis, en direct de son slip. En attendant les cailloux dans la tronche, je vous tire, ma révérence.